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samedi, 09 mars 2013

Zaytoun

   La critique a en général été plutôt sévère avec ce film israélien, dont le réalisateur Eran Riklis a été salué naguère pour La Fiancée syrienne et Les Citronniers. Le genre du film (une fable politique) a pu dérouter. Il est question d'un olivier (zaytoun en arabe) qu'un jeune Palestinien du Liban voudrait planter dans la propriété familiale... en Israël. Dans quelle mesure le pilote israélien récemment fait prisonnier va-t-il lui être utile ?

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   La première partie du film tente de restituer l'ambiance dans le Liban du début des années 1980, au moment de l'intervention israélienne. Il y est bien entendu question des réfugiés palestiniens (et du camp de Chatila), dont les enfants sont embrigadés très jeunes dans des organisations para-militaires supposées patriotiques. On nous fait aussi comprendre que les Libanais "de souche" n'apprécient guère cette population turbulente, maintenue à l'écart des autres habitants.

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   Comme dans d'autres films ayant pour sujet les déshérités du monde musulman (Les Chevaux de Dieu, par exemple), un coup de projecteur est mis sur de jeunes garçons fans de football. Le héros Fahed est d'ailleurs surnommé Zico (aujourd'hui, son modèle serait peut-être Lionel Messi) et il ne se sépare pratiquement jamais d'un ballon en cuir. Si les scènes avec les gamins sont très convenues, il faut signaler la performance du jeune Abdallah El Akal (entraperçu, comme un autre acteur du film, dans Lebanon), qui incarne à merveille ce gamin palestinien révolté, un peu dépassé par les événements, mais qui tient à aller au bout de son projet.

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   Le réalisateur a l'honnêteté de montrer toute la difficulté de la vie quotidienne des civils palestiniens, ainsi que les drames auxquels ils sont confrontés. C'est pourquoi il faut un peu de bonne volonté pour croire à l'argument principal : l'alliance de circonstance entre l'orphelin de guerre et l'aviateur. Si l'on adhère à cet élément de l'histoire, on suivra avec plaisir le périple de cet improbable duo, qui va devoir louvoyer pour éviter divers groupes armés (palestiniens, libanais et même syriens). C'est souvent drôle, parfois émouvant.

   La fin est moins réussie. J'ai trouvé assez mauvaises les scènes qui font intervenir Alice Taglioni (qui porte l'uniforme de l'ONU). La séquence du village palestinien détruit ne m'a convaincu qu'à moitié. On sent aussi que le réalisateur a voulu montrer que les deux camps ont souffert des guerres. Je ne dirai rien sur le choix final qui est fait par l'un des personnages principaux. Ceux qui connaissent la suite de l'Histoire savent qu'ils est lourd de conséquences.

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