mercredi, 19 juillet 2023
Sisu - De l'or et du sang
Sorti il y a un mois, ce film américano-finlandais avait été signalé par une autre blogueuse cinéphile (Pascale). Il a mis du temps à arriver en Aveyron. J'ai pu accéder à une séance en version originale sous-titrée... pour constater que tous les personnages, allemands comme finlandais, parlent anglais (avec divers accents)... sauf à la fin.
Au départ, il s'agit d'un mélange de film de guerre et de western. Les paysages finlandais sont superbes, le chercheur d'or mutique, rugueux à souhait, entre son cheval et son chien docile.
Les Finlandais partagent avec les Polonais et les Baltes (Estoniens, Lettons et Lituaniens) le triste privilège d'avoir été successivement envahis par les Soviétiques et les Allemands. En 1944, le héros a perdu toute sa famille, massacrée par les troupes de Staline, mais leurs successeurs nazis n'ont rien à leur envier en matière de cruauté. Pas de bol pour eux, ces SS Totenkopf (ou ce qu'il en reste, vu la troupe débraillée qui sillonne le nord de la Finlande) croisent la route d'un ancien commando, sans peur, sans reproche... et sans pitié.
Quand on sait que le film va nous offrir de belles scènes d'explosion, d'éviscération et de démembrement, on se dit que cela commence doucement, dans ces terres de solitude, où le ciel semble si bas. Le héros a perdu femme et enfants, ne croit plus guère en la patrie... mais il trouve de l'or ! Un paquet d'or, qui va susciter bien des convoitises.
J'ai aimé ce démarrage en douceur et la progressive montée en tension, la première baston n'intervenant pas au moment que l'on pense... mais quand cela surgit, quel régal ! Il y a du Tarantino dans la manière dont ce guerrier dézingue une compagnie de SS : des fantassins, des motards, des aviateurs... jusqu'aux occupants d'un char.
Au passage, il contribue à libérer une brochette de femmes, butin de guerre des ordures nazies. Les meufs prouvent rapidement qu'elles ont les ovaires solidement arrimés : elles vont participer au massacre.
On se laisse gentiment porter par cette sauvagerie libératrice jusqu'à la séquence du lac, où, là, l'irrationnel commence à l'emporter. Le héros rebelle se mue en esprit vengeur quasi invulnérable, qui survit à toutes ses blessures et peut même se passer de respirer. La mise en scène est toujours aussi jouissive, mais le film perd en vraisemblance. C'est dommage.
Du coup, j'ai été un peu déçu par la dernière partie, la séquence en avion cumulant les impossibilités (au niveau du scénario comme de la mise en scène). Cela reste spectaculaire, mais la saveur particulière du début a disparu.
15:12 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Commentaires
Dommage que tu casses l'envie de le voir vers la fin.
J'ai accepté de lâcher le vraisemblable et j'ai été emballée jusqu'au bout.
Et j'ai presque applaudi quand les meufs débarquent au ralenti.
Les héros increvables j'adore. Il y en a une aussi dans Limbo.
Merci pour le lien ;-)
Écrit par : Pascale | jeudi, 20 juillet 2023
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