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jeudi, 20 janvier 2011

L'ombre de Jean Puech plane...

   ... sur le barreau de Saint-Mayme ! Ce projet, mis en avant par l'actuel président du Conseil général de l'Aveyron, Jean-Claude Luche (et sur l'opportunité duquel j'ai émis des réserves), n'est pas si neuf que cela.

   C'est le conseiller général socialiste Stéphane Bultel qui a mis le doigt dessus, au cours d'un entretien accordé à la radio locale Totem, le 12 janvier dernier, dans l'émission Le Grand Réveil. On peut accéder à cet entretien à partir du site du groupe socialiste au Conseil général.

   D'après Stéphane Bultel, le "barreau" était dans les cartons depuis fin 2004, à l'époque où Jean Puech présidait le Conseil général. L'achèvement aurait été programmé pour 2011... alors que le projet qui fait l'actualité ne doit connaître un début de réalisation qu'en 2012.

   Dubitatif, après avoir écouté l'entretien, je me suis mis à fouiller dans les anciens numéros du magazine édité par le Conseil général. A l'époque, il s'appelait Grand Aveyron. Le numéro 85, de décembre 2004, porte un titre ronflant en première page : "ROUTES le plan du Conseil général pour les dix ans à venir". On n'en apprend pas beaucoup plus pages 6-7. Ah, si : le vice-président Pierre Raynal (qui s'exprime évidemment au nom de Jean Puech) précise que le Conseil général a proposé (je rappelle que ces propos ont été tenus en 2004) aux services de l'Etat "de réaliser le tronçon Rodez-Laissac sous maîtrise d'ouvrage déléguée". Cela ne vous rappelle rien ?

   Il a fallu attendre avril 2005 et le numéro 89 pour obtenir plus de détails. Voici ce que l'on peut lire (notamment) page 11, sous le titre "Accentuer l'ouverture du Nord-Aveyron" :

Grand A extrait 2.jpg

   5 à 6 ans avant les annonces fracassantes qui ont suscité l'enthousiasme des médias, tout était déjà dit (ou presque : le projet a été retouché). Alors, pourquoi ce retard ? Est-ce, ainsi que l'affirme Stéphane Bultel, parce qu'il n'y a là qu'effet d'annonce ? C'est possible, mais je pense que des conflits de personnes ont fortement pesé.

   Comme dans d'autres domaines, l'analyse de Jean-Louis Chauzy peut nous être d'une grande utilité. En décembre 2004, il était déjà président du C.E.S.R. et il portait un regard sans concession sur les rivalités puériles dont l'Aveyron était le théâtre.

   Je pense que l'hostilité qui régnait entre le président du Conseil général (et sénateur) Jean Puech et Marc Censi, maire de Rodez et président du District (puis de la Communauté d'agglomération),  a considérablement retardé le désenclavement routier du département. Sinon, comment comprendre autrement que la route qui mène de Rodez à Villefranche-de-Rouergue ait pu jouir d'autant d'attentions du Conseil général (dont le président était accessoirement élu de Rignac, une commune située sur le trajet de l'axe routier... modeste bourgade qui a d'ailleurs fini par bénéficier d'une déviation !) ?

   Cela s'est fait évidemment au détriment du contournement de Rodez et de son prolongement vers Sévérac-le-Château. Il me semble que, contrairement à ce qu'affirme Stéphane Bultel dans l'entretien radiophonique, la majorité conduite par Jean Puech puis par Jean-Claude Luche a bien mis en oeuvre une partie de l'ambitieux programme routier annoncé en 2004-2005, mais en suivant un calendrier qui, peut-être, n'a négligé ni les affinités locales ni les échéances électorales...

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