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mercredi, 04 juillet 2012

The Dictator (Le Dictateur)

   Les critiques (professionnels) ont été en général très réservés sur le nouveau film produit par Sacha Baron Cohen (après l'excellent Borat et le décevant Brüno). Il faut dire que notre moraliste du XXIe siècle n'y va pas avec le dos de la cuillère... plutôt à la truelle et à la bétonnière !

   Il dénonce les travers de certains de ses contemporains, en s'appuyant non pas sur un type sympa, mais sur un personnage extrêmement contestable, mélange de Saddam Hussein et de Mouammar Kadhafi (avec un chouïa de Hafez el-Assad et d'autres potentats, plutôt africains). Ses films posent donc la question de l'identification au personnage principal, le "héros", qui est aussi (et surtout) un enfoiré.

   On peut déjà apprécier la satire des tyrans proche-orientaux et africains : le général Aladeen est un crétin infantile... souvent ridicule donc. Il allonge un max de fric pour pouvoir profiter (brièvement : apparemment, le petit membre du monsieur balance vite la purée...) du corps de jolies femmes... non, pas des prostituées, plutôt des mannequins ou actrices connues. (J'adore le moment où l'on découvre l'éventail de ses "conquêtes".) L'une des scènes est clairement une vacherie à destination de Naomi Campbell.

   C'est là où le projet du film est le plus visible : s'appuyer sur ce dictateur pour mettre à jour les turpitudes de ses contemporains.

   Les contestataires "droits-de-l-hommistes" gauchisants en prennent aussi pour leur grade. La manière dont la foule, à New York, adopte les slogans du vrai dictateur (qui a perdu sa barbe dans des circonstances que je vous laisse découvrir) est très drôle.

   Le personnage féminin principal, incarné par une égérie des comédies lourdingues (Anna Faris, très à l'aise pour jouer les idiotes dans Scary Movie et Smiley Face, par exemple), "déguste" aussi : elle est souvent à côté de la plaque, s'habille comme une souillon, ne se rase pas les aisselles... mais elle joue un rôle non négligeable dans cette aventure. Voici donc la misogynie globale (l'image des femmes n'est guère reluisante dans les films produits par SB Cohen) atténuée par une figure sympathique.

   Le portrait de la boutique bio de l'héroïne est très acide. Aladeen va y mettre bon ordre, faisant bosser les salariés lymphatiques, luttant contre la fraude (un comble, pour l'ex-dictateur !), s'occupant des clients mal élevés... Au départ, il fait tout cela pour récupérer son pouvoir. Mais il finit par éprouver un tendre sentiment pour l'idéaliste humaniste... d'autant plus que celle-ci le sort de tous ses mauvais pas, comme cette excursion en hélicoptère (en compagnie d'un ingénieur atomique... et d'un couple d'Américains moyens) qui se finit au poste de police.

   On appréciera aussi le tableau du petit monde des opposants en exil. Aladeen le découvre à l'occasion d'un passage dans un bar ethnique. Il finit par comprendre que tous ceux dont il a commandé l'exécution sont là... y compris la vache ! La séquence est franchement hilarante.

   Politiquement, le film est engagé. Pas tellement en faveur de la démocratie, finalement soutenue parce qu'elle permet l'amour véritable : le dictateur fait l'expérience d'une femme qui l'embrasse de sa propre initiative et non pas parce que son père est attaché au radiateur dans la pièce d'à côté ! L'auteur s'en prend aux puissants, chinois inclus (ils rachètent l'Amérique... et se font faire des gâteries !), dans un portrait au vitriol, sans nuances. Et quelle magnifique tirade d'Aladeen, vantant les mérites de la dictature aux Américains, leur expliquant tout ce qu'elle permet de faire... sans réaliser évidemment que les Américains n'ont pas besoin d'une dictature pour arriver à ces résultats !

   Les jeunes (et les grands enfants) goûteront l'humour pipi-caca, de la carafe d'urine à la tribune de l'O.N.U. à l'expulsion d'un méga-étron en altitude. Dans le genre très con, on a aussi le sosie du dictateur, encore plus stupide que lui... si, c'est possible !... et quelle intervention miraculeuse à la fin du film ! Tordante !

   Mais les deux scènes d'anthologie sont sans conteste la découverte de la masturbation par le héros (avec l'aide de sa patronne, très pédagogue) et l'accouchement pratiqué par lui et sa nouvelle amie, dans la boutique, avec vues de l'intérieur du vagin en prime ! J'A-DORE !

19:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film

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