jeudi, 25 février 2016
The Finest Hours
Les distributeurs ne se sont pas foulés pour la sortie de ce film, puisqu'ils lui ont laissé son titre anglais, incompréhensible pour un Français de base. S'ils avaient au moins fait l'effort de le traduire, cela aurait pu donner "Les plus belles heures" ou "Les heures décisives"... ou encore "Le moment de vérité". Il aurait peut-être été plus avisé de choisir "Le sauvetage", simple et explicite.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, on nous impose une loooongue introduction, pour présenter les personnages et leurs relations, en particulier du côté du Massachusetts. Il faut que l'on comprenne à quel point le héros est un gars timide et respectueux du règlement et que la jeune femme qu'il convoite est une beauté qui n'attend qu'un mot de lui. Autour d'eux, le milieu des garde-côtes forme une sorte de famille, avec les rapports parfois tendus que cela implique. C'est un peu caricatural, à l'image du jeu d'Eric Bana, qu'on a connu plus inspiré. Au second degré, on comprend la fascination qu'exercent sur nombre d'Américains les années 1950, quand le pays incarnait le Bien, qu'il y avait le plein-emploi et que l'ordre régnait... enfin, un certain ordre. (Du côté français, cela correspond à la nostalgie de la IIIe République, du temps où l'école remplissait son rôle où la France rayonnait sur le monde.)
Fort heureusement, on découvre assez vite l'autre versant de l'histoire, sur le pétrolier en mauvais état. Là, l'ambiance change tout de suite. Les décors sont criants de vérité et servis par une réalisation efficace. Je pense notamment à un superbe plan-séquence, qui nous fait découvrir une partie de l'intérieur du bateau. L'équipage est composé d'une brochette de fortes personnalités qui, évidemment, ne s'entendent pas toutes entre elles. L'un des aspects de l'histoire est d'illustrer leurs tensions et le travail collaboratif auquel l'équipage amoindri va finalement se livrer. Cela fonctionne très bien parce que les acteurs sont bons et qu'on a choisi des "trognes". Je mets un bémol au niveau de la prestation de Casey Affleck, qu'on sent moyennement à l'aise... et pas uniquement à cause de son horrible coupe de cheveux.
Dès que la tempête se déchaîne, la tension monte et, à l'écran, dans une grande salle, c'est vraiment chouette à voir, aussi bien quand le bateau est en un morceau qu'à partir du moment où il est divisé. Depuis Titanic (ou encore, dans une moindre mesure, Poséidon), il est difficile d'innover en matière de naufrage. The Finest Hours réussit néanmoins à surprendre (un peu).
Les deux versants de l'intrigue vont finir par se rejoindre, puisqu'une petite équipe de garde-côtes (qui a compris qu'il n'y avait pas un mais deux pétroliers en détresse) tente de secourir le demi-bateau en perdition. Là aussi, c'est bien foutu. La coquille de noix des sauveteurs va devoir d'abord franchir un banc de sable rendu extrêmement dangereux par la tempête. Cela donne une séquence éblouissante. Le tout ensuite est de trouver le demi-bateau et de récupérer l'équipage restant. Qui va survivre ? Qui va mourir ? Les paris sont ouverts.
Même si les dialogues ne sont pas transcendants (dans la version doublée), c'est un bon film de divertissement, qui comporte des scènes d'une grande force visuelle, jusqu'à la fin, lorsqu'une armée de voitures se rapproche d'un rivage noyé dans la nuit, mais qui va soudainement s'éclairer.
P.S.
Le début du générique de fin rend hommage aux héros méconnus de cette aventure, qui s'est réellement produite, en 1952. Elle est racontée sur un site historique local. On peut aussi trouver beaucoup de renseignements sur le site internet des garde-côtes américains.
23:56 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
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