samedi, 30 juin 2007
Persepolis (le film)
Première chose : pour voir ce film en sortie nationale, il faut faire preuve de ténacité, puisqu'aucun cinéma aveyronnais n'en a eu une copie. Pareil dans le Tarn et le Lot voisins. Par contre, à Toulouse, 3 copies sont disponibles en centre-ville (à l'Utopia, au Gaumont Wilson et à l'U.G.C.), 3 autres en périphérie (à Tournefeuille, Labège et Blagnac). Merci pour les ploucs de la campagne ! Ceci dit, c'est l'occasion d'aller faire les soldes dans la métropole airbussienne, dont les élus locaux U.M.P. se sont pris une belle trempe aux dernières législatives ...
Passons au film à présent. Ayant beaucoup aimé la bande dessinée, je redoutais l'adaptation. J'avais tort. C'est visuellement très réussi, le style de Satrapi est préservé avec une vraie recherche formelle, comme par exemple dans cette scène du début, pendant les manifestations contre le Shah : un des opposants se fait tuer par la police dans les rues de Téhéran, le corps noir est au sol, il s'en échappe, tout doucement, une mare de sang (noir) et les mains des autres manifestants, choqués, se rapprochent tout doucement du cadavre jusqu'à masquer complètement la vision du spectateur : le plan suivant nous les montre portant le corps. Le film est rempli de trouvailles visuelles qui en font un véritable objet cinématographique.
Ce n'est donc pas un simple décalque de la B.D.. Certains éléments ne sont pas repris, ou de manière allusive (par exemple la série télévisée japonaise), dans le film, pour ne pas surcharger le récit. D'autres sont ajoutés : l'auteure a sans doute ainsi pu, de temps à autre, développer certains aspects sur lesquels elle s'était moins attardée à l'écrit. Mais c'est globalement quand même très fidèle à l'histoire de base. Quant à la musique, elle accompagne parfaitement les scènes. Seul bémol : le choix de Catherine Deneuve pour la voix de la mère. Le talent de l'actrice n'est pas en cause et j'ai bien conscience que sa présence au générique n'est pas étrangère à l'accueil bienveillant dont a bénéficié Persepolis. Seulement, elle n'a pas l'âge du rôle (qui s'étale de 30 à 45 ans environ). C'est juste gênant. Elle est néanmoins impeccable en femme moderne, cultivée et mère vigilante.
Les dialogues sont parfois crus, par souci de réalisme. Cette fille puis femme indépendante n'hésite pas (comme sa mère et sa grand-mère, personnage solaire de son univers) à jurer ("Ta gueule !"), à traiter de "connard" le macho de base. C'est savoureux. On rit très souvent (mention spéciale à la séquence qui suit la découverte de son cocufiage). C'est une oeuvre intensément féministe, inventive, où l'on sent un profond attachement à l'Iran, qui n'est pas réduit à la clique de frustrés barbus et voilées qui le contrôle.
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mercredi, 27 juin 2007
Shinobi
Il s'agit d'une sorte de Roméo et Juliette à la sauce japonaise, c'est-à-dire avec des espèces de samouraïs, qui possèdent de surcroît des pouvoirs spéciaux, ce qui permet, ô modernité, d'introduire des personnages féminins combattants.
A la base, cela se passe au XVIIème siècle, à l'époque où a vécu Tokugawa Ieyasu, une sorte de Richelieu nippon (ni mauvais !... désolé, je n'ai pas pu résister). Le Japon semble unifié, mais deux clans de combattants rivaux paraissent menaçants aux yeux des dirigeants. Là dessus se greffe une romance entre deux rejetons des deux clans. De plus, les amoureux s'avèrent être les plus vaillants guerriers... ça risque de chier grave !
Cela se regarde sans déplaisir, si l'on supporte un poil de guimauve et la débauche d'effets spéciaux. On observera non sans intérêt à quel point un code de l'honneur développé à l'extrême est nuisible à l'épanouissement personnel. Au second degré, l'esprit curieux pourra lire une métaphore de l'histoire du Japon au XXème siècle. (Une séquence de "bombardement" est particulièrement claire à cet égard.) Je vous laisse deviner qui incarne les Américains.
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mardi, 26 juin 2007
Fragiles
Il est question de gens qui se croisent, se frôlent, se percutent parfois, le tout dans une ambiance de crises intérieures : les couples ne tiennent pas trop la route apparemment et ceux qui sont seuls cachent des failles douloureuses. Séparés, ils finissent par se rencontrer. Cela se conclut parfois à l'hôpital... Cela ne vous dit rien ? Ben vi, il s'agit d'un décalque de Short cuts, l'excellent film de Robert Altman.
Le problème est que ce long métrage est nettement moins talentueux. Les acteurs sont pourtant bons : Darroussin, bien sûr, mais aussi Marie Gillain, Jacques Gamblin (vraiment très bien), François Berléand... d'autres encore. Mais les situations sonnent parfois faux. La direction d'acteurs manque de rythme. Surtout, le film ne possède pas cette distance ironique voire sarcastique qui fait le charme des films d'Altman. Ici, le ton est plaintif. On est sans cesse dans l'empathie avec les personnages. Cela donne un film plutôt couineur.
C'est dommage, parce qu'il y avait matière à grand film. Le résultat est anecdotique, en dépit de quelques moments réussis.
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lundi, 25 juin 2007
I don't want to sleep alone
Dans chacun de ses films, Tsai Ming-liang met l'accent sur des thèmes semblables. Ici, il fait tourner son histoire autour de la chaleur, de l'eau et des corps. Le cinéaste semble particulièrement fasciné par les corps masculins. Cela nous donne de très beaux tableaux, à commencer par la première scène où l'on voit un homme dans un lit, dans le coin d'une pièce éclairée par une fenêtre ouverte.
L'eau est omniprésente. Il est souvent question de laver quelqu'un (le paralysé, le vagabond blessé) ou quelque chose (le matelas, des vêtements), alors que les personnages boivent autre chose. De plus, l'un des personnages principaux travaille dans une bâtisse éventrée, dont le fond est occupé par une masse d'eau stagnante. Les principaux personnages finissent par s'y retrouver. C'est donc sans doute une métaphore sexuelle.
Dans ce film, le sexe est suggéré, soit par quelques actes non explicites, soit par des associations d'idées.
Remarque : les dialogues sont peu nombreux et cela se supporte sans difficulté. Les rapports entre les personnages, les tensions qui les animent, les rivalités qui les opposent, apparaissent petit à petit. Le film se termine toutefois en eau de boudin.
15:51 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
dimanche, 24 juin 2007
L'avocat de la terreur
C'est un documentaire consacré à Jacques Vergès. C'est aussi une manière de revivre la deuxième moitié du XXème siècle, le personnage ayant été mêlé de près ou de loin à bien des événements qui se sont déroulés entre 1945 et 1995. Jacques Vergès est doublement fils de la colonisation, puisque sa mère était vietnamienne et son père réunionnais. Cela a façonné l'enfant puis l'homme. On s'en rend bien compte dans le film, mais il était à mon avis indispensable de creuser ce passé familial, ce qui n'a pas été fait. C'est une des faiblesses du film, fort intéressant au demeurant.
Il est composé d'un montage d'images d'archives et d'entretiens, réalisés à des époques différentes. En gros, quand il est question de la guerre d'Algérie, j'adhère aux propos de Vergès et je lui reconnais un grand courage, une ténacité dans l'engagement que peu de ses adversaires ont eue. C'est aussi un sentimental, ce que l'une de ses amies affirme dans le film. Ce qu'il a éprouvé pour Djamila Bouhired puis Magdalena Kopp a renforcé son engagement. Dans le deuxième cas, je pense que l'affection qu'il portait à l'ancienne égérie de la Fraction Armée Rouge explique qu'il ait fini par trahir (rouler dans la farine ?) le terroriste Carlos.
Son mariage avec D. Bouhired (et sa conversion à l'islam) ne l'empêchent pas de tout plaquer dans les années 1970. Le film essaie d'élucider le mystère : où était-il pendant ce temps-là? L'hypothèse la plus fréquemment avancée est un séjour auprès des Khmers rouges. Le film ne s'engage pas dans cette voie : les témoignages produits infirment cette thèse... peut-être aussi parce que les auteurs du génocide (que Vergès persiste à minimiser, contre toute évidence... mais, on va le voir, il y a de la cohérence dans le personnage) survivants sont sur le point d'être jugés. On n'est jamais trop prudent.
Le film développe le thèse d'un Vergès au Proche-Orient, peut-être au Liban (et/ou en Syrie)... peut-être ailleurs. En tout cas, il y aurait joué un rôle plus militant encore que ce qu'il avait accompli auparavant. Financièrement, il s'en est toujours sorti... grâce notamment au soutien du banquier nazi (reconverti en apôtre du terrorisme international, singulièrement islamiste) François Genoud. Je ne suis pas loin de penser que c'est cet individu sulfureux qui détenait la clé de la "parenthèse" dans la vie de Vergès. Ces deux lascars étaient des amis proches. Cela explique le choix de défendre Klaus Barbie... d'autant plus que notre "héros" a séjourné en Syrie, qu'il y a gardé de solides amitiés. (Le régime d'Hafez el-Assad s'est montré très accueillant envers d'anciens porteurs de la croix gammée...) A un moment du film d'ailleurs, on se rend compte du malaise que cette proximité a suscité chez les gauchistes allemands, que l'antisionisme primaire finit par rapprocher d'anciens nazis... Il ressort de ce kaléidoscope idéologique que Jacques Vergès semble d'abord motivé par une forme de haine de l'Occident. Il a donc éprouvé une sorte de sympathie coupable pour tous les mouvements qui ont manifesté le rejet de cet Occident... pour le meilleur comme pour le pire.
Tout cela a l'air bien sérieux, mais les 2 h 15 passent assez facilement parce que c'est truffé d'anecdotes, parfois savoureuses (Vergès possède un vrai talent de conteur... et un culot monstre). A l'écran s'affichent régulièrement des informations complémentaires, qui rendent le film plus compréhensible à ceux qui ne sont pas familiers de l'histoire contemporaine. Par contre, la musique est souvent de trop. Elle dramatise inutilement.
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samedi, 23 juin 2007
La colline a des yeux 2
L'an dernier, le premier volet avait fait son petit effet... gore. Depuis quelques années, les films d'épouvante connaissent un regain d'intérêt. Tant mieux ! Le succès de Saw n'y est peut être pas étranger. Le risque est qu'une série s'épuise.
On retrouve donc de sympathiques dégénérés cloîtrés dans le trou du cul de l'Amérique. Tous sauf un ne sont mus que par des sentiments primaires. La première partie du film nous les fait entrevoir. (Cela file parfois un peu les jetons.) On voit nettement mieux le résultat de leurs actes. C'est l'un des atouts du film : les supplices et méthodes de dézingage sont très diversifiés (décapitation, étranglement, éviscération, trépanation violente sans anesthésie, fusillade, grignotage, amputation, viol...)... cool !
Bien évidemment, les futures victimes sont présentées en début de film comme des personnes assez méprisables. Ce sont des recrues en formation avant d'être envoyées en Afghanistan (clin d'oeil à l'actualité). Elles vont bien sûr commettre beaucoup d'imprudences (des soldats en plus ! Quelle bande de blaireaux !). Bon, il faut quand même que certains s'en sortent. J'avais fait un petit pari sur le résultat, au début. J'ai gaaagnééééé !!! Pour trouver, pensez que ce film pratique le retournement.
A ce titre la deuxième partie, qui se passe dans l'ancienne mine, est la plus intéressante, ne serait-ce que parce que ça tue des deux côtés. Les dialogues y paraissent moins faibles que dans la première partie, parfois très maladroite. J'ai aussi ri à certaines scènes.
Sans tout dévoiler, je peux quand même dire qu'on nous prépare un numéro 3. Il y a matière !
21:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
Kings of the world
C'est un documentaire tourné par des Frenchies au pays de l'Oncle Sam lors de l'élection présidentielle de 2004. C'est en vidéo numérique et ma foi, le résultat à l'écran n'est pas dégueu : l'image est en général très nette voire jolie. Par contre, les interviouveurs ne sont pas de grande qualité.
Le film vaut surtout par la parole qu'il donne à des habitants de la classe moyenne (plutôt la petite classe moyenne), électeurs de Bush ou de Kerry. Le film nous fait voyager du Texas au Nevada en passant notamment par la Californie.
J'ai été marqué par deux choses :
- les anathèmes lancés par les deux camps, l'un accusant l'autre d'être quasiment communiste, l'autre son adversaire d'être quasiment fasciste ; globalement toutefois, les gens s'expriment calmement, aussi extrêmes leurs propos soient-ils.
- la ressemblance avec la France de 2007 ; si l'on met les armes feu et la prégnance de la religion de côté, Français et Américains d'aujourd'hui me semblent de plus en plus proches, avec des citadins plutôt du centre et de gauche et des ruraux plutôt de droite, avec aussi un conflit majeur autour de la fiscalité (qui est au coeur du projet de société, hyper-individualiste ou solidariste)
De ce point de vue, c'est un film utile, qui fait réfléchir... et que la gauche française ferait bien de méditer, si elle ne veut pas passer 15 ans de plus dans l'opposition.
17:18 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 22 juin 2007
Ocean's 13
J'avoue ne pas avoir compté si les gugusses étaient treize. En tout cas, ça manque de femmes ! La seule à jouer un rôle un tant soit peu important est un clone de Cameron Diaz en executive woman siliconée (très efficace au demeurant). C'est globalement un hommage aux films de genre des années 1960-1970. Les scènes qui se situent à l'intérieur du casino sont soignées.
Mon principal regret est le faible "interventionnisme" des personnages incarnés par Clooney et Pitt. On cause beaucoup dans ce film (trop)... et j'ai l'impression que nos deux lascars se sont contentés du service minimum. La vedette revient aux "seconds rôles", étoffés, et au méchant, interprété avec brio par Al Pacino.
Deux éléments sauvent le film :
- la drôlerie de certaines situations (et parfois des dialogues), en particulier celles qui voient intervenir Matt Damon, en jeune loup qui veut s'affirmer (ah, le coup du parfum "piège à gonzesses" !) ; j'ai été aussi très sensible aux scènes "mexicaines", parfois irrésistibles
- l'habileté du scénario, digne d'un film d'espionnage, avec du billard à trois bandes et des coups de théâtre.
Au final, un agréable divertissement, pour digérer sans heurt un dîner copieux. Mais rien d'enthousiasmant.
14:43 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
jeudi, 21 juin 2007
Le scaphandre et le papillon
Je ne connaissais pas l'histoire (vraie) qui avait inspiré le livre puis le film : celle de ce rédacteur en chef du magazine Elle, victime d'un accident cardio-vasculaire, presque totalement paralysé, ne pouvant communiquer qu'avec des clignements d'yeux.
Il est incarné par Mathieu Amalric, acteur que j'apprécie peu en général (trop intello chiant). Eh bien, dans ce film, il est excellent, tant au niveau de la voix off que de l'interprétation statique. Tous les autres personnages sont interprétés avec beaucoup de talent, les femmes en particulier. J'ai une préférence pour Marie-Josée Croze, craquante en orthophoniste... Je veux la même !!!!
Toutes les scènes où il est question de la méthode de communication instaurée par l'orthophoniste (et utilisée ensuite par l'ex-copine du héros, puis surtout par sa "secrétaire") sont fortes, tantôt drôles, tantôt tendues (je pense en particulier au moment où l'ex-copine doit traduire les propos du malade pour la maîtresse qui appelle au téléphone). On assiste à la naissance d'un livre, entre ingéniosité et dévouement (le héros y raconte son expérience).
Le réalisateur réussit le tour de force de plonger le spectateur dans l'univers mental du malade. Dès le début, les effets visuels ont pour but de nous montrer ce que voyait et ressentait Jean-Dominique Bauby (le journaliste). C'est donc très souvent filmé en "caméra subjective", comme on dit dans le milieu. Pour éviter que ce ne soit trop lourd pour le spectateur (le film dure tout de même 1h50), on passe de temps à autre en caméra objective (surtout dans la deuxième moitié du film). Sont ajoutées des séquences de rêve ou de souvenirs très réussies.
17:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
samedi, 16 juin 2007
Shrek ve feurde
Dans la version française, c'est Alain Chabat qui prête sa voix à l'ogre vert. Le fait d'avoir vu (et entendu) la version doublée m'a épargné les piaulements de Justin Timberlake en prince Arthur... comme quoi, tout n'est pas noir dans la vie !
Les gags sont moins nombreux que dans les précédents, mais ils sont mieux répartis tout au long du film. On a le temps de les savourer, alors que dans les deux précédents, on nous assénait (plutôt au début) une série de clins d'œil dans lesquels on pouvait se perdre (ouais, je sais, tout ça c'est pour faire acheter le dvd). Ceci dit, si j'ai ri souvent, je n'ai pas hurlé de rire. C'est plaisant, sans plus... mais c'est déjà bien, d'autant plus que l'animation est toujours soignée.
On retrouve avec plaisir la parodie (gentille) du monde Disney (en fait, c'est une pub déguisée, ne nous aveuglons pas), avec le cas des "princesses" (Cendrillon, la Belle au bois dormant et Blanche Neige), une bande de pétasses, au début, qui évolue agréablement... de manière frappante même ! J'ai particulièrement apprécié les interventions du chat et de l'âne (toujours très bien doublés en français), avec cette nouveauté : l'interversion des personnalités (et de la queue...), source de scènes croquignolesques !
Le fond de l'histoire me plaît toujours, avec cette volonté de mettre en avant des personnages au physique ingrat et de faire jouer les rôles de "méchants" à de beaux gosses. L'introduction du jeune Arthur ne m'a pas emballé. Tout ça, c'est pour attirer le public djeunse, supposé s'identifier à ce petit crétin. On reconnaît là le souci des auteurs de renouveler la série, qui risque de s'essouffler sinon. L'arrivée de la progéniture "shrekienne" est plus drôle (en rêve comme en réalité) et l'une des plus belles scènes voit cette marmaille prendre dignement la suite de papa dans l'expulsion des gaz corporels...
14:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma
vendredi, 15 juin 2007
Le dernier roi d'Ecosse
C'est à la fois un portrait du dictateur Amin Dada (non, pas à cheval sur son bidet... même si on le voit parfois en cavalier et si une scène mettant en scène des flatulences particulièrement douloureuses pourrait être perçue comme une délicate référence à cette chanson enfantine) et une réflexion sur le rôle de l'Occident.
Le portrait du dictateur est saisissant, en grande partie grâce à l'interprétation de Forest Withaker et au cadrage qui l'accompagne : les gros plans sont choisis avec soin, ils alternent de manière efficace avec des plans moins resserrés. Withaker réussit à faire passer beaucoup de choses : le côté paranoïaque du personnage, son désir de revanche sociale et son exubérance. Je pense toutefois que le film, qui suggère plus qu'il ne montre, est en-dessous de la réalité.
L'autre "héros" est le médecin écossais, un jeune bourge fringant et bringueur, qui arrive en Ouganda par hasard, en quête de sensations. Tout le film pose la question suivante : qu'est-ce qui a pu bien pousser un parfait produit de la démocratie britannique à lier son sort à l'un des potentats les plus sanguinaires que l'Afrique ait connu ? La réponse est nuancée, pleine de complexité. Le rôle, en sous-main, des services britanniques, en pleine "guerre froide", n'est pas oublié. Cela nous donne un film vraiment très très fort.
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mercredi, 13 juin 2007
Persepolis
Il s'agit d'une bande dessinée de Marjane Satrapi, une Iranienne qui vit en France, je crois. J'en avais entendu parler à la sortie des premiers tomes, il y a quelques années. Je n'y avais pas accordé plus d'attention que cela, le titre Persepolis m'ayant donné l'impression qu'il s'agissait d'une B.D. futuriste. Par la suite, j'ai découvert quelques "strips" de l'auteure dans Le Monde 2. Le prix obtenu par l'adaptation cinématographique à Cannes m'a donné envie d'en savoir plus. Je me suis donc rendu chez mon fournisseur habituel de bandes dessinées. J'ai trouvé un volume réunissant les quatre tomes. Je l'ai feuilleté et, emballé, je l'ai acheté.
C'est un livre autobiographique. L'auteure nous parle de sa jeunesse, dans l'Iran des années 1979-1994 (les années Khomeyni en gros), avec un intermède en Autriche. C'est d'abord d'un grand intérêt documentaire, pour qui s'intéresse à ce pays (l'Iran), ou à l'histoire des années 1980. C'est surtout extrêmement drôle, Marjane Satrapi excellant dans l'autodérision. C'est aussi d'une grande beauté formelle, dans un noir et blanc très maîtrisé : l'auteure a vraiment un talent, celui de suggérer le mouvement et les émotions à l'aide de dispositions en apparence simples, mais qui demandent, à mon avis, une grande habileté.
L'originalité réside dans le point de vue d'une enfant, adolescente puis jeune femme, issue d'un milieu aisé, francophone (merci le lycée français !). Par certains côté, cette rebelle m'a rappelé Mafalda, en moins gamine.
21:32 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*
mardi, 12 juin 2007
We feed the world
C'est un documentaire à rapprocher de Notre pain quotidien, dont j'ai parlé dans un billet du 31 mars 2007. A la grande différence de ce dernier, We feed the world fait parler les personnes filmées (et, accessoirement, leur permet parfois de défendre leur position).
Le film est divisé en six séquences. La première, qui aurait pu servir d'introduction à Notre pain quotidien, traite du gaspillage en Autriche (pays d'origine du réalisateur), à travers l'exemple du pain. Dans le genre, on aurait pu aborder le cas de denrées plus périssables, les fruits et légumes par exemple. A travers le témoignage d'un paysan du coin, on touche aussi du doigt la difficulté, aujourd'hui, pour un agriculteur, de gagner autant que ses parents vu l'évolution de la société en général et de l'agriculture en particulier.
Puis vient une séquence consacrée à la pêche, tournée en Bretagne. C'est une dénonciation de l'industrialisation de cette activité, à travers ses conséquences sur l'emploi et sur la qualité de la marchandise proposée aux consommateurs. Cela nous permet d'entendre un Breton parler allemand !
On se rend ensuite en Espagne, en Andalousie. Cette séquence est très proche de celle montrée dans Notre pain quotidien. Elle ajoute un aspect sur la vie des migrants africains... et un peu de musique ! Vient le tour de la Roumanie, où l'influence de l'Union européenne se fait sentir. Là aussi il est question de la perte du goût.
La séquence tournée autour de l'élevage de volailles autrichien ne va pas changer la donne. On peut trouver ici encore des points communs avec l'autre docu. Tout ce passage pose de façon aiguë la question du bien-être animal, en rapport avec notre mode alimentaire et notre organisation économique. Quant aux travailleurs manuels (éleveurs, ouvriers de l'agroalimentaire), ils n'ont pas une position enviable.
L'entretien avec le PDG de Nestlé n'apporte pas grand chose, sinon le point de vue d'un dirigeant "moderne" mais sans concession.
Le tout est entrecoupé d'interventions (en allemand) de Jean Ziegler.
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lundi, 11 juin 2007
Boulevard de la mort
Tarantino est de retour, avec un film tarantinesque : ça cause beaucoup (et ça cause cru), le sang finit tôt ou tard par gicler (yeahhhh) et les femmes sont très présentes, et pas dans des rôles de figuration. On a un personnage masculin principal, interprété par un Kurt Russel sur le retour excellent. (Côté filles, à noter la présence de la délicieuse Rosario Dawson, présente aussi dans Clerks.)
Tarantino joue sur tous les tableaux. Il flatte les "rednecks" (les beaufs, les ploucs, les bouseux... c'est assez large comme expression) avec cet anti-héros barge, crade, fan de bagnoles et de cascades. Il met aussi en valeur les femmes : la première partie du film les présente comme des objets sexuels (les jambes et les culs sont très sollicités par la caméra... tout au long du film d'ailleurs), mais aussi des femmes libérées qui s'éclatent, se bourrent la gueule, fument, se droguent, parlent grossièrement (pas de scène vraiment suggestive, à part la pseudo "danse du ventre"... une danse du cul en fait !). C'est limite une bande de poufiasses quand on y réfléchit.
Le sexe est fortement présent, de manière symbolique : la bagnole est un subsitut pénien (phallique même). Je vous laisse découvrir ce que Tarantino en fait. C'est spectaculaire, même pour un gugusse dans mon genre qui n'éprouve pas de fascination pour les tas de tôles (de plastique de plus en plus) sur 4 roues.
La première partie du film est une longue attente. Dès le début, on comprend que ça va mal finir... ET ON ESPERE QUE CA VA VENIR. Le film est un peu trop verbeux... à entendre en version originale sous-titrée, toutefois, pour profiter de tous les "nigger", "fuck", "bitch" et autres joyeusetés. Par contre, je n'ai pas été gêné par l'esthétique "cheap" de certaines scènes : c'est voulu, c'est dans l'hommage.
La deuxième partie voit intervenir une autre bande de filles. On assiste à un beau retournement, avec une séquence finale de toute beauté, que je recommande tout particulièrement aux dames.
13:23 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 08 juin 2007
88 minutes
Les scénaristes sont fascinés par les tueurs en série, auxquels ils prêtent leur propre talent. Cela nous donne des criminels très très très manipulateurs, adeptes du billard à trois bandes, bien plus intéressants que les ordures de la vraie vie.
Al Pacino se trouve donc confronté à un méchant très méchant. Mais ce méchant très méchant est en prison (lieu dont il s'évertue à sortir, de manière légale... saletés de droits de l'Homme !). Du coup, il a monté une manigance. L'intérêt du film est de démêler cet écheveau... et de trouver la complice, car il s'agit d'une femme. Cela tombe bien, parce que Pacino-le-psychiatre-médiatique-engagé-dans-la-lutte-contre-le-mal est entouré de femmes, en général ravissantes, surtout ses étudiantes. (Comment ? Je ne vous avais pas dit qu'il enseignait en fac ? Ben voilà, c'est fait !)
Les scénaristes ont embrouillé à loisir l'intrigue, lançant le spectateur sur une foule de fausses pistes. Du coup, les révélations de la fin paraissent un peu artificielles. Ce n'est pas aussi bien foutu que d'autres polars ou films à suspense. Mais cela se regarde sans déplaisir.
A noter l'importance des téléphones portables (de genres très différents) dans l'histoire. Du coup, je sens que les acteurs, Pacino en tête, ont particulièrement travaillé la gestuelle téléphonique.
Pour les curieux : cela se passe à Seattle, sur la côte Ouest donc, mais au Nord, pas en Californie. Du coup, il fait un temps de merde !
14:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
jeudi, 07 juin 2007
Eva Joly au "Fou du roi"
Aujourd'hui, l'ancienne juge d'instruction faisait partie des invités de l'émission de France Inter. J'écoute de temps à autre ce programme, parce j'apprécie le talent de certains chroniqueurs, même si je suis très souvent agacé par le côté "pipole". Ce jeudi, j'ai goûté l'intervention de Daniel Morin, qui parle si bien des femmes. Eva Joly en chanson, c'était détonnant !
Mais le principal intérêt de l'émission résidait dans les propos de l'ancienne juge. Quelle rigueur morale ! Quel sens de l'intérêt public ! On est sidéré de voir à quel point la France est engoncée dans les magouilles et les privilèges de la caste affairo-politico-médiatique, alors qu'en Norvège, par exemple (le pays d'origine de Mme Joly), on est autrement conséquent en matière de respect des règles (peut-être un peu trop d'ailleurs... mais cela laisse une considérable marge de progression aux Français !).
Je ne sais pas si cette émission est téléchargeable, mais j'en recommande vivement l'audition !
Le site de Radio France :
15:10 Publié dans Politique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*
mercredi, 06 juin 2007
Zodiac
C'est un polar sans en être un : l'histoire est inspirée de faits réels. Cela donne un film haletant (c'est le côté polar), et le réalisateur a voulu ménager des effets de surprise comme dans tout polar qui se respecte, mais il est corseté par les faits. Ne pas s'attendre donc à des retournements aussi spectaculaires que ce que l'on a pu voir dans nombre de bons polars anglo-saxons de ces dernières années.
C'est bien joué. J'ai retrouvé avec plaisir Robert Downey Junior, très bien en journaliste "allumé". Mark Ruffalo confirme son grand talent (déjà remarqué dans 30 ans sinon rien, Windtalkers... et surtout In the cut et Eternal sunshine of the spotless mind). Jake Gyllenhaal explose dans ce film. Le côté nounours maladroit asocial obstiné de son personnage est rendu avec grand talent. Il confirme ce qu'il avait laissé entrevoir dans Donnie Darko, Le jour d'après et surtout l'excellent Jarhead.
A part cela, le film ne m'a pas particulièrement enthousiasmé. Cela se suit sans déplaisir, mais sans plus. C'est long. On peut passer le temps avec les très belles vues de San Francisco. Fincher ne fait preuve d'aucune virtuosité, mais il prolonge habilement la lignée des cinéastes urbains.
13:29 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 01 juin 2007
Pirates des Caraïbes 3
La première semaine, il n'était pas question d'aller voir ce film : compte tenu de sa durée, les séances sont peu nombreuses et donc les spectateurs sont concentrés aux horaires "accessibles"... même en deuxième semaine ! J'ai choisi un jeudi : j'ai échappé à la queue (et je suis arrivé très en avance). La salle s'est finalement remplie à 80 % environ.
Le troisième volet des aventures de notre fine équipe de branquignols peut s'analyser avec la formule "rupture dans la continuité". Commençons par celle-ci. C'est d'abord un film d'action réussi, avec moult péripéties, des rebondissements en veux-tu, en voilà, avec des reniements et tout plein de cynisme. Les effets spéciaux sont jolis à regarder, surtout sur un grand écran. Mention spéciale pour le maelstrom... et Davy Jones, toujours aussi sexy ! Dans la continuité aussi les pointes d'humour, pas souvent subtiles, mais ô combien efficaces ! Dans ce volet, je note que les orifices sont très souvent le support de scènes grotesques ou d'allusions graveleuses...
La rupture (avec le précédent volet) n'est pas toujours positive : le film est plus long, sans que cela soit justifié. On aurait pu pratiquer des coupures. De plus, le début est assez surprenant, avec trois séquences très différentes, une avec les pendaisons (assez forte), une avec l'escale à Singapour (très drôle) et une dans une sorte de désert (agréable ce silence dans la salle, face à l'absence de dialogue à plusieurs reprises) : Johnny Depp cabotine à souhait (au départ, en plusieurs exemplaires !), face à un "troupeau de pierres" dont je vous laisse deviner la véritable nature... Mais ce qui m'a le plus indisposé est la place prise par le couple formé par Orlando Bloom et Keira Knightley. C'est souvent chiant, voire niais, même si elle s'en sort nettement mieux. Peut-être y-a-t-il quelque chose à revoir au niveau du doublage. J'en profite pour signaler qu'il est stupide d'avoir doublé les chansons. Le résultat est artificiel. Il aurait mieux valu conserver, dans ce cas, la version originale, et sous-titrer ce passage. Le public est habitué à entendre des productions anglosaxonnes à la radio. Pourquoi pas au cinéma ?
L'importance accordée à un personnage déjà présent auparavant, Tia Dalma / Calypso, est l'une des nouveautés positives. L'actrice qui l'incarne (Naomie Harris) est très bonne. Ses interventions relancent l'action et nous permettent de voir Davy Jones sous un autre jour... au propre comme au figuré !
Comme pour le précédent, restez jusqu'à la fin du générique. Vous aurez droit à un aperçu du 4 (ben oui, y en faut cinq pour achever la série, on vous l'a déjà dit !)... dix ans plus tard.
15:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma