samedi, 20 décembre 2025
Panique à Noël
Cette fiction norvégienne associe acteurs réels (une famille d'humains pas très fut-fut, mais pas antipathiques non plus) et personnages animés (une famille de souris, celles-ci très intelligentes). Une rivalité s'installe entre les deux groupes lorsque les humains prennent possession de cette vieille demeure familiale, où le père n'avait plus mis les pieds depuis des années.
Au premier degré, c'est une comédie familiale, techniquement bien faite, qui prône le respect des différences et le "viiivrensemble". Les gags sont surtout visuels et l'on éprouve un certain plaisir à voir ces lourdauds d'humains se faire damner le pion par les facétieuses souris. Toutefois, à un moment, l'intrigue prend un tour presque dramatique, sans que cela devienne trop violent pour nos chères têtes blondes/brunes/rousses/chauves (rayer les mentions inutiles). J'ai apprécié que ce film d'abord destiné aux enfants n'emprunte pas trop le chemin de la mièvrerie.
... et c'est dû, je pense, à son sous-texte, qui sera perceptible uniquement par les adultes. En effet, on ne peut pas ne pas remarquer que c'est l'histoire de deux familles qui revendiquent le même foyer, la même maison, le même territoire. Les deux ont des prétentions légitimes. L'une des deux familles est plus puissante que l'autre, qui arrive néanmoins à lui tenir la dragée haute. Sur le fond, en dépit de leurs différences, un accord semble possible... Le film étant norvégien, pays qui a joué un rôle non négligeable dans la signature des Accords d'Oslo, je pense ne pas surinterpréter en affirmant que le film est, d'une certaine manière, une métaphore du conflit israélo-palestinien.
P.S.
En voyant ce long-métrage, une autre référence m'est venue en tête : Stuart Little, un "vieux" film (sorti en 2000) mêlant lui aussi acteurs réels et personnages animés. Il est actuellement disponible en replay gratuit sur le site de M6. En le revoyant, je me suis rendu compte que j'avais complètement oublié qu'Hugh Laurie (à l'époque pas encore connu comme Dr House) incarnait le père de famille un poil nunuche (alors que je me souvenais très bien de Geena Davis) :
Autre (re)découverte de taille : le scénario avait été écrit par M. Night Shyamalan !
18:43 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
L'Agent secret
Cet agent secret est Marcelo... ou bien Armando, un "réfugié"... ou bien un policier... ou alors un universitaire... à moins que ce ne soit un militant révolutionnaire, communiste ou anarchiste. (Sauf erreur de ma part, c'est aussi le titre sous lequel le film Le Magnifique -avec JP Belmondo- est sorti au Brésil.) L'incertitude subsiste durant la première partie de ce polar politique, notamment parce que le réalisateur, Kleber Mendonça Filho (auteur notamment des Bruits de Recife), ne dit rien ouvertement, mais suggère, notamment à travers les dialogues. C'est l'un des intérêts de ce film, que d'inciter les spectateurs à se creuser la cervelle... du moins, dans un premier temps, la dernière heure étant plus explicite.
Trois temporalités s'entremêlent. L'intrigue principale se déroule en 1977, en pleine dictature militaire brésilienne, avec des retours en arrière nous présentant la situation trois-quatre ans plus tôt. S'intercalent aussi des scènes de notre époque, celle-ci finissant par prendre le dessus, dans la séquence conclusive.
La majorité des personnages évoluent à Recife (ville chère au réalisateur), État du Pernambouc, dans le Nordeste à l'époque si pauvre. Certains des protagonistes ont un lien avec le Sudeste, notamment la région de Rio. Cet ancrage local permet au cinéaste de camper les effarantes inégalités sociales, qui pèsent jusque sur le devenir familial des enfants.
Dans ce Brésil dictatorial, les forces de l'ordre jouent un rôle crucial. Le début de l'histoire nous fait découvrir la police militaire, dont l'intégrité ne semble pas être la qualité principale. La suite met surtout en scène la police civile, en particulier une brigade criminelle... vraiment criminelle. S'ajoutent à cela des "intervenants illégaux", parfois anciens militaires, qui aident les ripoux dans leurs sales besognes.
Cette ambiance sombre est parsemée de rayons de soleil : les relations entre les "gentils" de l'histoire, en particulier ceux hébergés dans une étrange résidence, tenue par une vieille dame à la langue bien pendue, mais capable de garder certains secrets. J'ai aussi aimé l'insertion des requins dans l'histoire, ceux de fiction (des Dents de la mer) comme ceux de la réalité (vraiment gloutons).
On s'approcherait du chef-d’œuvre s'il n'y avait pas quelques imperfections, comme l'indolence de la réalisation, qui fait partie du style de Mendonça. J'ai donc trouvé cela un peu long... et pas toujours très bien joué, au niveau des seconds rôles. Heureusement, Wagner Moura et Sebastiana de Medeiros (qui incarne la mamie révolutionnaire) sont formidables.
17:42 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire


