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vendredi, 22 novembre 2013

Il était une forêt

   Connu pour son formidable documentaire La Marche de l'empereur (sur les manchots de l'Antarctique), Luc Jacquet est de retour avec une œuvre d'inspiration écologiste, où les incrustations numériques jouent un grand rôle.

   Cela commence pourtant par un éloge de la tradition : le scientifique Francis Hallé (que certains de ses amis écolos surnomment "Hallé les Verts !"... OK, je sors) est filmé en train de dessiner la végétation tropicale, au crayon et au feutre fin.

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   Les gros plans sont superbes. Puis, la vision s'élargit et l'on découvre la canopée, qui fascine le chercheur, qui redoute sa possible disparition.

   Au départ, j'ai eu peur que le film ne se complaise dans la contemplation stérile des merveilles de la nature. Heureusement, il n'en est rien. Le point de départ de "l'intrigue" est la déforestation : on nous montre une zone ravagée par le feu, les engins de chantier et les tronçonneuses. C'est le départ d'une renaissance, occasion de nous raconter l'histoire de la formation d'une forêt primaire.

   J'ai été un peu surpris par les premiers effets numériques. L'arrivée des premières pousses vertes tout comme l'émergence des fougères m'ont limite agacé. Très vite, on s'habitue à ces incrustations, d'autant plus qu'elle apportent des éléments de compréhension appréciables pour un public profane.

   La forêt tropicale (ici péruvienne et gabonaise) n'abrite pas que des végétaux. Des animaux apparaissent à l'écran, comme ce petit singe, qui déguste le nectar de fleurs dont il va transporter involontairement le pollen.

   Le film excelle à conter les relations tumultueuses des mondes animal et végétal. J'ai en tête cet arbre qui, pour se protéger des chenilles, a développé une stratégie d'accueil des fourmis... qui vont faire fuir son prédateur.

   Passionnante aussi est l'histoire de la passiflore et du papillon heliconius, chacun s'adaptant à l'autre pour en profiter ou s'en protéger. Ce petit jeu du chat et de la souris est très bien rendu par les effets numériques.

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   Impressionnante est la séquence consacrée au figuier étrangleur, dont l'action, lente et irrémédiable, vient à bout d'un arbre pluricentenaire.

   Le mode de communication des lignés est illustré de manière particulièrement spectaculaire. Le film s'attache à décrire leur mode de reproduction, mais aussi la manière dont les autres sont avertis d'un danger... et le moyen d'écarter un prédateur.

   Les animaux, souvent dangereux, sont aussi de bons véhicules pour les graines qu'ils finissent par expulser, de leur bouche comme ce singe particulièrement gourmand... ou de leurs intestins, comme les éléphants.

   L'importance de l'eau pour cet écosystème est rappelée. La fin nous ramène sur la canopée reconstituée :

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   Fort logiquement, l'histoire de cette renaissance s'achève par la mort naturelle (spectaculaire) d'un arbre, elle-même source de vie. Cet hymne panthéiste d'un peu moins d'1h20 n'est pas pesant. Le rythme n'est certes pas trépidant, mais c'est pour faire comprendre que la nature avance à petits pas.

   P.S.

   La sortie du film s'accompagne de celle d'un livre, dont des extraits sont accessibles en ligne.

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