Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 20 juin 2021

Les deux Alfred

   Revoilà les frères Podalydès, dans une comédie sociétale parfois ubuesque, quelque part entre Jacques Tati et Groland. Je ne suis pas un inconditionnel de leur style, que je trouve inégal. Mais, parfois (comme dans Adieu Berthe), c'est réussi.

   L'intrigue est centrée sur une boîte de communication 2.0, qui va embaucher Alexandre (Denis Podalydès), ancien imprimeur au chômage, dont le mariage avec une sous-marinière bat de l'aile. (Faites bien attention à la fin : on finit par voir la dame, dont le visage ne vous sera pas inconnu.)

   C'est l'occasion pour Bruno Podalydès d'ironiser sur le langage en cours dans les start-up et boîtes de com', ainsi que sur la surabondance d'outils numériques. Le réalisateur s'amuse comme un petit fou avec les ordinateurs, les smartphones, les drones, les tablettes, les montres connectées, pour notre plus grand plaisir. C'est souvent cocasse, d'autant que les dialogues sont plutôt bien écrits.

   Le meilleur arrive avec une voiture autonome, dont l'utilisation est source de savoureuses péripéties. C'est aussi l'occasion de voir apparaître Sandrine Kibelain, la nouvelle "binôme n+1" d'Alexandre. Dès que la comédienne apparaît à l'écran, je trouve que le film acquiert un punch fou. Elle sait aussi jouer sur le registre de l'émotion : son personnage est plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord.

   J'ajoute à cela le personnage masculin le plus intéressant (pour moi) : Arcimboldo, incarné par Bruno Podalydès en personne. C'est un auto-entrepreneur précaire, spécialisé dans tous les "nouveaux métiers" de service numérique. Avec Alexandre prend forme un compagnonnage bon enfant, que l'on suit avec plaisir. C'est l'occasion de découvrir, pour celles et ceux qui l'ignoreraient, que, dans la famille Podalydès, le meilleur acteur n'est pas forcément celui que l'on croit.

   Même si, de temps à autre, il y a quelques facilités, je suis sorti de là de fort bonne humeur.

11:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Hospitalité

   Cette fable japonaise met en scène une famille de classe moyenne, un couple d'imprimeurs vivant avec la soeur du mari et la fille issue d'un premier mariage. Dans le quartier, on s'observe mutuellement et la remise en ménage de l'imprimeur avec une femme beaucoup plus jeune que lui fait jaser.

   Ces chers voisins n'ont pas fini de déblatérer, puisque le couple va successivement héberger (à son corps défendant) un nouvel employé, la supposée épouse de celui-ci... et une kyrielle d'autres personnes dont on comprend à demi-mots que ce sont des squatteurs, du genre de ceux que le comité de quartier tente de faire expulser du jardin public.

   Il s'agit donc d'une fiction engagée, de gauche, qui tourne à la farce dans sa dernière partie. J'ai bien aimé le début, avec la description du quotidien des imprimeurs, des tensions familiales et de la pesanteur sociale. Un mystère plane autour du nouvel employé, fils d'un ancien investisseur de l'imprimerie, mais qui s'incruste de plus en plus dans la vie du ménage... C'est à ce moment-là que j'ai décroché. Jamais je n'aurais laissé ce type agir ainsi. On peut certes partir du principe que la civilité japonaise, poussée à son point extrême, peut mener à ce genre de situation inextricable. Mais, à force de grossir le trait, le réalisateur sombre dans le ridicule et ne sait pas comment conclure son histoire.

00:35 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films, japon