jeudi, 30 août 2007
Gen d'Hiroshima (suite)
Emballé par le premier tome, j'ai acquis les suivants (2,3,4,5 et 6).

Le volume 2 se passe à l'été 1945. Gen et sa famille sont confrontés à deux gros problèmes : se nourrir et se loger. Ils découvrent l'égoïsme de nombre de leurs compatriotes. Ils finissent par s'installer chez une amie de la mère de Gen... dont les proches voient d'un très mauvais oeil l'arrivée de ces "intrus". Les conflits qui se déroulent dans cette maison sont à la fois ahurissants et drôles : l'auteur a pris du recul, même s'il ne cache rien des difficultés rencontrées à l'époque.
Gen passe son temps à chercher à manger, et il croit encore à la possibilité de la survie des membres de sa famille qu'il a pourtant vu périr à Hiroshima, sous les décombres de leur maison. Dans ses pérégrinations, il rencontre des bandes de gamins, souvent orphelins, qui luttent pour ne pas mourir de famine. Il croise aussi une fille défigurée par les radiations, qui rêvait de devenir danseuse. Lui-même s'aperçoit qu'il perd ses cheveux.
Petite remarque : je n'ai pas pu me procurer ce tome à Rodez même. Le magasin spécialisé dans la bande dessinée proposait les volumes 1,3,4,5,6 et 8, alors que l'espace culturel Leclerc n'avait que le tome 10 (le dernier : pas de stock chez eux... trop cherrr !). Il était aussi absent des rayons de la grande librairie locale (qui, par contre, propose les tomes les plus récents). Le week-end dernier, je me suis rendu à Toulouse : j'en ai profité pour faire l'achat du tome 2, à la librairie Ombres blanches.
Le volume 3 que j'ai acheté est "collector" : deux cahiers ont été inversés au moment de la reliure : on passe de la page 64 à la 97, puis de la 128 à la 65, pour rebasculer de la 96 à la 129. J'ai gardé l'exemplaire. Ce volume est centré sur le personnage d'un irradié, gravement malade, qui loge dans sa famille, qui l'accepte mal, tant il est purulent. Gen va s'en occuper (au départ, pour de l'argent) et découvrir que le bonhomme est un peintre. La famille de Gen est toujours autant soumise à la vindicte des logeurs, alors que dans la région, certains enfants ont mis au point des stratégies particulièrement élaborées pour s'en sortir.
Le quatrième tome se déroule après la guerre. La bombe continue à faire des victimes, au grand désespoir de la population. La petite sœur de Gen, née le jour de la bombe, tombe malade, puis disparaît. Parti à sa recherche (ainsi qu'en quête de nourriture), Gen fait plusieurs rencontres, qui sont autant de petits reportages sur l'état de la société japonaise de l'époque : il retourne à l'école, voit la montée en puissance des yakuzas et l'arrivée des "diables américains", que l'on déteste à cause de la bombe, mais dont on apprécie les sucreries (les chewing-gums en particulier) et les réserves alimentaires. La couverture montre ce à quoi sont réduites certaines Japonaises pour survivre. Ce tome est aussi l'occasion de nous faire découvrir des rites bouddhistes, auxquels Gen ne croit guère, sauf s'ils lui permettent de réunir de quoi faire vivre sa famille.
Le volume 5 prend un tour encore plus dramatique : la mère est gravement malade et les enfants sont pris entre le rejet des "Japonais normaux" et l'influence des yakuzas, qui cherchent à profiter des enfants des rues (face à une police impuissante et discréditée). Quelques rayons de soleil viennent égayer l'atmosphère, comme le vieil écrivain abandonné, qui devient le second père de la bande d'orphelins, formant avec eux une nouvelle famille, celle du cœur et de l'entraide.
Ce tome est aussi l'occasion, pour l'auteur, de faire émerger plusieurs éléments de critique politique : Gen se contrefiche de la visite de l'empereur à Hiroshima ; il voudrait que tous les responsables japonais de la guerre et les Américains paient pour leurs crimes. La reconstruction politique du pays est montrée sous un jour assez trouble, avec des candidats loin d'être honnêtes et des yakuzas sans cesse plus présents. Quant aux victimes de la bombe, elles intéressent au plus haut point les autorités états-uniennes... Pour survivre, les enfants vendent des crânes...
La couverture du volume 6 montre le meilleur ami de Gen (qu'il avait jadis pris pour son petit frère, décédé dans l'incendie d'Hiroshima), qui fricote avec les yakuzas, enfermé dans un centre pour jeunes délinquants. Il va s'en échapper, mais la violence règne au dehors. De surcroît, la mère de Gen est toujours malade et se nourrir correctement reste une épreuve quotidienne, d'autant que le marché noir est florissant. Gen retrouve un personnage qu'il avait rencontré jadis (est-ce le début d'une histoire d'amour ?) et sa petite troupe se montre très entreprenante : elle parvient à s'acheter une machine à coudre ; l'avenir s'annonce un peu meilleur. Mais la "scoumoune" guette : le vieil écrivain a la santé fragile et son livre sur l'horreur d'Hiroshima ne trouve pas preneur, tant la censure est puissante à l'époque.
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samedi, 18 août 2007
Gen d'Hiroshima
C'est le titre d'un manga japonais, plus précisément d'une série (une fresque même !) autobiographique (en noir et blanc... très joli) que Keiji Nakazawa a débutée dans les années 1970. Je viens d'en lire le premier tome (15 euros), publié en France par les éditions Vertige graphic.
L'histoire commence alors que la guerre qui oppose les États-Unis au Japon n'est pas terminée. Les bombes atomiques n'ont pas encore été lancées. (Ce tome s'achève d'ailleurs sur le largage de la première, sur Hiroshima, et les conséquences immédiates.)
On suit l'histoire du point de vue d'une famille pauvre d'Hiroshima. On voit particulièrement les événements à travers les yeux de l'un des fils, Gen. (Le narrateur est toutefois omniscient, ce qui permet de varier l'optique : une partie de l'histoire est montrée à travers le regard du frère aîné, une autre à travers celui du père.)
Si vous voulez comprendre ce qu'était le régime totalitaire nippon, militariste et ultra-nationaliste, cette BD est pour vous. Rétrospectivement, il est effrayant de voir la violence être utilisée comme instrument courant (mais c'était aussi une "pratique" habituelle dans les familles apparemment) et les habitants du quartier du héros adhérer massivement à la propagande du régime. C'est aussi d'un grand intérêt documentaire, sur la vie des Japonais de l'époque. Le traitement du cas des "kamikazes", de l'intérieur, est aussi intéressant.
Mais ce manga ne se limite pas à cela. L'auteur met l'accent sur des comportements particuliers. Le père de la famille du héros est un pacifiste (donc un "traître" pour les partisans du régime). Je recommande tout particulièrement sa manière de ridiculiser les séances d'entraînement à la défense civile : il ne manque pas d'air ! Les fils sont du genre débrouillards et ça leur est utile vu que la famille est stigmatisée à cause des positions du père. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il savent diablement bien utiliser leurs dents ! J'ai aussi été marqué par l'épisode du bateau et du vitrier, ou comment rendre service en cassant des fenêtres.
La vision de l'école est effrayante (entre la propagande chauvine et le sadisme, les enfants n'ont guère le choix, d'autant plus que pèse sur eux le regard du groupe, toujours très important au pays du soleil levant), mais ce qui ressort le plus est la pénurie alimentaire : la quête de la moindre denrée est une épreuve de chaque instant.
Je termine par un petit bémol. Il s'agit d'une inexactitude qui ne remet pas en question la qualité du manga, mais l'erreur est tout de même grande : l'auteur fait directement participer Einstein au programme Manhattan, alors qu'il en a seulement été l'un des initiateurs, ce qu'il a amèrement regretté par la suite. Je relève aussi le curieux surnom attribué à la première bombe, "Grande Perche", alors que, jusqu'à présent, je ne connaissais que "Little Boy"... Erreur ?
Par contre, la lecture "japonaise" de la bande dessinée n'est pas gênante. On s'habitue très vite à lire de droite à gauche, en commençant par la fin du livre bien entendu.
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samedi, 11 août 2007
Un petit dico sympa sur le Japon
Cela s'appelle L'Abécédaire du Japon, c'est publié aux éditions Philippe Picquier, en poche. L'auteur se comme Takashi Moriyama. La première édition date de 1997, le poche de 1999. (J'en profite pour vous recommander chaudement les éditions Picquier, une véritable mine pour celles et ceux qui sont intéressés par le monde indien, le monde chinois et le Japon -traditionnels comme contemporains : http://www.editions-picquier.fr/)
D' "Adresses" (pas facile de s'orienter dans les grandes villes nippones, organisées par quartiers) à Zen (ben oui, ils sont bouddhistes ET shintoïstes souvent) en passant par "Alcool" (ils le supportent mal, mais il est encore inconvenant de chercher à éviter les traditionnelles beuveries professionnelles... les mentalités changent, heureusement), "Automobile" (la seconde maison des Japonais), "Bain" (pour se détendre, pas pour se laver, hein !), congés annuels (ils en ont plus que les Zétazuniens en fait), "Corées", "Education", "Etrangers", "Fonctionnaires", "Français", "Hôtels", "Pachinko" (vous savez, le jeu... non ?), "Riz", "Samouraï", "Télévision", "Yakuza", j'en passe, vous naviguerez agréablement dans le dédale de la civilisation japonaise.
C'est bien informé et drôle. Régulièrement est représenté un caractère chinois correspondant à l'un des mots de l'abécédaire. L'auteur est un Japonais qui a travaillé à l'étranger (en France notamment). Il a donc acquis un certain recul, à la fois sur son pays d'origine, mais aussi sur l'image qu'il a en France... et celle qu'a la France au pays du soleil levant !
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lundi, 06 août 2007
Encore un bouquin sur le Japon !
J'ai trouvé celui-là en "chinant"... euh, plutôt en "japonant" ! Ouais, il m'arrive de déambuler d'un air faussement détaché (essayez, vous verrez comme ça donne l'air con !) dans les brocantes qui, dans nos belles campagnes de France, foisonnent l'été venu. Là, coincé entre les antiquaires et les bouquinistes qui viennent (tôt le matin) reconstituer leurs stocks à bon compte (culés qui font la culbute sur les prix après !), d'authentiques villageois vident leur grenier. A la fin du mois de juillet, j'ai trouvé ce livre :
Japon, vieux pays tout neuf, de Wim Dannau et Marie-Noëlle Cloes, a été publié aux éditions Casterman en 1966. Il y a une certaine parenté avec le livre de Nadège Fougeras : c'est d'abord un récit de voyage, c'est abondemment illustré et ça se lit facilement. Par contre, les auteurs ont davantage traité le "culturel" lourd et certains passages sont de bons résumés historiques.
L'auteur principal (Wim Dannau) a été marqué par les taxis (sa description est à comparer à celle d'autres auteurs... et on est en 1966 !), qu'il qualifie de "kamikazes" et le développement des transports urbains collectifs. Ce livre peut être considéré aujourd'hui comme un bon témoignage d'un stade de développement du Japon. L'auteur y est aussi très attentif aux femmes (un sujet qui a beaucoup fait fantasmer l'Occidental en mal de sensations). Côté historique, un chapitre est consacré à Hiroshima et Nagasaki. Pour l'anecdote, le voyage est passé par le pôle Nord, pas très loin du Groenland... pas question, en pleine "guerre froide" (en 1966) de survoler l'U.R.S.S. pour un Européen de l'Ouest !
Pour un euro (en fait, j'ai acheté 4 livres -puisés dans une remorque de tracteur- pour 5 euros... correct !), j'estime que l'affaire est bonne. A ce sujet, je regrette toutefois de ne pas avoir essayé d'acheter une photographie (dans un cadre) prise dans la deuxième moitié du XIXe siècle au Japon. Le propriétaire, qui vendait aussi des meubles en chêne, m'avait l'air un peu trop gourmand (et c'était la fin du mois, bordel de zut de compte pas rempli !)... Rendez-vous l'an prochain !
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samedi, 04 août 2007
Un autre bouquin sur le Japon
Cette fois-ci, j'ai tapé dans l'ouvrage d'universitaire... mais pas chiant. Il s'agit de sortes de "mémoires japonaises" du grand spécialiste Jean-François Sabouret. Besoin de Japon a été publié aux éditions du Seuil en 2004.
Le livre est divisé en 7 chapitres :
- Il n'y a pas d'ailleurs
- Cipango
- Le Nord perdu et retrouvé
- Grand-Mère Nagatani et la maison du bonheur
- Souffrances à voix basse
- Le soleil se couche à l'Est, et réciproquement
- La philosophie aux gyôzas
L'auteur commence par évoquer les circonstances de son premier séjour au Japon, sa découverte de l'île d'Hokkaïdo. Sa rencontre avec un manieur de sabre, ancien kamikaze (si, si !) est étonnante.
C'est lorsqu'il décrit les maisons traditionnelles nippones que le sociologue ressort. Son intérêt pour les "vieilles bicoques" (de l'île d'Hokkaïdo comme de Tokyo ou du "Japon de l'envers") contraste avec le désamour des authentiques Japonais, plus épris de confort moderne.
C'est plus attendu, mais c'est palpitant tout de même : les Burakumin, sortes de "parias" du Japon. L'auteur y a consacré une partie de ses recherches. Ici, l'essentiel est dit à travers la rencontre d'une famille.
Le chapitre consacré à la grand-mère, son ancienne logeuse, est très émouvant, surtout quand il est question des péripéties de l'histoire familiale (y compris les relations avec la Chine). Peut-on devenir japonais ? finit par se demander l'auteur.
Le livre se termine par la rencontre, dans un restaurant de nuit, d'un journaliste local, ancien étudiant en philosophie. Le débat s'élève (et je crains de n'avoir pas tout compris) ; la "confrontation" (le dialogue, plutôt) reste néanmoins intéressante.
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vendredi, 03 août 2007
Un bouquin sur le Japon
Ce pays excite ma curiosité. J'ai récemment acheté le livre écrit par Nadège Fougeras, une Française qui y a passé deux-trois ans :
Il s'agit d'une réécriture à partir de courriels qu'elle avait envoyés à des proches. Comme la couverture le signale, c'est abondemment illustré... et commenté : à côté (ou au-dessous) du texte principal, des remarques -ironiques en général- sont ajoutées entre crochets, dans une autre couleur que celle du texte principal.
C'est drôle et informatif. Ceux qui connaissent déjà un peu le Japon n'apprendront pas forcément grand chose. A noter que l'auteure a préféré rester dans l'anecdotique (les thèmes récurrents -si j'ose dire- sont l'hygiène, l'Ordre, la vie en collectivité, le commerce, les animaux domestiques...) plutôt que d'aborder "les grands sujets culturels"... Elle a bien fait !
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mercredi, 13 juin 2007
Persepolis
Il s'agit d'une bande dessinée de Marjane Satrapi, une Iranienne qui vit en France, je crois. J'en avais entendu parler à la sortie des premiers tomes, il y a quelques années. Je n'y avais pas accordé plus d'attention que cela, le titre Persepolis m'ayant donné l'impression qu'il s'agissait d'une B.D. futuriste. Par la suite, j'ai découvert quelques "strips" de l'auteure dans Le Monde 2. Le prix obtenu par l'adaptation cinématographique à Cannes m'a donné envie d'en savoir plus. Je me suis donc rendu chez mon fournisseur habituel de bandes dessinées. J'ai trouvé un volume réunissant les quatre tomes. Je l'ai feuilleté et, emballé, je l'ai acheté.
C'est un livre autobiographique. L'auteure nous parle de sa jeunesse, dans l'Iran des années 1979-1994 (les années Khomeyni en gros), avec un intermède en Autriche. C'est d'abord d'un grand intérêt documentaire, pour qui s'intéresse à ce pays (l'Iran), ou à l'histoire des années 1980. C'est surtout extrêmement drôle, Marjane Satrapi excellant dans l'autodérision. C'est aussi d'une grande beauté formelle, dans un noir et blanc très maîtrisé : l'auteure a vraiment un talent, celui de suggérer le mouvement et les émotions à l'aide de dispositions en apparence simples, mais qui demandent, à mon avis, une grande habileté.
L'originalité réside dans le point de vue d'une enfant, adolescente puis jeune femme, issue d'un milieu aisé, francophone (merci le lycée français !). Par certains côté, cette rebelle m'a rappelé Mafalda, en moins gamine.
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mercredi, 14 septembre 2005
Super, j'ai lu un livre !
" - Pourquoi ne tirent-ils pas de feu d'artifice à EuroDisney ?
- Parce qu'à chaque fois qu'ils en tirent, les Français veulent se rendre."
" - Pourquoi les Français ont-ils planté des arbres sur les Champs-Elysées ?
- Pour que les Allemands puissent marcher à l'ombre."
"La seule manière de pousser les Français à y aller, c'est de leur dire qu'on a trouvé des truffes en Irak."
Ce sont quelques échantillons (parmi les plus réussis, à mon avis... c'est dire le niveau du tout venant...) des amabilités relevées par Guillemette Faure, correspondante du Figaro à New York, dans un petit livre très incisif, La France made in USA, Petit manuel de décryptage des idées américaines toutes faites sur les Français, publié aux éditions Jacob-Duvernet.
Certaines des anecdotes citées dans cet ouvrage sont connues (la confirmation de la réputation dont jouissent les Françaises... ce que l'auteure - qui a vécu avec un autochtone - a pu constater d'elle-même !), d'autres moins. J'ai souvent ri comme un con devant mon bouquin, par exemple en lisant l'histoire de cet homme d'affaires qui a eu la délicatesse de gratifier G. Faure d'un baise-main, avant de faire de même ... avec le correspondant de R.T.L., prénommé Thomas ! Tout ce qui concerne l'hygiène (celle des Français, vue des Etats-Unis) est craquant, tel ce surnom donné par des Américaines à la ligne 7 du métro parisien : "l'aisselle en mouvement" ! Plus en liaison avec l'actualité, quelques pages fort instructives sont consacrées à la Louisiane.
Le livre ne manque pas de sérieux, en particulier lorsque G. Faure relève que les dirigeants et les grands médias états-uniens semblent bien plus exigeants avec la France qu'avec l'Allemagne, la Russie ou le Japon. J'ai aussi beaucoup apprécié le passage consacré à la conception de l'amitié outre-Atlantique, qui pourrait ne pas être sans lien avec la mésentente née à propos de l'Irak.
J'ai quelques réserves quand même. Les personnes que l'auteure a fréquentées aux Etats-Unis ne sont pas forcément représentatives de la population. De même, les Français qui se rendent aux Etats-Unis (tout comme les Américains qui se rendent en France) donnent sans doute une image déformée de la population de leur pays. Enfin, une anecdote du livre concerne les 35 heures (les questions liées au temps de travail sont abordées à plusieurs reprises et de manière intéressante selon moi, sauf dans ce passage) : les passagers d'un vol interne (aux Etats-Unis, bien sûr) n'ont pas pu débarquer car la seule porte de l'aéroport sur lequel ils avaient été détournés était occupée par un avion d'Air-France (déchargé sans doute) : il fut impossible de le déplacer, sous prétexte que le personnel ne pouvait dépasser les 35 heures de travail hebdomadaire ! J'aurais aimé en savoir plus à ce sujet. Dans le cas qui est évoqué ici, ce ne sont pas les 35 heures qui posent problème, mais l'attitude de l'équipage de l'avion : qu'on soit aux 35, 40 ou 45 heures par semaine, il est crétin de ne pas faire un effort supplémentaire dans un cas exceptionnel comme celui qui s'est présenté...
17:55 Publié dans Livre, Politique | Lien permanent | Commentaires (1)