mercredi, 26 juin 2019
Yves
Le héros éponyme est... un réfrigérateur, doté d'une intelligence artificielle. C'est le pendant des enceintes connectées (avec assistant personnel) dont on nous rebat les oreilles depuis des mois. Ce réfrigérateur est installé, à titre gracieux, chez Jérem, une caricature de djeunse qui n'est pas à la rue uniquement parce qu'il a hérité de la baraque de sa grand-mère. C'est un rappeur raté, d'une hygiène douteuse, qui fantasme ses relations avec les femmes. Mais c'est plutôt un chic type.
Le frigo intelligent va prendre de plus en plus de place dans sa vie. (Même si les sexes sont échangés entre l'humain et la machine, on ne peut pas ne pas penser à Her, de Spike Jones.) Il se révèle plus efficace que les humains dans pas mal de domaines... notamment la musique, puisqu'il se met à remixer les "chansons" de Jérem pour en faire des tubes. Gros problème pour moi : ce sont d'horribles bouses, avec des paroles d'une affligeante bêtise, l'abus de boîtes à rythmes et une voix autotunée... Pendant un moment, je me suis demandé si c'était parodique... apparemment non.
C'est un peu à l'image du film, qui hésite entre la comédie déjantée et l'histoire fantastique, "sérieuse", porteuse de sens. Le mélange ne colle pas trop. Sauf dans la première partie, quand Yves prend en mains la carrière (et la vie privée...) de Jérem. Mais la séquence du procès est assez mauvaise, tout comme celle de la battle, complètement ratée à mon avis. La conclusion est plus réussie, s'appuyant sur ce qu'il y a de bon dans l'histoire.
Parmi les qualités du film, il y a celle de l'interprétation féminine, en particulier celle de Doria Tillier, qui réussit à instiller le doute sur ses motivations (est-elle envers et contre tout une manipulatrice ou une femme amoureuse ?). Je regrette toutefois que la vision des femmes que donne ce film soit aussi caricaturale. On n'y croise quasiment que de jolis petits culs, de surcroît pas farouches, toutes prêtes à se jeter dans les bras de types insignifiants. (Philippe Katerine ne parvient pas à faire décoller son personnage. Franchement, il donne l'impression de cachetonner.) Paradoxalement, du côté masculin, c'est le personnage d'Yves (avec la voix d'Antoine Gouy) qui a le plus de chair.
Pour ses quelques moments drôles (notamment la séquence du concours Eurovision), le film peut valoir le détour, à l'occasion de la Fête du cinéma. Mais sans plus.
23:41 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Commentaires
Oh lala tu me refroidis... j'avais envie de le voir malgré l'acteur principal que je trouve mauvais comme un cochon partout et m'exaspère tout le temps...
Donc si je vais le voir c'est que je suis maso.
Écrit par : Pascale | jeudi, 27 juin 2019
William Lebghil incarne un pauvre type (Jérem) avec un naturel confondant. Soit c'est un grand acteur méconnu, soit il n'a pas eu besoin de se forcer pour rentrer dans le rôle...
Même si je suis un peu sévère avec ce film, je reconnais qu'il comporte quelques séquences bien troussées. L'idée du frigo intelligent est correctement exploitée et le "personnage" est bien campé (contrairement à beaucoup d'autres).
Écrit par : Henri Golant | jeudi, 27 juin 2019
William lebghil n'a QUE ce registre.
J'espère pour lui que c'est un rôle (unique) de composition.
Écrit par : Pascale | vendredi, 28 juin 2019
Bon ben... je n'ai pas aimé.
Comme toi je trouve Doria Tellier excellente et la scène de l'Eurovision et la voix du frigo aussi...
Mais comment gâcher une si belle idée avec tant de bêtise et de vulgarité ? Et des scènes stupides qui s'eternisent... la scène de sexe avec le frigo, pas drôle. So qui tripote le frigo et crache le champagne.. au secours.. .
Et je crois qu'il va falloir que j'évite soigneusement les films avec Lebghil... exaspérant.
Écrit par : Pascale | vendredi, 28 juin 2019
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