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samedi, 06 décembre 2025

Jean Valjean

   Quatre ans après Délicieux, Eric Besnard retrouve Isabelle Carré et Grégory Gadebois, pour l'adaptation des deux premiers livres des Misérables. Alors qu'on annonce la sortie sur nos écrans, en 2026, d'une nouvelle adaptation complète de l’œuvre de Victor Hugo (par Fred Cavayé), pourquoi se lancer dans cette demi-aventure ? Peut-être pour fournir à Gadebois un rôle à sa mesure. Il sera d'ailleurs intéressant de comparer sa prestation à celle de Vincent Lindon. En effet, après Harry Baur, Jean Gabin, Lino Ventura, Henri Golant et Gérard Depardieu (celui-ci sur le petit écran), ce sera bientôt au tour de l'un des acteurs les plus "engagés" du cinéma français de revêtir les habits du bagnard hugolien.

   En attendant cet événement, on peut apprécier le jeu de Gadebois, qui incarne très bien la force brute, taiseuse, un peu mystérieuse de Valjean. Je regrette toutefois que le réalisateur ait accentué le côté menaçant du personnage. Dans le roman, Hugo montre très tôt l'étincelle de lumière qui subsiste aux tréfonds de la carapace de l'homme brisé. Il n'y est notamment pas question de menace contre les femmes... et Valjean n'est pas aussi miséreux que ce qui nous est montré.

   Cela passe, parce que Gadebois est épaulé par un trio de bons comédiens : Isabelle Carré donc, accompagnée d'Alexandra Lamy et de Bernard Campan, dont la coiffure et certaines mimiques m'ont toutefois un peu gêné : à plusieurs reprises, j'ai eu l'impression de me retrouver face à l'un des interprètes des sketches des Inconnus.

   Au niveau de la mise en scène, ce sont les retours en arrière, décrivant la période du bagne, qui m'ont le plus plu.

   Il reste une peinture efficace de la grande pauvreté, celle qui frappait tant de gens dans la France de 1795-1815. Cela peut-être une bonne leçon pour les générations actuelles (adultes comme enfants, d'ailleurs), qui vivent dans un confort dont les miséreux de jadis n'auraient même pas rêvé, et qui ne songent souvent qu'à se plaindre.