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samedi, 30 juin 2012

Adieu Berthe, ou l'enterrement de mémé

   C'est la nouvelle oeuvre des frangins Podalydès, fils d'un pharmacien de la banlieue parisienne chic (Versailles) et adeptes d'un humour décalé.

   On retrouve plusieurs aspects autobiographiques dans ce film : la pharmacie, la grand-mère porteuse d'un univers qui fascine, le rôle de la magie (souvenirs de l'enfance du réalisateur, Bruno). Il me semble que l'esprit de Jacques Tati souffle aussi un peu sur le film : même si l'on voit le RER passer, on se dit que ces quartiers pavillonnaires tranquilles sont un peu à l'écart de leur époque.

   La première partie est une chronique de banlieue. Le pharmacien se déplace en trottinette électrique, transportant au besoin la fille de sa maîtresse (Valérie Lemercier, épatante), finissant toujours par rejoindre sa boutique (au-dessus de laquelle habite belle-maman, une rombière caricaturale), où s'échine sa tendre épouse (Isabelle Candelier, un peu trop cocker).

   Il y a quelques idées de mise en scène dans la manière dont la pharmacie est filmée, mais les dialogues associés à ces scènes sont par contre d'un niveau assez faible... et le ballet des tiroirs de l'officine m'a fait immanquablement penser au sketch des Inconnus sur les commerces, avec Bernard Campan dans le rôle du pharmacien... autrement plus corrosif que Denis Podalydès !

   Les journées (et les soirées) sont rythmées par l'envoi de textos. Nos bobos sont extrêmement dépendants de leurs smartphones ! Notons que le réalisateur a trouvé une méthode simple et efficace (un code de couleurs) pour intégrer (souvent de manière humoristique) les mini-messages à l'intrigue. (C'était toutefois plus élaboré dans L'Exercice de l'Etat.)

   C'est la mort de la grand-mère qui vient casser ce ronronnement. Elle met les protagonistes au contact du monde des croque-morts... qui cherchent surtout à "croquer" l'argent des vivants ! Il faut signaler la performance de Michel Vuillermoz, formidable dans le rôle d'un entrepreneur "conceptuel", qui transforme le contrat-obsèques en oeuvre lyrique ! La première séquence tournée dans les locaux des pompes funèbres est géniale, entre le pédantisme de l'entrepreneur, l'obséquiosité de ses employés et l'irruption de Valérie Lemercier... dont le "pétage de plombs" ultérieur, en plein cimetière, est plus savoureux encore que ce qui était perceptible dans la bande-annonce.

   On découvre aussi avec joie l'entrepreneur plus artisanal incarné par Bruno Podalydès lui-même, dans un rôle qu'aurait pu interpréter Edouard Baer.

   Pour moi, le film décolle avec le séjour en maison de retraite. Cela commence par le trajet, en fourgon mortuaire (et de bons dialogues). Cela continue par la découverte de la chambre de la grand-mère, puis des pensionnaires de cet institut assez particulier. La nuit que le pharmacien et sa maîtresse sont obligés de passer sur place va leur faire découvrir des aspects inconnus de la vie de l'aïeule décédée. C'est vraiment une très belle séquence.

   Le lendemain, ils se font envahir par une troupe menaçante, sombre : la guerre des pompes funèbres est déclarée ! La belle-doche, toquée de l'entrepreneur pédant, s'en mêle. Cela nous mène aux funérailles, introduites par une musique qui ne dépaysera pas les amateurs de (feue) l'émission 2000 ans d'histoire.

   Il y a une vie après la mort... du moins dans le film : la découverte des petits secrets de la défunte va aider certains adultes à fêter dignement l'anniversaire d'une gamine !

13:03 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film

Commentaires

Ah, ça donne vraiment envie ! dès que je peux j'y vais !

Écrit par : kohnlili | samedi, 30 juin 2012

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