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dimanche, 09 novembre 2025

Yoroï

   En japonais, ce terme désigne une armure. Il s'agit de celle (magique) qui va se fixer sur le corps du rappeur Orelsan, en villégiature avec sa compagne (enceinte) au pays du soleil levant. A la fois producteur, acteur et coauteur de ce qui ressemble à une auto-fiction, Orelsan mêle traditions japonaises et éléments personnels pour s'interroger sur le sens de la vie, le monde dans lequel il vit... et peut-être aussi pour, au passage, régler quelques comptes.

   Le début n'est pas très emballant. Pensez donc : Orelsan incarne un artiste à succès, beau gosse, tourmenté et un peu crétin. On se demande s'il s'agit d'un rôle de composition... Ce n'est que bien plus tard, quand surgit un double maléfique du héros, qu'on découvre qu'il est capable d'interpréter autre chose. En attendant ce moment de révélation, il faut se fader de nombreuses scènes de couple, la plupart mal jouées. Pourtant, Clara Choï fait le job en compagne "moderne", féministe, adepte des arts martiaux. Mais son abdomen à géométrie variable (plus ou moins gros selon le type de scène) nuit à la vraisemblance du personnage.

   Qu'est-ce qui sauve le film ? D'abord, l'autodérision, Orelsan n'hésitant pas à présenter son alter ego comme un type un peu lâche, pas très futé. L'autre qualité de ce long-métrage est le soin apporté aux scènes de baston, à commencer par les entraînements infligés au héros par sa compagne. La suite est encore mieux, quand débarquent les redoutables yōkai, ces esprits plus ou moins malfaisants, issus de la mythologie japonaise ou bien projections de l'esprit d'Orelsan. Petit à petit, lui et sa compagne apprennent à les combattre... mais un coup de théâtre va relancer l'intrigue.

   Cette dernière partie (en compagnie de la version négative du héros) relance l'intérêt. La situation est toujours aussi fantasque mais, cette fois-ci, on est de retour en France. Les intentions des scénaristes sont plus apparentes : sur le point de devenir père, Orelsan se pose beaucoup de questions sur sa vie, son métier, ses amis, la renommée. Cela se conclut hélas sur une morale convenue (la génération actuelle semblant redécouvrir l'eau chaude en terme de relations humaines). Par dessus le marché, il faut supporter quelques titres de rap. Là, j'ai failli craquer (contrairement à la masse de djeunses qui peuplait la salle).

   C'est dommage, parce que, sur le plan visuel, le film est plutôt bien fait et que son histoire, un peu bancale, est assaisonnée d'humour.

10:24 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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