dimanche, 08 juin 2014
Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire
On a comparé cette comédie historique suédoise à Forrest Gump, le héros étant un homme ordinaire, pas particulièrement futé, mais qui va se trouver mêlé à une série d'événements importants, sans l'avoir voulu. Par contre, ici, on ne nous propose aucun trucage numérique faisant croire que le héros a rencontré des personnages réels. Ceux-ci sont incarnés par des acteurs.
C'est un petit bijou pince-sans-rire, mais, attention, hein, pas aussi léger qu'une production anglaise. L'humour "à froid" est lesté de façon scandinave. Mais, quand on aime, c'est un régal !
Mine de rien, l'enfance du héros est l'occasion de rappeler quelques vérités sur un pays qui n'était pas encore le paradis de la social-démocratie. Paternalisme, puritanisme protestant et cupidité faisaient des ravages. Le jeune Allan le vit bien, même s'il perd successivement son père et sa mère. Il s'est découvert une passion pour les explosifs, ce qui va le conduire à se venger, involontairement, d'un commerçant malhonnête.
Sa vie sentimentale s'est arrêtée à peu près au moment où elle commençait, grâce à un médecin racialiste et eugéniste, comme la Suède et d'autres pays européens en ont connu dans l'Entre-deux-guerres.
Allan a à peine le temps de s'insérer sur le marché du travail et de se faire ses premiers amis qu'il se retrouve embarqué dans la Guerre d'Espagne, où ses talents d'artificier vont trouver à s'exercer. Cela ne l'empêche pas, à la fin du conflit, de se retrouver à la table de Franco, auquel il a sauvé la vie dans des circonstances que je vous laisse découvrir. Au cours du banquet, le dictateur en vient à porter un toast au meilleur ami disparu d'Allan... qui était un communiste !
Tous ces moments savoureux nous sont livrés par des retours en arrière. Le coeur de l'intrigue est l'époque contemporaine. Allan est centenaire, mais il n'a pas envie de célébrer ce siècle d'existence. Il met donc au point une spectaculaire évasion de la maison de retraite où il est parqué. Bruce Willis n'aurait pas fait mieux !
Et puis, une chose en entraînant une autre, une intrigue drôle et primesautière se développe, chaque scène rebondissant sur la précédente. C'est de voir et entendre un gamin jouer avec des pétards qui a incité le papy à se faire la belle. C'est la bêtise d'un crâne rasé victime d'une "courante" qui le pousse à lui dérober sa valise pour partir Dieu sait où.
Allan fait la rencontre d'un autre vieillard solitaire (beaucoup plus jeune que lui, ceci dit). Les deux pépés vont partir à l'aventure, lestés de cette valise qui semble susciter bien des convoitises. Le portrait du groupe de malfrats qui part à leur poursuite mérite à lui seul le détour.
La petite troupe va s'agrandir d'un étudiant professionnel, d'une femme isolée... et d'un éléphant, qui va se révéler très utile !
Entre temps, les retours en arrière nous auront montré le rôle capital joué par Allan dans la création de la bombe atomique, puis son action trouble pendant la Guerre froide. Etait-il un agent double, triple, quadruple ? Nul ne le sait... surtout pas lui ! Il a au moins profité de sa position pour sa saouler à volonté !
Je me garderai bien de dire comment tout cela se termine. En tout cas, c'est pour moi la comédie à voir en ce moment.
22:31 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
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