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lundi, 16 août 2021

Pil

   Ce film d'animation français a un petit goût de Sud-Ouest. Sa production a d'ailleurs été subventionnée par Toulouse Métropole et le Conseil régional de Midi-Languedoc. On ne s'étonnera donc pas d'y croiser une duchesse d'Aquitaine prénommée Aliénor, vivant sans doute au XIIe siècle, à une époque où ce duché était plus vaste que le comté de Toulouse, légèrement décalé vers l'est par rapport à la région  actuelle :

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   Le blason du royaume fictif n'est d'ailleurs pas sans évoquer celui du comté toulousain... ainsi que celui du Rouergue (qui fut jadis sous sa dépendance) : l'association "rouge et or" est présente dans les deux cas, tout comme sur les armoiries de Lugan, commune de l'Ouest Aveyron :

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   Pourquoi diable me suis-je intéressé à cette commune, peuplée de moins de 400 habitants ? Parce que l'un des personnages de l'intrigue, un ménestrel (entendez : un troubadour) porte ce nom. L'acteur qui lui prête sa voix s'est arrangé pour qu'en l'entendant, on pense à Francis Cabrel (originaire du Lot-et-Garonne, pas très éloigné de là... et surtout situé sur le territoire de l'ex-duché).

   Si vous ajoutez à cela le fait que l'un des protagonistes, le soldat piéton Crobar, ne cesse de s'exclamer "Coquarel !" à tout bout de champ (ce que, dans la région, chacun identifiera comme un décalque de "Macarel !"), vous aurez une idée de la couleur locale donnée à cette histoire.

   Pil est une intrépide enfant des rues, orpheline peinant à manger à sa faim. Elle partage son quotidien avec deux fouines, Griffue et Touffue (l'une des deux me donnant l'impression d'être une hermine), bientôt rejointes par Gloutonne (qui ressemble à un putois).

   Dans des circonstances que je ne vais pas révéler, Pil apprend qu'un complot a été ourdi par le régent contre l'héritier du trône, bientôt transformé en... chat-poule ! On n'est pas au bout de nos surprises, puisqu'un peu plus tard, on assiste à la naissance d'un... dragon-chien !

   À l'ambiance médiévale se superposent donc de la sorcellerie... et une chasse au trésor. Pour sauver le royaume, Pil et ses amis vont connaître de nombreuses aventures. Ainsi, pour récupérer une grosse... crotte de Licorne, ils devront affronter le redoutable Garou (pas le chanteur, je vous rassure), avant de résister à l'agression d'une bande de soudards payés par le régent. (Le Garou en question est sans doute béarnais.)

   Dans le même temps, on assiste à la formation d'une sorte de tribu familiale, composée de Pil, Crobar, Rigolin (un amuseur public pas drôle) et de la ménagerie qui les accompagne. C'est rythmé, souvent drôle, émaillé de clins d'œil à destination des adultes. L'histoire met l'accent sur des valeurs positives... et elle se finit bien.

   Cerise sur le gâteau : l'animation est soignée. C'est très joli à voir... et parfois brillant au niveau de la mise en scène, dès le plan-séquence du début.

   J'ai passé un très bon moment, tout comme les bambins (pas trop petits) de la salle.

Sentimental

   Le générique du début laisse entendre que le titre de ce film espagnol est une sorte de mot-valise, signifiant quelque chose comme "Raison et sentiment" (dans l'ordre inverse). C'est (je pense) une allusion à la différence de tempérament au sein du couple de héros. Lui est un prof de musique très autosatisfait, tandis qu'elle est une quadra angoissée, qui a "de beaux restes" comme on dit. Lui est incarné par Javier Cámara (vu récemment dans L'Oubli que nous serons), elle par Griselda Siciliani. Le couple n'est pas des plus solides. La première partie met bien en scène (quoique de manière un peu scolaire) la distance et la tension qui sont apparues entre les deux.

   L'arrivée des voisins du dessus (invités à dîner par l'épouse) relance l'intrigue. Entre les deux duos, il y a pas mal de non-dits, que cette soirée est censée "purger" (de manière civilisée). Si les deux couples se définissent comme "progressistes", au niveau des mœurs, un fossé les sépare, tant les voisins du dessus se révèlent, au fur et à mesure que la conversation progresse, libertaires. Le contraste avec leurs interlocuteurs, pourtant à peine plus âgés qu'eux, est frappant. J'ai remarqué que l'épouse de l'étage du dessus est interprétée (avec pétulance) par Belén Cuesta, remarquée cette année dans Une Vie secrète.

   Cette confrontation de couples, sur le mode comique (grinçant), adaptée d'une pièce de théâtre, n'est pas sans rappeler Carnage de Roman Polanski. Malheureusement, derrière la caméra, Cesc Gay n'a pas le talent de l'auteur de J'accuse. Il a du mal à tenir la distance, certains personnages faisant mine à plusieurs reprises de sortir de l'appartement, avant forcément d'y revenir (sinon le film se serait terminé au bout d'une heure, à tout casser). Je pense qu'il aurait fallu rajouter des plans extérieurs, bref faire preuve d'un peu d'innovation par rapport à la pièce de théâtre.

   Il reste quand même plusieurs moments savoureux, avec de bons dialogues... et une analyse de la crise d'un couple, assez touchante. Mais ce sera vite oublié.

09:44 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films