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vendredi, 01 avril 2011

Les vice-présidences aveyronnaises

   Traditionnellement, on appelle "troisième tour" des élections cantonales la désignation du président du Conseil général, par l'ensemble des conseillers généraux (comme le maire est élu par les conseillers municipaux désignés par les citoyens lors des élections municipales). En général, le résultat du vote est connu d'avance. C'était le cas pour l'Aveyron : Jean-Claude Luche a été logiquement réélu, le bataillon de faux "sans étiquette" ayant regagné le giron de la droite.

   Le vrai suspens réside dans l'affectation des vice-présidences. Je n'ai pas écrit "élection" à dessein : tout se trame en coulisses. Cette année, il y a avait matière à réflexion. Signalons d'abord que, sur 46 conseillers généraux, 13 obtiennent cette précieuse dénomination... qui permet de voir leur indemnité multipliée par 1,4 (dans l'Aveyron, elle dépasse donc 2 500 euros nets par mois, le président palpant plus de 5 000 euros)...

   Tout ça pour un travail à temps partiel, d'après les propos de Jean-Claude Luche himself ! Eh, oui ! On ne se méfie jamais assez de ce que, dans l'euphorie de la victoire, on déclare en public. Un journaliste de La Dépêche du Midi a relevé les propos suivants : "J'espère qu'il y aura des amendements, qu'il y aura un statut pour le conseiller territorial car cela deviendra un emploi à plein-temps" En bonne logique, si, en 2014, la fonction de conseiller territorial, qui pourrait remplacer celle de conseiller général, devient, pour l'élu, un boulot à temps plein, c'est bien que le travail actuel de conseiller général ne l'est pas ! Sacré Luluche !

  Et donc l'Aveyron est géré par J.-C. Luche assisté de 13 vice-présidents (pour 46 conseillers), comme le Grand Rodez est géré par Ludovic Teyss Mouly assisté de 13 vice-présidents (pour 45 conseillers) et comme Midi-Pyrénées est gérée par Martin Malvy assisté de 15 vice-présidents (pour 91 conseillers). Je n'ose imaginer le pognon que cela nous coûte...

   Voici quels étaient les vice-présidents aveyronnais de 2008 à 2011 (2 femmes pour 11 hommes) :

politique,cantonales

   J'ai souligné les noms des quatre qui ne se représentaient pas. Cela libérait donc quatre places. Voici la nouvelle équipe, telle que l'a publiée La Dépêche :

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   J'ai souligné le nom des vice-présidents "frais émoulus". Aucun n'est un nouvel entrant au Conseil général. Jean-Claude Luche a récompensé deux fidèles qui viennent d'être réélus, l'un triomphalement, Jean-Claude Anglars (sur le canton d'Estaing), l'autre un petit peu plus laborieusement, (en dépit du soutien appuyé de Luluche), Jean-François Albespy (sur le canton d'Entraygues-sur-Truyère). Les deux autres "nouveaux" permettent de rééquilibrer vers l'ouest (Michel Costes est élu de Rieupeyroux) et le sud (Christophe Laborie est élu de Cornus) l'exécutif départemental, très marqué "Nord Aveyron".

   Et là je sens une certaine surprise chez l'électeur ruthénois de base : où est donc Bernard Saules ? Pourtant, durant la campagne, on nous a bien seriné que, s'il était élu, il jouerait un rôle majeur au sein du Conseil, Jean-Claude Luche ayant clairement sous-entendu qu'il pourrait accéder à une vice-présidence : "Bernard Saules est la solution ; il travaille, il ne fait pas d'esbrouffe. Et il peut devenir ensuite un vice-président privilégié, tout est possible."

   En effet, tout est possible, y compris qu'on se paie la tête des électeurs. Il semble se confirmer ce que j'avais pressenti ces dernières semaines : Bernard Saules n'est pas là pour travailler au Conseil général. Il n'est d'ailleurs pas d'un grand sérieux dans son rôle de chef de l'opposition ruthénoise. Il a  rempli sa mission : rapporter à la droite le canton de Rodez-Est. Il va passer trois ans au chaud, aux frais de la princesse des contribuables et, un peu avant 2014, le Conseil général va, comme par hasard, nous balancer un mirifique projet pour faire mousser le Bernard Saules candidat... aux municipales de Rodez.

   Qui c'est qui fait de la politique politicienne ?

 

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