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mardi, 12 octobre 2010

Au coeur de la manif'

   Me voilà en pleine opération d'infiltration, tel un Harry Roselmack blanc aveyronnais ! Pour me fondre dans le paysage, je ne me suis pas lavé les cheveux pendant une semaine, je suis sorti avec une barbe de deux jours (c'est mon côté George Michael !) et j'ai pris soin de faire figurer du rouge dans mon accoutrement, histoire qu'on ne me soupçonne pas d'antibolchevisme primaire.

   Le rendez-vous, place d'Armes, à Rodez, était fixé à 14h30. En toute logique, c'est après 16 heures que le cortège s'est élancé. Apparemment, il a fallu attendre que les derniers bus aient débarqué leur flot de manifestants. (Certains sont venus d'Aubin !)

   Devant la cathédrale, la foule était bigarrée. J'ai été étonné par le nombre relativement important de jeunes (lycéens et étudiants), qui étaient toutefois minoritaires. Le gros des troupes était constitué d'actifs des deux sexes, auxquels s'est jointe une kyrielle de retraités.

   Comme le soleil était de la partie, certaines tenues étaient légères... et les filles jolies ! Je pense que l'on doit à la présence des jeunes quelques éléments qui ont rendu cette manif' plus gaie, moins conventionnelle (tout est relatif...) qu'à l'habitude. Une jeune femme (aux ravissantes couettes) se promenait en couche-culotte (rassurez-vous, elle portait un pantalon en dessous). Un groupe de garçons avait bricolé un panneau sur lequel on pouvait lire "LES VIEUX AU BOULOT - LES JEUNES AU BISTRO ?". Moins inspiré (et plus politisé...), un autre brandissait une pancarte établissant un lien entre Nicolas Sarkozy et le groupe de Bilderberg.

   La zique était à l'unisson, puisqu'on a eu droit à quelques morceaux revendicatifs de rock et de rap. De temps à autre, un pétard éclatait... parfois de manière tellement bruyante que l'on pouvait se demander si Al Qaida n'avait pas décidé de se joindre au mouvement ! On peut par contre déplorer le lâchage de P.Q. qui, une fois la marche terminée, a dû donner un surcroît de travail aux employés municipaux.

   Bon, c'était pas tout ça, mais il fallait s'y mettre... pas avant toutefois d'avoir entendu la tirade de chaque représentant syndical... Purée, ce fut long ! Apparemment, bon nombre de manifestants (plutôt les anciens) tenaient à ces discours militants.

   Ensuite, le cortège s'est mis en route, par la rue Gambetta, puis les boulevards Guizard, Laromiguière, Fabié, Flaugergues, Puech, de la République, Belle-Isle et d'Estourmel :

 

Manif 12 10 2010.jpg

   Notons au passage le souci des organisateurs de faciliter la tâche des policiers : comme la manifestation est passée sous les fenêtres du commissariat, on peut espérer que le comptage sera d'une rigueur incontestable.

   Au cours de la manif, des estimations différentes ont circulé. Ce serait la plus suivie de ces dernières semaines. Alors, par combien de personnes ? 10 000 ? 15 000 ?