lundi, 15 décembre 2008
Mesrine, l'ennemi public numéro 1
Le paradoxe est que c'est dans le premier volet du diptyque que Mesrine apparaissait comme une sorte de danger public et que c'est dans le second qu'il semble fleureter dangereusement avec la mort. Le point de vue est néanmoins plus politique ici. Mesrine symbolise la rébellion et s'acoquine avec des gauchistes. Cependant, contrairement à ce que l'on pouvait voir dans Mesrine, l'instinct de mort, la dureté des conditions pénitentiaires n'est pas apparente ici. Chacun a sa chambre bien à soi... voire la télévision (un fort bel écran pour le héros d'ailleurs !). De nombreux gardiens semblent aux petits soins pour le braqueur de banques.
C'est toujours aussi bien réalisé. Richet est particulièrement habile dès qu'il est question de voitures (les nostalgiques retrouveront avec émotion les bagnoles de l'ancien temps... que les moins de vingt ans...). La dernière séquence, qui correspond au début du premier film (elle s'achève par l'exécution de Mesrine) nous propose, par un montage alterné (les flics / le couple), une vision autre que celle fournie par la technique d'écran partagé utilisée dans le 1. Les références aux années 1970 sont toujours aussi présentes.
Les acteurs sont excellents. On sent que Vincent Cassel jubile dans le rôle du brigand, tandis que Ludivine Sagnier minaude et s'exhibe avec entrain. Même Mathieu Amalric est crédible en François Besse. Pour Gérard Lanvin, c'est selon. Tout le monde n'appréciera pas sa composition de gauchiste du Sud-Ouest.
Le film ne fait pas de Mesrine un saint. Sa violence, son mépris des règles, sont apparents. A ce propos, je trouve la séquence de torture du journaliste de Minute un peu complaisante. On sent la volonté de mettre en scène la "punition" du raciste. Cela frôle le "politiquement correct", ce qui, vu le sujet, est plutôt malvenu.
Autre bémol : si on utilise beaucoup les flingues dans ce film, presque personne ne meurt. Mesrine et ses acolytes sont régulièrement blessés mais, curieusement, leurs tirs ne semblent que rarement atteindre leurs cibles. D'autre part, j'aurais aimé que l'on nous montre davantage la traque mise en place par le commissaire Broussard (Olivier Gourmet, en bon pro, mais sous-utilisé). A deux reprises, il arrive à localiser précisément le fugitif. Le film ne nous explique pas comment, pas plus qu'il ne revient sur l'organisation du piège final.
15:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
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