dimanche, 23 décembre 2018
Diamantino
Faut-il croire les auteurs de ce film lorsqu'ils affirment, dès le début, que l'histoire qui va nous être contée est pure fiction et qu'aucun chiot à poils géant n'a été maltraité durant le tournage ? Peut-être pour la seconde affirmation. Mais, pour la première, on a de quoi douter, sachant que le héros, Diamantino Matamouros, ressemble furieusement au footballeur Cristiano Ronaldo : le détail du diamant à l'oreille est assez secondaire, au regard des éléments constitutifs de ce personnage : vedette de l'équipe nationale portugaise, très fier de sa musculature, ayant la réputation de simuler sur le terrain... et soupçonné de fraude fiscale.
C'est à Carloto Cotta (vu dans Les Mystères de Lisbonne, Les Lignes de Wellington et Les mille et une nuits) qu'a échu la tâche redoutable d'incarner l'idole... ou, du moins, son double burlesque. L'acteur réussit remarquablement à faire vivre ce personnage de sportif de haut niveau et... de crétin fini. Cela nous vaut d'ailleurs certains des bons gags de ce film.
Les autres moments d'humour sont liés à l'apparition de ses soeurs, des jumelles (interprétées Anabela et Maragarida Moreira, dont on présume qu'elles aussi sont soeurs...), un duo d'horribles teignes, cupides, méprisantes et violentes. Un délice !... Elles profitent outrageusement de leur frère, bousculent le père et sont prêtes à tout pour écarter le petit nouveau, le réfugié que Diamantino a décidé d'adopter.
Elles ne savent pas que ledit réfugié est en fait une dame, une (jeune) policière infiltrée, chargée de récupérer des informations permettant de prouver la fraude fiscale à laquelle le joueur est supposé se livrer. Précisons que la policière est homosexuelle, ce qui va compliquer davantage les choses.
Dans le même temps, le gouvernement conservateur tient à l'oeil la vedette nationale... et envisage de le cloner, pour qu'il serve sa propagande eurosceptique et xénophobe.
Comme vous pouvez le constater, cela part dans tous les sens, avec plus ou moins de bonheur. Ceci dit, on ne s'ennuie pas. Attention toutefois : le film a été un peu "survendu" comme la comédie satirique de la fin d'année. Ce n'est que partiellement vrai. L'humour mordant est surtout présent au début, la suite de l'histoire prenant le chemin d'une improbable romance. Diamantino n'est pas tout le temps ridicule. Il est aussi montré comme un homme simple, le coeur sur la main, hostile à la violence et maladroit avec les femmes (ce qui confirme qu'il ne s'agit pas d'un portrait fidèle du footballeur qui a inspiré le personnage...).
C'est de surcroît assez original au niveau de la réalisation. Les auteurs n'ont pas été rebutés par le farfelu, le grotesque, avec une touche de poésie, si bien que, parfois, cela m'a un peu rappelé le style de Michel Gondry. Mais, au moins autant que par le cinéma, ils semblent avoir été inspirés par la commedia dell'arte, comme l'indique le nom de famille du héros (que l'on peut traduire par Matamore).
Cela ne dure qu'1h30. C'est une expérience cinématographique à tenter !
PS
Certains mauvais esprits affirment qu'il est un détail de l'histoire qui confirme qu'il s'agit d'une pure fiction : les auteurs avaient imaginé que le Portugal atteindrait la finale de la coupe du monde en Russie, contre... la Suède !
21:41 Publié dans Cinéma, Sport | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Commentaires
Moi j'ai ADORÉ. Un de mes films préférés de cette année.
Diamantino est un être pur, vierge... sa douceur et sa bonté sont des baumes. Elles s'opposent à la bêtise et à la méchanceté du monde.
La folie de l'ensemble qui alterne le burlesque, le grotesque et des images dune grande beauté en font un film vraiment à part. Et pas du tout survendu... au contraire mal vendu car qui l'a vu ?
Pour moi Carloto Cotta, c'est surtout Tabou...
Écrit par : Pascale | dimanche, 23 décembre 2018
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