mercredi, 14 février 2018
Le Retour du héros
Mensonges, séduction et trahisons sont au programme de cette comédie romantique en costumes, un brin littéraire. Il faut dire que des lettres sont au coeur de l'intrigue : celles qu'aurait dû écrire le capitaine Neuville (Jean Dujardin, cabotineur impérial) à sa fiancée, celles en réalité écrites par Elisabeth, la soeur de celle-ci (Mélanie Laurent, intrigante royale). Il y a aussi celles écrites en réponse par la fiancée délaissée, Pauline (excellente Noémie Merlant, déjà remarquée dans Le Ciel attendra), une oie blanche qui va se révéler plus délurée que prévu.
L'ambiance n'est pas sans rappeler certains films de Philippe de Broca, avec Jean-Paul Belmondo. L'intrigue n'est pas d'une inventivité folle (même si elle réserve quelques surprises), les situations ne sont pas d'une étourdissante originalité, mais les acteurs sont bons et les dialogues bien écrits, avec beaucoup de répliques qui font mouche. La musique, légère, accompagne idéalement le tout.
Dujardin est vraiment épatant. Dans le registre comique, il arrive à varier l'interprétation... et se montre même émouvant, à l'occasion. Il est vrai que ce personnage de mythomane lui va à merveille. Neuville arrive tellement bien à incarner son personnage de héros de guerre que, lorsqu'il s'abandonne à décrire, une seule fois, une situation qu'il a vécue, on ne le croit pas !
Sa rivalité/connivence avec Elisabeth/Mélanie Laurent est le principal atout de ce film, avec une mise en abyme à la clé. Lorsqu'il revient après plusieurs années d'absence, lui comme Elisabeth ont intérêt à faire durer l'illusion que la jeune femme a entretenue avec ses lettres. Et voilà la célibataire exigeante en train de faire répéter son rôle au déserteur volage et sans scrupule, dans une scène qui n'est pas sans évoquer le travail d'acteur.
Une autre séquence m'a particulièrement marqué (et a fait beaucoup rire dans la salle) : celle de la soirée qui se termine dans un bois (et une cabane). Neuville part à la poursuite de son ancienne fiancée (qui brûle de succomber à ses assauts libidineux), tandis qu'Elisabeth fait tout pour éviter l'irréparable (sa soeur est désormais mariée, mère de famille... et elle-même n'est pas totalement indifférente au charme de l'ancien officier). Au détour d'un arbre, Neuville fait une très curieuse rencontre et la relation entre les deux personnages principaux prend un tour très... humide. J'ai adoré !
Evidemment dès le début, on a compris comment les hostilités déclarées entre Neuville et Elisabeth risquent de se conclure. Cela n'empêche nullement de savourer cette comédie sympathique, pas méprisante ni vulgaire (ça nous change), et qui a le bon goût de ne durer qu'1h30.
22:49 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Commentaires
Tu me redonnes envie de le voir... Laurent Delmas a assassiné ce film hier sur France inter.
Écrit par : Pascale | dimanche, 18 février 2018
Ah, les critiques de France Inter... Cela fait longtemps que, quelle que soit l'émission (celle de Delmas tout comme "Le Masque et la plume"), je ne prends plus leurs avis pour paroles d'Evangile. Aux a priori esthétiques s'ajoutent souvent des préjugés idéologiques.
Cela s'étend d'ailleurs à la presse. Quand je pense que "Le Monde", qui a descendu "Le Retour du héros" (sous la plume de Thomas Sotinel, clairement pas une référence), a dit du bien des "Tuche 3" (sous la plume d'Isabelle Regnier, dont le snobisme semble ne connaître aucune limite)...
Clairement, le film de Tirard n'est pas la comédie du siècle, mais il m'a fait passer un bon moment, en compagnie d'acteurs que j'apprécie.
Écrit par : Henri Golant | dimanche, 18 février 2018
Je continue de les écouter, il m'arrive même d'être d'accord mais il est vrai qu'ils sont catégoriques et parfois je me retrouve penaude derrière le poste a me dire que je dois être très conne d'aimer ou pas tel film :-)
Le pire c'est Murat qui prend un malin plaisir à spoiler les films. Il est plus supportable à l"ecrit. Mais là encore il vaut mieux le lire après...
Ah mais les Tuche c'est pas possible. Et pourtant je suis originaire du haut des Hauts! Même l'accent ils savent pas l'imiter. Jean Paul Rouve parle comme un suisse qui aurait vécu au Québec.
Écrit par : Pascale | lundi, 19 février 2018
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