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samedi, 13 mai 2023

Mad God

   Réalisé image par image, ce film d'animation est un vieux projet de Phil Tippett, un spécialiste des effets spéciaux qui a œuvré à ceux de la deuxième trilogie de Star Wars, de Jurassic Park et de Starship Troopers, entre autres.

   En à peine 1h20, il nous propose sa vision d'un monde post-apocalyptique (sans doute victime d'explosions atomiques), d'où les humains tels que nous les connaissons ont presque disparu, la planète étant majoritairement peuplée de monstres, soit créés par les radiations nucléaires, soit issus d'étranges machines.

   La découverte de ces mondes (car il y en a plusieurs, tels les cercles de l'Enfer de Dante) nous est proposée à travers le parcours d'un étrange soldat, soigneusement carapaçonné, et qui semblerait voué à une mission d'observateur s'il ne tenait pas tant à une étrange mallette, dont le contenu reste longtemps mystérieux.

   Envoyé de la strate supérieure, le soldat plonge au cœur des mondes souterrains, où les créatures de base vivent une existence brève, victimes d'un prédateur ou tout simplement du fonctionnement industriel de leur société. C'est sombre, sale et parfois saignant. On y vomit, on y chie, on s'y nourrit... certains fluides corporels semblant interchangeables. (J'ai souvent pensé à l'excellent Junk Head, que j'ai trouvé moins crade.)

   Derrière ce tableau peu réjouissant perce une critique de notre société, partagée entre dominants et dominés, ces derniers menant une vie brève et surtout peu enthousiasmante.

   Le film prend une tournure surprenante quand l'infiltré devient à son tour une proie. A l'écran, cela devient encore plus macabre, alors qu'on nous livre des explications supplémentaires sur le monde dont vient le soldat. Il serait dirigé par le "dernier homme", un savant fou qui envoie ses créatures explorer le monde d'en-bas, qu'il a contribué à détruire.

   La troisième partie prend une nouvelle direction. On quitte le personnel médical indigne, qui triture ses patients, pour suivre un étrange duo, composé d'un être supposément féminin, à demi éthéré, et d'une sorte de Quasimodo, son homme monstre à tout faire. On met du temps à comprendre ce à quoi un bébé est destiné. La fin semble peut-être indiquer que ce que la Terre est devenue n'est pas digne de ce qu'une civilisation extra-terrestre avait projeté d'en faire, à l'origine...

   ... mais je conseille de ne pas chercher à tout relier de manière rationnelle. Au bout du bout, le cinéaste nous fait comprendre qu'il se fout un peu de notre gueule !

   Le spectacle qu'il propose n'en est pas moins étonnant, avec de superbes décors, un gros travail sur le son et des personnages animés "faits main" très expressifs.

22:48 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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