jeudi, 24 novembre 2016
Alliés
Le titre est évidemment polysémique. D'un point de vue historique, il fait allusion à "l'alliance des démocraties" (avec l'URSS....) contre le nazisme, pendant la Seconde guerre mondiale. Brad Pitt incarne (de manière un peu pataude) un agent canadien des services britanniques, alors que Marion Cotillard propose une excellente composition, en résistance belle et indépendante, fréquentant les milieux huppés de la collaboration et gardant une part de mystère. Le titre annonce aussi un mariage... et une entente par-delà les préjugés.
La première séquence, au Maroc est visuellement superbe. On sent aussi les références au film Casablanca. Cependant, si les lumières et la photographie sont splendides, cela manque de rythme et (dans la version française), il m'a semblé que le travail de postproduction (sur les sons) était incomplet. Mais cela passe parce qu'il est question de la naissance d'un amour, entre deux belles personnes.
L'intrigue devient passionnante dans le cadre britannique. Ce n'est pas pour me vanter, mais j'ai senti le tournant arriver. Certes, le scénario n'est pas des plus imprévisibles, mais le jeu parfois très subtil de Marion Cotillard fait passer quelques messages, pour peu qu'on n'ait pas le nez rivé sur ses jambes ou son décolleté. L'histoire prend une teinte "Guerre froide", avec, me semble-t-il, un clin d'oeil anachronique des auteurs : dans son lit, un soir, Brad Pitt ne lit-il pas un roman de John le Carré ?
Plusieurs séquences sont particulièrement bien fichues : celle de la baston au Maroc, celle du Blitz, dans la banlieue de Londres et celle du petit séjour du héros dans un coin paumé du nord de la France, à la recherche du passé dissimulé.
Incidemment, le film assène quelques vérités méconnues sur la période de la guerre au Royaume-Uni. Pour certains marginaux et pour les femmes, le desserrement de l'étreinte sociale fut une bénédiction. On a aussi droit à une vision moins triomphaliste du rôle des aviateurs d'outre-Manche. Quant aux Français, ils découvriront peut-être avec stupéfaction que c'est aux services spéciaux britanniques que nombre de groupes de résistants devaient leur matériel.
La deuxième heure est constituée d'une irrésistible montée en tension. (J'ai fait un gros pipi après la séance.) La grande histoire se mêle à l'affaire d'espionnage et à l'intrigue amoureuse. C'est fort et cela culmine dans les derniers gestes de Marion Cotillard, vraiment épatante. On en oublie les faiblesses du début.
23:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
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