lundi, 13 février 2017
Florilège !
Il reste quelques semaines pour voir cette exposition temporaire du musée Fenaille, inaugurée dans la foulée de la commémoration des 180 ans de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron. Cette genèse nous est d'ailleurs expliquée dans la première salle, documents à l'appui. Parmi ceux-ci figure l'acte de fondation :
Ce document avait été projeté et commenté lors de la soirée consacrée en novembre dernier à l'anniversaire de la vieille dame rouergate. Notons que sur trois des quatre côtés enluminés on trouve les armoiries de Rodez et des quatre sous-préfectures de l'époque : Millau, Villefranche-de-Rouergue, Espalion et Saint-Affrique.
Si la plupart des documents présents dans cette salle évoquent les débuts de la Société et les prestigieux membres qui l'ont rejointe (parfois à titre exceptionnel comme Chateaubriand et Mérimée), quelques-uns sont antérieurs, datant notamment de l'époque révolutionnaire. L'un d'entre eux parle d'un enfant trouvé, qualifié de sauvage mais dont certains éléments laissaient penser qu'il avait reçu une "bonne" éducation. (Ce n'est pas Victor de l'Aveyron, pourtant découvert à la même époque.) Un autre document évoque le projet de remplacer certaines sculptures de la cathédrale par d'autres (les bustes de Lepelletier, Marat, Bayle et Chalier), plus en rapport avec l'idéologie révolutionnaire, l'église n'étant plus dédiée à la Vierge mais à la Liberté. Par ce biais, le monument pourrait être préservé, une partie des révolutionnaires n'approuvant visiblement pas toutes les destructions opérées dans les édifices religieux.
Pour la petite histoire, signalons que la Société populaire de Rodez, qui joue un rôle clé dans cette démarche, est présidée à l'époque par un certain Antoine Fualdès, le même qui fut assassiné en 1817 (sans doute victime d'un complot royaliste). L'année 2017 verra plusieurs manifestations "célébrer" le bicentenaire de cet assassinat politique qui a défrayé la chronique. Il semblerait qu'une prochaine exposition (au musée Fenaille) lui soit consacrée.
En déambulant dans les deux salles, on peut voir d'anciennes photographies du musée (lors de son installation dans ces locaux, en 1937, et juste avant sa rénovation, fin XXe - début du XXIe siècle)... et de Rodez, comme celle-ci, datant de 1863 :
Les curieux tenteront de déchiffrer des lettres manuscrites, signées Chateaubriand, Mérimée ou encore Emma Calvé (la cantatrice, qui a correspondu, entre autres, avec le sculpteur Denys Puech). Au hasard d'un carnet de fouilles (celui de Louis Balsan), on découvre la présence du jeune Pierre Soulages sur un chantier archéologique.
La seconde salle est davantage garnies d'objets, de toutes les époques. C'est une modeste illustration des dons qui ont enrichi les réserves du musée : sculptures, peintures, pièces d'armure, objets du quotidien... Il y en a pour tous les goûts. J'ai été particulièrement impressionné par une coupe sculptée, dorée, une oeuvre relativement récente et de toute beauté.
La visite est assez rapide. Cela laisse du temps pour (re)monter voir les collections permanentes du musée, dans lesquelles se trouvent nombre de trésors.
23:59 Publié dans Aveyron, mon amour, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, histoire, occitanie, culture
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