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samedi, 11 septembre 2021

Boîte noire

   Même si son aspect extérieur est rouge, on continue à appeler ainsi le système d'enregistrement en vol, dont la récupération (en bon état) est un enjeu majeur des enquêtes succédant à un accident aérien.

   Il convient d'être attentif dès le début, durant la séquence tournée à l'intérieur de l'avion (avec un beau travelling arrière). En apparence, il s'agit d'un vol ordinaire (entre Dubaï et Paris), avec certes quelques turbulences, mais a priori rien de grave. Dans la suite de l'histoire, on entend et réentend la partie son de cette séquence, sous différents angles, au fur et à mesure que les enquêteurs tentent de décrypter tous les bruits émis dans l'appareil.

   Avant cela, on découvre le fonctionnement du B.E.A. (Bureau d'enquêtes et d'analyses), de manière quasi documentaire. Le réalisateur Yann Gozlan réussit à rendre passionnante la vision d'un travail administratif souvent fastidieux. Les technologies numériques sont très bien intégrées à l'intrigue : on constate la place qu'elles prennent aussi bien dans la vie privée que dans le travail des personnages principaux.

   Le début plante aussi le décor, présentant de manière claire les relations entre les différents protagonistes. Pierre Niney incarne avec sobriété Matthieu Vasseur, un jeune enquêteur minutieux, doté d'une ouïe extraordinaire. C'est une autre qualité à porter au crédit du film : la mise en scène du travail sur le son, au cours d'une enquête. Parfois, on n'est pas très loin du Chant du loup. En raison de la manière dont le héros exploite le moindre détail du corpus audio qu'il analyse, certains cinéphiles seront tentés de penser aussi au Blow up d'Antonioni ou au Blow out de Brian de Palma.

   À la lecture de ces prestigieuses références, vous aurez compris que j'ai été emballé par ce film. C'est d'abord un excellent polar. On se demande longtemps quelle est la cause réelle du crash : une défaillance technique ? un attentat islamiste ? autre chose ? Dessus se greffe une enquête sur la disparition du supérieur hiérarchique du héros (très bien incarné par Olivier Rabourdin, vu récemment dans Benedetta). On sent Matthieu devenir petit à petit un brin paranoïaque, à tel point qu'on se demande, à l'instar de certains de ses collègues, s'il ne s'est pas fourvoyé.

   Les réponses à de nombreuses questions seront trouvées dans une mystérieuse maison, où Matthieu est amené à se rendre à deux reprises.

   C'est prenant, haletant même dans la dernière demi-heure. Les seconds rôles sont très bien interprétés, par une foultitude de guests (André Dussolier, Aurélien Recoing, Gregori Derangère...). Si vous ajoutez à cela une musique intrigante sans être trop présente, vous obtenez l'un des meilleurs films de l'année.

22:54 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films