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mercredi, 07 mai 2014

Le Grand Cahier

   C'est l'adaptation du roman éponyme d'Agota Kristof, le premier d'une trilogie consacrée à des frères jumeaux. L'action de ce film se déroule en Hongrie, pendant la Seconde guerre mondiale. Autant dire tout de suite que l'optimisme et l'hilarité ne sont pas au coeur de l'histoire, qui est extrêmement dure.

   On ne sait pas beaucoup de choses du contexte. C'est celui de la fin de la guerre (les années 1944 et 1945), qui voit l'invasion de la Hongrie par les troupes de l'Allemagne nazie, dont elle était pourtant une alliée jusque-là. Deux parents décident d'envoyer leurs fils jumeaux à la campagne, chez leur grand-mère maternelle (qu'ils n'ont jamais vue). Le père est dans l'armée. C'est la mère qui va amener les enfants, avant de disparaître. Ils emportent avec eux diverses affaires, dont un cahier aux pages blanches, sur lequel leur père leur a demandé de raconter leur quotidien.

   La suite est dure, très dure même parfois pour ces enfants, qui découvrent la complexité du monde des adultes. Aucun de ceux-ci ne semble respecter les préceptes qu'ils enseignent. Toutes les figures adultes se révèlent ambivalentes. Ceux qui paraissent gentils de prime abord (les parents, les clients d'un café, l'employée du curé, les "libérateurs" de l'Armée rouge) se montrent finalement plutôt égoïstes et indifférents au sort des gamins.

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   D'un autre côté, plusieurs figures hostiles font preuve d'un peu d'humanité. Il y a cet officier SS, au départ menaçant, qui semble beaucoup aimer les garçons... Il y a aussi la fille de la voisine, qui a un bec-de-lièvre. C'est une indécrottable voleuse, mais elle va aider les jumeaux. Il y a surtout la grand-mère, formidable personnage interprété par Piroska Molnar.

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   A partir du moment où les deux petits citadins se retrouvent chez la vieille bique, les scènes fortes, très dures, s'accumulent. Il y est question de la saleté, de la faim, du froid, de la violence physique, de la convoitise. L'espèce humaine n'en sort pas grandie... et les enfants non plus puisque, pour survivre dans ce monde de loups, ils décident de se faire loups à leur tour. Je vous laisse découvrir à quelles extrémités leur choix va les conduire.

   D'un point de vue visuel, le film alterne de très jolies scènes naturalistes, en extérieur et en intérieur. S'ajoutent à cela les notations dans le fameux grand cahier, très bien rendues à l'écran. Ce qui n'était au départ qu'une suite de petites rédactions écrites de mains d'écoliers studieux devient un livre de vie, rempli d'objets, de matières diverses, qui s'animent plus ou moins à l'écran. Cela donne encore plus de force à cette histoire originale, très pessimiste sur le fond.

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