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samedi, 27 janvier 2024

Les Colons

   Le titre de ce film à prétention historique est ambigu. Le terme "colons" semble désigner les étrangers (européens ou nord-américains) venus tenter leur chance au Chili à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle. Ce sont plutôt des migrants, dont certains se sont mis au service des dominants, les criollos (ou créoles), descendants eux des colons installés dans les premiers temps de la conquête européenne. Cette alliance se fait au détriment des Indiens, dépossédés de leurs terres, pourchassés, voire violé(e)s, tué(e)s.

   Cet aspect-là, pour démonstratif qu'il soit, constitue la part intéressante du film, en particulier lorsqu'est mis en scène le fossé qui sépare les pauvres (qu'ils soient amérindiens ou pas) de l'élite dirigeante (fortunée), qu'elle soit conservatrice (comme le grand propriétaire Menéndez) ou progressiste (comme l'envoyé gouvernemental).

   La première partie prend la forme d'un western crépusculaire, puisqu'il s'accompagne d'exécutions et de viols. Les paysages sont jolis, mais mon Dieu que c'est poussif ! J'ai plus d'une fois piqué du nez. Je trouve aussi que le jeu de certains acteurs est maladroit. C'est dommage, parce que la cause est belle.

   Une séquence m'a particulièrement posé problème : celle qui fait intervenir des militaires en rupture de ban. Ils sont britanniques (notamment gallois). L'apparence de respect des règles va assez rapidement laisser la place à des pulsions moins civilisées. Dans cette séquence, j'ai ressenti de la part du réalisateur la double volonté de dépeindre ces Occidentaux de la manière la plus péjorative qui soit et de les humilier. Devant cette caméra, tous les vices sont européens (ou nord-américains). On tombe dans une forme de manichéisme.

   La seconde partie nous projette quelques années plus tard. Sur le fond, elle donne une autre saveur à l'histoire. Sur la forme, elle est moins intéressante.

   Le sujet était porteur, mais le résultat n'est pas particulièrement emballant.

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