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samedi, 10 juin 2023

Dernière nuit à Milan

   On dirait que la saison des polars estivaux est un peu en avance, cette année... et, cette fois-ci, au lieu de l'Espagne ou du Moyen-Orient, c'est l'Italie qui s'y colle.

   Cela commence par de superbes vues nocturnes de la ville. Milan est dotée d'un beau patrimoine architectural, mais c'est aussi une métropole, avec ses gratte-ciel. Du coup, l'impression est ambiguë : c'est beau et labyrinthique à la fois... et chacun sait qu'au cœur d'un labyrinthe se cache une menace mortelle.

   La musique, un brin glaçante, contribue elle aussi à planter le décor, alors que, pourtant, l'ambiance est plutôt à la fête, ce soir-là : un policier chevronné est sur le point de partir à la retraite (à 53 ans) ; sa jeune épouse et ses amis lui préparent une fête surprise... mais il est en retard. Il convient d'être très attentif à ce début, puisqu'à l'issue d'un petit retour en arrière, on va revoir les principaux plans de cette séquence, mais sous un autre angle. C'est assez brillant.

   La partie "truandesque" est elle aussi bien troussée. Les personnes qui l'ignorent découvriront qu'il existe une mafia chinoise à Milan... et qu'elle a une concurrente philippine ! (Qui osera dire après cela que les immigrés extra-européens rechignent à adopter les coutumes de leur pays d'accueil ?) Quelques-uns des personnages, certes caricaturaux, sont vraiment hauts en couleurs.

   La situation va déraper parce qu'une "commission" sans risque, qui devait ne durer qu'une heure, va évidemment mal tourner. Elle va mal se passer pour les policiers, pour les employés du mafieux... mais aussi pour les auteurs de l'arnaque. La situation devient délicieusement inextricable. On se demande comment le héros va pouvoir s'en sortir. Je laisse à chacun le loisir de découvrir comment l'auteur (scénariste et réalisateur) Andrea di Stefano a bouclé son histoire.

   Je dois toutefois mettre un bémol à mon enthousiasme. Je trouve que l'un des personnages principaux, celui de l'épouse du policier, est caricatural au possible. Le cinéaste prétend avoir choisi Linda Caridi en raison de sa capacité à improviser. A l'écran on remarque surtout son physique impeccable. Elle est chargée d'incarner la seconde épouse du héros (divorcé de la première). Elle semble à peine plus âgée que la fille du policier... et assez superficielle. Elle est attirée par tout ce qui brille (de belles fringues, un bel appartement, un gros diamant...) et est au comble du bonheur quand son compagnon lui dit qu'elle est belle. Pour caractériser une Italienne du XXIe siècle, on pourrait s'attendre à un peu plus de fond... (Mais c'est conforme à une certaine vision traditionnelle -machiste- des polars.)

   Cette (grosse) réserve émise, je recommande le film, tout en tension et émotions, une plongée de deux heures quasiment sans temps mort.

09:38 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Commentaires

Bonjour Henri Golant, moi aussi, j'ai des réserves sur l'actrice qui joue l'épouse. Elle m'a crispée. Elle est "chiante" si je peux permettre. Sinon, c'est un très bon film. Bon samedi.

Écrit par : dasola | samedi, 10 juin 2023

Alors moi je la trouve extra l'épouse qui parvient à tenir tête à tous ces mecs et à retourner son nounours de mari.
Quant au film, il est FORMIDABLE.

Écrit par : Pascale | samedi, 10 juin 2023

Elle a surtout tendance à pousser son mec à franchir la ligne jaune... et l'on ne sait pas ce qu'elle fait de ses journées. Je doute que les 1800 euros mensuels du policier suffisent à soutenir son train de vie.

Concernant son courage face aux malfrats, je me suis gardé d'en parler dans mon billet, mais, franchement, la poursuite sur la passerelle ennoyée n'est pas crédible : vu la distance qui sépare la donzelle des deux gros bras (quand ils commencent à courir), il est invraisemblable qu'ils ne réussissent pas à la rattraper avant qu'elle ne rejoigne le cordon de police.

Écrit par : Henri G. | samedi, 10 juin 2023

Les commentaires sont fermés.