vendredi, 30 mai 2014
Leçons d'harmonie
C'est un nouveau film coup-de-de-poing qui traite de la jeunesse et de la violence à laquelle elle est confrontée. Récemment, on a pu voir Le Grand Cahier et j'espère qu'un jour ou l'autre, à Rodez (ou pas trop loin), on pourra voir au moins l'un des deux films sud-coréens qui traitent d'un sujet similaire.
Ici, l'action se déroule au Kazakhstan, dans deux lieux différents : la ferme (où le jeune Aslan vit en compagnie de sa grand-mère, une paysanne pauvre) et le collège public, où sévit un racket sévère.
Le héros est un gamin maigrichon et mutique. C'est donc un souffre-douleur tout désigné pour les gros blaireaux du collège. A la suite d'une plaisanterie bien crade, il est mis à l'écart. D'un côté, ça le retranche dans sa solitude. De l'autre, ça le protège des brimades quotidiennes. Le gamin se jette à corps perdu dans le travail scolaire, y voyant l'occasion d'apprendre de quoi mettre au point sa vengeance.
Il se révèle doué en sciences... et habile de ses mains, lors des séances de travaux mécaniques. Il se fait même des amis... à leurs risques et périls.
Les jeunes acteurs sont en général étonnamment bons, notamment les divers harceleurs et racketteurs (parce qu'il y a plusieurs groupes de racket...). Par contre, les dialogues ne m'ont pas paru d'une incroyable richesse. Le réalisateur Emir Baigazin est toutefois habile à transmettre l'information par le biais de l'image, du cadrage, de la mise en scène.
Cela donne une oeuvre âpre, sur un monde cruel. Le gamin n'est pas tendre avec les animaux... en attendant mieux. Au collège, on se retrouve face à une hiérarchie parallèle, les adultes paraissant complètement à côté de la plaque. Et que dire des séances de cours... Est-ce vraiment ainsi que cela se passe ? Si tel est le cas, je plains les pauvres gamins !
Dans la seconde partie, l'auteur nous gratifie de deux ellipses, qui nous épargnent deux moments particulièrement sanglants, mais qui jouent un rôle crucial dans l'intrigue. Tout le travail des scènes suivantes est de nous faire comprendre ce qui s'est réellement passé un soir, après les cours, puis une autre nuit, dans une cellule.
C'est très fort... et pas du tout optimiste sur la nature humaine
22:31 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
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