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mercredi, 30 juillet 2014

Boyhood

   Pendant douze ans, chaque année, le réalisateur Richard Linklater (auteur notamment de l'excellent A Scanner Darkly) a filmé les mêmes acteurs... pendant une semaine seulement. Le projet était de montrer l'évolution d'une famille, en s'appuyant sur une équipe qui vieillissait avec les personnages. Au coeur de l'histoire se trouve le fils cadet, Mason, que l'on suit de l'enfance à l'entrée à l'université. (On pourrait traduire le titre par "Garçonnitude".)

   Si la plupart des acteurs sont très peu connus voire inconnus, pour incarner les parents, le réalisateur a choisi deux pointures : Patricia Arquette et Ethan Hawke, deux bons professionnels, mais qui sont un peu à la marge du "star system".

   L'un des intérêts du film est de voir l'évolution de ces acteurs connus. On redécouvre ainsi Patricia Arquette en ex-jeune première (très mince), puis on la voit ressembler à la mère de famille de Medium, avant qu'elle n'acquière le physique qu'on lui connaît actuellement. J'ai aussi ressenti un je-ne-sais-quoi de fascinant à regarder grandir ces enfants, devenus adolescents. On est même touché par les changements qui s'opèrent chez l'un des hommes de la vie de l'héroïne, ancien soldat en Irak (pour payer ses études), puis compagnon et époux qui se veut modèle, enfin alcoolique aigri, dépassé par l'évolution de la société américaine.

   L'autre force du film est de montrer que, sans effets spéciaux, on peut mettre en scène une chronique familiale et la rendre aussi passionnante qu'un blockbuster. C'est évidemment dû au talent des acteurs et aussi au montage de chaque séquence annuelle. Il a fallu de plus tracer des liens d'une séquence à l'autre, tout en faisant évoluer les personnages. Le tour de force est réussi, avec quelques moments comiques savoureux.

   Pour nous Frenchies, certaines scènes ont aussi valeur documentaire, sur nos amis d'outre-Atlantique. Rien n'est vraiment nouveau, mais l'histoire collecte un ensemble de faits (sur les relations parents-enfants, l'organisation de l'école, les distractions...) que l'on a déjà vus ailleurs, dans des séries ou des longs métrages.

   Qu'en retire-t-on ? Eh bien qu'il est difficile d'être une mère américaine et de mener la carrière de ses rêves. Que les hommes sont quand même souvent des gros cons alcooliques. Que les adolescents peuvent être particulièrement casse-couilles... mais aussi sympathiques. Que l'argent détermine beaucoup de choses. Qu'une partie des Etats-Unis vit avec la Bible et les armes chevillées au corps. Là encore, rien de nouveau sous le soleil, mais le fait que l'on suive, année après année, ces personnages et ces acteurs a un charme inexplicable, celui de la vie.

09:47 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film

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