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samedi, 31 mars 2007

Golden door

   On avait l'habitude de voir l'immigration aux Etats-Unis traitée par des réalisateurs américains. L'intérêt ici est d'avoir le point de vue européen, italien plus précisément. Le film se découpe en trois parties : la vie d'avant le départ, en Italie, le voyage sur le bateau et l'arrivée à New York.

   J'ai été agréablement surpris. Le film a d'abord une certaine beauté formelle et la mise en scène est inventive. La séquence du début dit beaucoup de choses sans recourir au dialogue. La scène du départ du navire est magnifique, avec la matérialisation du déchirement. Tout ce qui concerne les fantasmes des partants (liés en particulier aux légumes et au lait !) est très réussi.

   La présence de Charlotte Gainsbourg, a priori incongrue, se justifie pleinement dans le film. Elle n'intervient qu'à partir de la deuxième partie, dans laquelle le réalisateur montre un sens aigu de l'utilisation de l'espace confiné des soutes. La première se signalait plutôt par l'exploitation des paysages et l'insertion habile d'animaux dans le champ (les ânes sont très beaux). La troisième partie pourrait être une illustration d'une politique d' "immigration choisie". Je n'en dirai pas plus... Reste que le ton, qui pourrait se faire revanchard, est neutre, sans que le traitement infligé à ces immigrants (italiens, mais aussi est-européens, proche-orientaux...) soit dissimulé. La force est dans la description sans fard d'un rapport de force. Le souci du réalisateur le pousse à mettre en valeur l'attitude hygiéniste des autorités états-uniennes, avec un apport positif (les migrants sont bien nourris, logés, soignés, traités avec plus d'égards par les Anglo-Saxons que par leurs compatriotes déjà sur place) ET des marques de mépris.

   Une "leçon d'histoire" mais aussi un film intemporel...

22:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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