mardi, 21 juillet 2015
La Isla minima
Cette "petite île" est située quelque part dans les méandres du Guadalquivir et de ses affluents, dans le sud de l'Espagne. Ce n'est que dans la dernière partie du film que l'on apprend le rôle qu'elle a joué dans l'intrigue. D'ici là, on aura eu droit à un polar noir, très noir, sur fond de démocratisation de l'Espagne, au début des années 1980.
Cet aspect, bien que non central dans l'histoire, joue un rôle important, parce qu'il oppose les deux enquêteurs de la police criminelle. Pedro est un jeune ambitieux, sans doute "de gauche"... un peu trop fouineur, peut-être. On l'a muté loin de sa famille sans doute pour calmer ses ardeurs. Son acolyte Juan est un flic à l'ancienne, aux méthodes pas toujours orthodoxes. C'est un ancien franquiste qu'on a mis au rancart.
Si l'association de deux policiers aux tempéraments très différents est un classique de ce genre d'histoire, le scénario a l'habileté de brouiller un peu les pistes. Il fait de Pedro un mec pointilleux, à cheval sur le règlement et menant une vie assez conformiste (marié, avec un enfant en bas âge... et fréquentant peu les bars). Juan est un bon vivant, amateur d'alcool et de femmes "ouvertes". Mais il est seul, au fond. Les qualités respectives des deux hommes vont leur être utiles pour démêler les fils d'une affaire complexe.
Elle est complexe parce que l'enquête vient déranger les habitudes prises par certains habitants de la région. Pour arrondir leurs fins de mois, des paysans et des pêcheurs traficotent (plutôt du tabac). D'autres se sont lancés dans un commerce plus lucratif, celui de la drogue. Se greffe là-dessus un réseau de prostitution, né de la misère et du désespoir. La disparition de deux jeunes femmes vient tout perturber. La situation devient encore plus troublée quand les policiers découvrent qu'ils ont peut-être affaire à un tueur en série.
L'histoire est servie par des interprètes excellents (parfois connus du public français amateur de films ibériques), dans les premiers comme dans les seconds rôles. Et surtout... les images sont magnifiques. Certains plans sont à couper le souffle, qu'ils soient aériens ou tournés au niveau du sol, entre les chenaux qui forment un véritable labyrinthe.
Ce film est l'une des bonnes surprises de l'été, marqué, une fois n'est pas coutume, par une brochette de sorties de qualité au mois de juillet.
11:27 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Commentaires
Bonsoir, je confirme que c'est un film à (re)voir en ce moment. Bonne soirée.
Écrit par : dasola | mercredi, 22 juillet 2015
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