dimanche, 08 avril 2007
El custodio
Encore un film argentin ! Et, là aussi, la France n'est pas très loin, puisque notre beau pays a participé au financement et que (par voie de conséquence ?) l'un des personnages principaux a un couple d'amis français (on entend d'ailleurs un peu causer dans la langue de La Fontaine et Jean-Luc Delarue) et qu'il roule en Laguna. (Sacrebleu, moi qui roule en Peugeot, voilà que je fais de la pub pour Renault !) Les sous-fifres passent leur temps dans ce qui ressemble à une vieille Ford (ou à une Saab). Voilà pour les bagnoles.
Ces sous-fifres sont des gardes du corps ou des chauffeurs. Le héros est garde du corps. C'est un ancien militaire, célibataire, méthodique. La mise en scène est conçue de manière à rappeler la position subalterne qui est la sienne. Lorsqu'il est montré en dehors de son travail, les couleurs sont en général ternes. Lorsqu'il est inclus dans une scène de groupe, surtout au boulot, tout est fait pour suggérer qu'il ne compte pas : les autres parlent devant lui sans se préoccuper plus que cela de sa présence, il est presque exclu du cadre (souvent, on ne voit qu'une partie de son corps, dans un coin, par exemple). Quand c'est filmé en caméra subjective, la vision du héros nous indique qu'il n'est pas concerné par la conversation. Davantage qu'un garde du corps, c'est un larbin, bon à tout faire, dessiner, éteindre les lumières, aller chercher la fille...
Par contraste, le film est une charge vigoureuse contre ce que l'on pourrait appeler la "bourgeoisie décadente". Elle est incarnée principalement par cette famille dont le héros assure la protection. L'épouse est le personnage le moins négatif, parce qu'elle se préoccupe des autres. Mais elle reste l'archétype d'une "grande bourgeoise". La fille n'est pas méchante, mais quelle dévergondée ! Et exhibitionniste en plus ! (Elle n'en est que plus excitante...) C'est fou le nombre de trucs qu'on peut faire en voiture (à part mater, bien sûr). On y revient ! Mais le pire de la bande est le ministre, homme de paroles, mais pas homme de parole. Il fraie avec les médias et les entrepreneurs dans une folle ronde de la connivence entre les élites. On sent, derrière la caméra, bouillir une sorte d'indignation contre cette "trahison" d'un élu du peuple...
17:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
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