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dimanche, 30 juin 2019

Roxane

   C'est le nom d'une poule (une Sussex), qui est l'animal de compagnie du héros, Raymond, un paysan breton, éleveur bio, bientôt lâché par sa coopérative qui choisit de ne renouveler les contrats que des agriculteurs les plus "rentables" à ses yeux.

   Ce paysan a les traits de Guillaume de Tonquédec, un de nos très bons acteurs, qui se cantonne hélas à des rôles de comédie. (Le film est d'ailleurs indirectement un hommage à ces films de divertissement, qui ne laissent pas forcément un souvenir impérissable, mais qui apportent un peu de bonheur dans le quotidien pas toujours rose de leurs spectateurs.) Ai-je besoin de préciser qu'il est formidable ? Pour sauver son exploitation, ce paysan tente l'aventure du web et commence à poster des vidéos sur la Toile, dans lesquelles on le voit déclamer des extraits de Cyrano de Bergerac à ses poules, qui semblent diablement réceptives à ses propos ! (Coup de chapeau au passage à celles et ceux qui ont dressé les gallinacées.)

   Comme il n'est pas très bon acteur (un comble pour le personnage interprété par Le Tonquédec, passé par le conservatoire !), il se tourne vers sa voisine anglaise, forcément excentrique. Au départ, ces deux-là ne s'entendent pas très bien, mais leur duo va commencer à faire des étincelles... (Dans le rôle, Kate Duchene est une révélation.)

   Ce film est donc plus qu'une simple comédie. Comme autrefois Une Hirondelle a fait le printemps, il dresse le portrait d'une campagne française et aborde certains sujets sensibles (la pression des grandes surfaces, l'endettement paysan, l'image du monde agricole). Parfois, on n'est pas loin du drame.

   C'est aussi un film sur le couple et la famille. Raymond est marié à une employée de banque (Léa Drucker, très bien). Ils ont eu trois enfants, dont peut-être seul le dernier envisage de reprendre (dans un paquet d'années) l'exploitation. La fille aînée est à Sciences Po et le cadet adolescent a plutôt honte de son père. Le couple illustre un fait sociologique connu : la bi-activité de nombre de ménages paysans, dont un des membres exerce un métier à l'extérieur... ce qui permet d'ailleurs à certains d'entre eux de garder la tête hors de l'eau. Le film va un peu plus loin, introduisant une crise de couple dans l'intrigue quasi-vaudevillesque.

   Cela donne un feel good movie, un "film qui fait du bien" comme on dit. On y montre des choses graves, d'autres légères. L'interprétation est bonne, jusque dans les seconds rôles. C'est une découverte à tenter pendant la Fête du cinéma.

Commentaires

J'ai trouvé Lea Drucker à côté de la plaque et l'accent de l'anglaise insupportable.
Mais Guillaume de Tonquedec est TRES bien, surtout quand il se force à mal joué. Je l'ai même trouvé très émouvant lors de la tirade.
Je suppose que tu plaisantes quand tu parles du dressage des poules :-)

Écrit par : Pascale | lundi, 01 juillet 2019

Concernant les poules rousses (celles de l'élevage de Raymond), on ne peut effectivement pas parler de dressage. ;)

Mais je reste étonné de la docilité de l'héroïne Roxane. On a peut-être (comme pour le cheval gris de "Nevada") recouru à plusieurs animaux d'apparence semblable... Mais ce n'est pas ce que suggère le générique de fin qui, sauf erreur de ma part, fait référence à une seule Sussex pour le rôle-titre.

Écrit par : Henri Golant | lundi, 01 juillet 2019

Ah je suis rassurée :-)
Le trucage des poules rousses est bien moche.
Roxane semble très docile.

Écrit par : Pascale | lundi, 01 juillet 2019

Les commentaires sont fermés.