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mercredi, 23 mars 2016

Seul contre tous

   Le "rêve américain" est au coeur de cette histoire vraie, celle d'un médecin nigérian émigré aux Etats-Unis, amoureux de sa seconde patrie, d'une indécrottable conscience professionnelle, et dont le travail va contribuer à dévoiler certains aspects peu reluisants du sport-spectacle d'outre-Atlantique.

   Le scénario entremêle habilement les intrigues. On suit avec plaisir ce médecin africain tiré à quatre épingles, qui parle aux cadavres qu'il autopsie (comme Ducky dans NCIS) et écoute de la musique noire grand public pendant qu'il charcute méticuleusement ses "clients". Du côté de sa vie privée, on sent que c'est le calme plat... jusqu'à ce qu'une ravissante immigrée kényane ne surgisse à la sortie d'une église.

   Mais le coeur de l'histoire est constitué par sa découverte progressive des ravages provoqués par la pratique intensive du football américain. On les voit d'ailleurs dès le début, à travers le personnage de l'ancienne gloire des stades Mike Webster, un géant au crâne et aux doigts déformés, prématurément vieilli. Dans le rôle, David Morse est sensationnel. On peut en dire autant des acteurs qui incarnent les autres éclopés de la vie que sont les anciens joueurs vedettes. Quant à Will Smith, il assure, étonnamment sobre.

   Commence alors une lutte du pot de terre contre le pot de fer. C'est l'occasion pour le héros de vérifier quels sont ses vrais amis. On prend aussi conscience du pouvoir économique de la Ligue de football américain. Le film invite les spectateurs à se demander qui est authentiquement américain : les défenseurs de ce sport identitaire (et, n'ayons pas peur de le dire, sans intérêt) ou l'étranger insensible à la beauté du spectacle qui dénonce le non-respect des valeurs fondamentales.

   C'est globalement assez prenant. Mais la réalisation est d'un classicisme limite ennuyeux. Toutefois, par instants, une scène tranche par son intensité dramatique (avec les anciens joueurs) ou, plus rarement,  par son inventivité formelle (pour démontrer les effets des chocs subis pendant les matchs).

 

ATTENTION : LA SUITE DEVOILE LA FIN DE L'HISTOIRE

 

   Si le docteur Omalu finit par faire reconnaître la validité de son diagnostic, le milieu sportif échappe à la remise en cause qui pourtant semblait s'imposer. Ainsi, Seul contre tous ne suit pas la trame convenue du combat douloureux qui s'achève par le triomphe du héros. Le football américain reste un sport ultra-violent, qui détruit à long terme la santé de ceux qui le pratiquent à haute dose.

16:04 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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