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mardi, 26 février 2019

Le Chant du loup

   L'intrigue de ce film ne tourne pas autour d'un canidé, ni du poisson aussi nommé le bar, bien qu'une grande partie de l'histoire se déroule en mer... plus précisément sous l'eau, puisqu'il est question de sous-marins et des sons que l'on perçoit à l'intérieur des submersibles.

   Ces sons sont étudiés par "l'oreille d'or", un membre de l'équipage doté d'une acuité auditive exceptionnelle. Elle lui permet de distinguer les bruits naturels des artificiels et de catégoriser chacun d'entre eux, au point de pouvoir reconnaître un type de sous-marin rien qu'à la faible signature sonore qu'il produit.

   C'est la fonction du héros Chanteraide, surnommé Chaussette depuis qu'il a passé une mission entière les pieds protégés uniquement par ce vêtement. Il est incarné par François Civil, excellent dans le rôle. Il a déjà une filmographie assez longue : on a notamment pu le voir dans Made in France et Ce qui nous lie.

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   Il est épaulé par une brochette d'acteurs efficaces, des habitués des seconds rôles... et quelques vedettes. C'est là que le bât blesse. Autant je trouve Mathieu Kassovitz crédible en amiral, autant j'ai des doutes sur la vraisemblance de l'interprétation de Reda Kateb. Certes, je n'ai jamais rencontré un commandant de sous-marin, mais je n'ai pas trop cru à son personnage. (Roschdy Zem aurait sans doute été meilleur dans le rôle.) Mais le pire est atteint avec Omar Sy, pas du tout à l'aise, tel un éléphant dans un jeu de quilles.

   En dépit de ces défauts, le film est prenant. La première demi-heure est une pure merveille. Elle se déroule au Moyen-Orient, sur terre (en Syrie) et sous l'eau. Les marins français doivent échapper aux Syriens, aux Iraniens... et peut-être aux Russes. Le jeu du chat et de la souris (sous l'eau) est mis en scène avec une grande habileté. (Le réalisateur Antonin Baudry est le co-scénariste de Quai d'Orsay, adapté de la bande dessinée qu'il avait co-écrite.)

   La principale qualité du film est l'ambiance qu'il réussit à créer, aussi bien sur terre que sous l'eau. Bien entendu, les scènes les plus impressionnantes se déroulent en mer. Un gros travail a été fait sur le son (grâce notamment à l'appui de Skywalker Sound, une filiale de Lucas Film citée dans le générique de fin). Je n'ai pas trouvé cette recherche et cette qualité auditive depuis le Dunkerque de Christopher Nolan.

   Du coup, même le retour à la base navale revêt un intérêt particulier. Toute la vie quotidienne du héros est marquée par cette approche particulière du son. Il part à la recherche d'une signature, celle d'un objet sous-marin non identifié. Il subit aussi un entraînement pour valider sa mutation sur un SNLE (un lanceur d'engins nucléaires).

   C'est à ce moment-là que l'intrigue prend une épaisseur supplémentaire. Un complot est à l'œuvre. Les "oreilles d'or" ont-elles été manipulées ? Vont-elles permettre de déjouer les manigances d'un groupe extrêmement nuisible ? Suspens.

   Le problème est que, quand on découvre la supercherie, on n'y croit qu'à moitié. Là-dessus se greffent quelques péripéties téléphonées. Ainsi, on voit le héros soudainement fondre en larmes, au pire moment. L'un des personnages principaux, en tenue de plongeur, se retrouve face à un sous-marin pile au moment où celui-ci lance une torpille (sur la trajectoire de laquelle se trouve bien évidemment le plongeur). Enfin, à la suite d'une explosion, il ne reste que deux survivants... pas n'importe lesquels (comme par hasard).

   C'est dommage, parce qu'il y a un certain souffle dans la réalisation, appuyée par des scènes sous-marines numériques fort bien menées. Du coup, même si j'ai globalement apprécié le film, je suis sorti de là un peu déçu, d'autant que les deux dernières scènes ne sont pas les plus réussies.

13:43 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Commentaires

Je l'ai trouvé épatant ce premier film.
La seule partie qui m'ait gênée est la pauvre historiette d'amour sans intérêt.
Le reste, acteurs compris, est de haute tenue.

Écrit par : Pascale | mardi, 26 février 2019

Rebonjour Henri Golant, je suis de l'avis de Pascale pour tout ce qu'elle a écrit et donc nettement plus enthousiaste que toi. Un bon film français. Bonne journée.

Écrit par : dasola | mercredi, 27 février 2019

Les commentaires sont fermés.