samedi, 10 septembre 2016
Ben-Hur
C'est l'un des remakes les plus attendus du cinéma, avec un enjeu énorme : l'introduction des effets numériques permettra-t-elle de sublimer l'histoire déjà formidablement mise en scène par William Wyler en 1959 ? C'est le pari pris par la MGM, qui a produit les deux longs-métrages. Aux manettes se trouve Timur Bekmambetov, un habile faiseur (passé par la publicité), auquel on doit notamment l'étonnant Unfriended.
Sur le plan de la dynamique, le film tient ses promesses. Evidemment, on l'attendait au tournant de la course de chars... et l'on n'est pas déçu. Celle-ci constitue l'une des dernières séquences, mais on en a un avant-goût au tout début et un peu plus tard dans l'histoire. D'un point de vue technique, on notera que les effets spéciaux ont été utilisés pour rendre la course à la fois spectaculaire et réaliste. On n'a pas cherché à faire des chars des machines de guerre, dotés d'une multitude de gadgets plus ou moins autorisés. Non, ici, ce sont la vitesse et les chocs qui rythment l'action. Soulignons aussi le gros travail des cascadeurs et des dresseurs de chevaux.
Ce n'est pas la seule séquence spectaculaire de l'histoire. La première met aussi en scène des chevaux, lors d'une course entre les jeunes Ben-Hur et Messala. Les vues aériennes sont superbes. La seconde se déroule en mer, lors d'un combat entre la flotte romaine et des Grecs. Ben-Hur se trouve en cale, attaché à une rame (il a été condamné aux galères). C'est puissant à la fois sur le plan de la représentation de la tactique militaire (même si ce n'est pas aussi brillant que dans 300 - La Naissance d'un empire) et sur le plan de l'ambiance à l'intérieur du bateau. On a aussi droit à quelques plans superbes pris sous l'eau.
J'ajoute à cela les vues de la Jérusalem antique (une bourgade italienne, en réalité), en particulier celles qui ont été prises du dessus. Elles mettent en valeur le rocher sur lequel la cité s'est implantée et les mouvements de foule dans les rues étroites. L'arrivée de la légion romaine dans la ville sainte est particulièrement impressionnante.
On avait donc les ingrédients constitutifs d'un grand film. Malheureusement, l'interprétation n'est pas au niveau, tout comme la direction d'acteurs, à mon avis. Les interprètes de Ben-Hur et de Messala ont un jeu stéréotypé et, dès qu'une scène intime émerge, on voit leurs limites. Par contraste, les actrices m'ont paru nettement meilleures, en particulier Nazanin Boniadi, qui incarne Esther. C'est la révélation du film. Du côté des déceptions masculines, on peut ajouter Pilou Asbaek, pas très bon en Ponce Pilate ou encore Morgan Freeman, pas franchement mauvais, mais dont la propension à jouer les vieux sages commence à lasser.
Un aspect de l'histoire semble avoir dérangé certains spectateurs : l'apologétique chrétienne, vaguement présente dans les trois premiers quarts de l'intrigue, déterminante dans la dernière demi-heure. Elle fait partie intégrante du roman d'origine... tout comme de l'adaptation de William Wyler. Alors, on aime ou on n'aime pas, mais, au moins, c'est un discours religieux qui prône la paix au lieu de la violence, une leçon que pas mal de croyants (de toutes origines) feraient bien de retenir.
Je suis sorti de là plutôt satisfait. En dépit de ses limites, le film constitue un bon divertissement.
11:43 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
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