Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 31 octobre 2007

Rush Hour 3

   Cette fois-ci, notre duo d'intellectuels sartriens vient foutre la merde en France ! Cela nous donne une belle collection de lieux communs. Alors, quand c'est un pays asiatique ou latino-américain qui est concerné, on rit de bon cœur à la caricature lourde. Soyons beaux joueurs, il y a un fond de vérité. La police française, un peu "virile", voire raciste ? Les rues de nos grandes villes, un brin dégueulasses ? Les chauffeurs de taxi, gros beaufs suffisants ? L'antiaméricanisme, primaire ? Les femmes, des mégères ou des mondaines ? C'est l'accumulation qui est grossière.

   Et envoyez la musique ! Faites gicler les balles ! Zoomez sur les gonzesses canons !... Tout cela n'est pas très sérieux, ni subtil... mais on rigole bien. Les deux "héros" ne se mouchent pas du pied et ne sont pas mis sur un piédestal. Chris Tucker incarne certes un grand Black gouailleur et bon bagarreur, mais c'est aussi limite un crétin, un type qui n'arrive pas à ses fins. Jackie Chan interprète le personnage "respectable", oui, mais un gros coincé, corseté par une morale (en partie) d'un autre âge et un attachement infantile à certains moments du passé.

   J'aime toujours autant les cascades, en particulier celles auxquelles participe J. Chan. (Il prend quelques risques, comme le semi-bêtisier nous le montre avec la scène de la table retournée...) Les vues de Paris sont superbes. Les dialogues sont efficaces... et les personnages français gratinés. Roman Polanski est délicieux en maniaque de la fouille rectale (quelle belle scène que celle qui le voit, à la fin du film, dresser son index -peut-être odorant- devant le nez de ses anciennes "victimes") et le couple (façon Deschiens) formé par Yvan Attal et Julie Depardieu est à croquer. Notons que nos amis américains ont tout de même eu la délicatesse d'atténuer ce portrait à travers la sculpturale, intelligente et débrouillarde Geneviève et le personnage d'Yvan Attal, que l'on voit évoluer positivement.

   Reste toutefois que les scénaristes ne sont pas parvenus à s'émanciper des clichés concernant la France en général et Paris en particulier : la vision de la police remonte aux films des années 1950 et la manière dont l'antiaméricanisme français est montré laisse supposer que tout ce que dénonce le chauffeur de taxi est, au contraire, forcément bon. Il y a aussi un problème avec l'un des méchants : le fait qu'il fasse partie de la Cour pénale mondiale n'est pas innocent. On retrouve la méfiance éprouvée par les Yankees envers toute juridiction internationale. Ici il s'agit d'un décalque de la Cour pénale internationale, dont la fonction est déformée puisqu'en réalité, elle ne traite pas de la criminalité organisée.

15:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

Écrire un commentaire