mardi, 31 juillet 2007
Les Simpson
A la base, je ne fais pas partie des inconditionnels de la série. J'ai regardé quelques épisodes, j'ai parfois ri. Mais j'ai un problème avec deux des personnages principaux : le père (Homer) m'insupporte, gros beauf infantile et abruti satisfait de lui-même ; la mère (Marge) est une cruche dont il est impossible de comprendre l'attachement pour son mari. J'ai hélas retrouvé ces défauts dans le film. Il paraît que les Américains aiment le personnage du père, parce qu'ils se rassurent en le voyant : "je ne serai jamais aussi con", pensent-ils. Quant aux non-Américains, ils se complairaient à reconnaître dans Homer l'incarnation (mais non, si peu caricaturale) du Yankee moyen.
Au niveau de l'histoire, je perçois comme une influence "foxienne" dans l'identité des "méchants" : les membres de l'Agence de Protection de l'Environnement (APE... EPA pour les Anglo-Saxons). Les scénaristes leur attribuent un bien grand pouvoir (bien plus grand que celui des pollueurs... c'est pas crédible, ça, les gars !) et un mépris de la vie humaine qui siérait mieux aux cadres de certaines firmes chimiques. On retrouve ici la dénonciation classique de l'Etat (fédéral) supposé tentaculaire, thème récurrent dans la propagande républicaine (et souvent associé à celui du complot).
Heureusement, le déroulement du film ménage de petits moments de bonheur, autour du président Schwarzenegger (bien plus intelligent dans la réalité que l'image qui est colportée de lui), des habitants de la petite ville, si prompts au lynchage et à la guerre civile. Il faut être attentif à l'image, car elle renferme parfois une allusion comique (voire satirique), comme l'inscription qui figure au fronton du tribunal (que je vous laisse découvrir... d'autant plus que je ne me la rappelle pas mot pour mot !). Les enfants sont très bien, Bart (attachant pré-ado écartelé entre le désir d'être "paterné" et la joie qu'il éprouve à déconner avec son crétin de géniteur) comme les deux filles (la plus âgée, Lisa, énamourée et engagée... et qui découvre que l'on peut concilier les deux !... la plus jeune déjà futée... plus que ses parents !).
Le dessin n'est pas de mauvaise qualité : les contours des personnages sont plutôt sommaires (c'est attendu), mais certains éléments du "contexte" sont travaillés, comme le dôme, l'écran qui s'affiche sur sa face intérieure ou certaines scènes avec des prises de vues audacieuses (on est au cinéma quand même !).
Soyez attentifs à la fin : le film est annoncé avec une durée de 1h30, alors que cela semble s'achever entre 1h15 et 1h20. On nous réserve évidemment quelques pépites. Je relève particulièrement les allusions au cinéma (déjà présentes au début : les auteurs n'hésitent pas à se moquer -gentiment- d'une partie de leur public) et, bien sûr, l'hymne local, dont l'air ressemble furieusement à un champ révolutionnaire européen...
16:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mardi, 17 juillet 2007
Harry Potter et l'ordre du phénix
Je tiens d'abord à signaler que je n'ai lu aucun des livres. (Par contre, j'ai vu tous les films.) Je ne suis pas intéressé par le débat sur la qualité de l'adaptation cinématographique et les choix qui ont été opérés. Je vais voir cela comme un divertissement. A la base, je suis attiré par l'ambiance autour de la magie. J'ai réussi à le voir en version originale sous-titrée : l'accent britannique de certains acteurs vaut le détour.
Un bon point pour commencer : les effets spéciaux sont réussis. Mais ils prennent beaucoup d'importance, réduisant le jeu des acteurs au minimum... à tel point qu'à certains moments, je me suis pris à imaginer le tournage, avec ces pantins s'agitant ou brandissant leur baguette magique devant un fond bleu (ou un truc dans le genre). Quand on y réfléchit deux secondes, certaines scènes sont limite débiles.
L'intérêt de cet opus est la place prise par le professeur Ombrage, véritable poison sucré rose. L'actrice qui l'incarne est excellente. Elle apporte un peu d'épaisseur à l'histoire : on peut faire beaucoup de mal avec de bonnes intentions. C'est aussi un moyen de ridiculiser l'éducation à l'ancienne. C'est d'autant plus paradoxal que le "background" de la série est celui d'écoles élitistes, formatées. Un moyen de ménager la chèvre et le chou : l'auteure des romans s'adressant en priorité à des djeunses, un peu de démagogie n'est pas de refus.
Je trouve toujours que de nombreux personnages sont trop d'une pièce : c'est trop caricatural. Le cas de Severus Rogue est à cet égard intéressant (on nous prépare au numéro 6...) : la séquence qui voit Harry s'introduire dans son esprit apporte de la complexité (Harry peut-il accepter que son père se soit jadis parfois comporté comme un enfoiré ?). Je regrette qu'Hermione soit sous-utilisée. (Il paraît qu'on nous la réserve davantage pour le 6.) Comme il est question des premiers émois amoureux, on a droit au baiser d'Harry et de sa petite copine... ainsi qu'aux débuts d'une nouvelle, un peu excentrique (personnage très réussi, ma foi).
En regardant ces sixièmes aventures, j'ai eu parfois une impression de "déjà vu". Il m'est apparu évident que Rowling s'est inspirée de La guerre des étoiles (voire du Seigneur des anneaux) : le combat entre le Bien et le Mal, le choix à faire pour l' "élu", la tentation du Mal etc. Je ne connais pas les péripéties en détail, mais, compte tenu de ce que j'ai vu, je trouve qu'il serait logique de faire d'Harry Potter (sorte de nouveau Luke Skywalker) le fils de Voldemort (nouvel Anakin Skywalker ou, pour les non initiés, avatar de Dark Vador). Je ne pense pas que ce soit le cas, mais cela donnerait de la cohérence au lien qui semble unir ces deux personnages.
15:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma
lundi, 16 juillet 2007
Half moon
Les héros de ce film sont des Kurdes, des Kurdes d'Iran plus précisément. Le problème est que ce peuple sans Etat est éclaté entre plusieurs pays : Iran, Irak, Turquie et (un peu) Syrie. Rien que des modèles de démocratie, comme vous pouvez le constater. A la chute de Saddam Hussein, un patriarche décide de tout faire pour retourner dans le Kurdistan irakien. Il est le personnage principal, charismatique. C'est un musicien, un chanteur... et il a eu une ribambelle de gosses. On voit les fils, qui l'accompagnent dans son expédition.
L'autre personnage principal est le chauffeur du bus qui transporte cette fine équipe avec les outils nécessaires. Il espère se faire de la thune en filmant le périple. C'est sur les épaules de ce personnage que repose le comique de situation, un peu à l'image de ce que l'on trouve chez Kusturica.
Au-delà du voyage quasi initiatique, le film nous présente la vie d'un morceau de l'Iran (et de l'Irak), où les déplacements des femmes sont très sévèrement contrôlés, surtout s'il s'agit de chanteuses (sacrilège ! satanisme ! pas bô !). Les images tournées au creux des montagnes, avec ces villages perchés, dont les maisons font corps avec la roche, sont saisissantes. Les parties chantées, dont les paroles m'étaient incompréhensibles, m'ont touché par leur beauté.
J'aurais un bémol, à propos de la représentation du fonctionnement des "nouvelles technologies". Le réalisateur a voulu mettre en scène le mariage entre tradition et modernité, mais il a un peu surestimé la capacité de fonctionnement des équipements (connexion internet à partir d'un ordinateur portable, réseau téléphonique sans fil). C'est marginal dans le film, mais, lors de certaines scènes, cela diminue un peu la vraisemblance de l'action.
21:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
dimanche, 15 juillet 2007
2 days in Paris
A priori, cette histoire de bobos qui ont du vague à l'âme, dans Paris, n'est pas pour me plaire. On part avec une valise de clichés : Julie Delpy incarne une "Parisienne" trentenaire, belle femme, spirituelle, féministe, cultivée, à la sexualité libre. Ajoutez à cela des parents anciens soixante-huitards, artistes sur les bords et vous aurez un tableau assez fidèle du contexte "socioculturel". Ah oui, j'oubliais : elle, photographe, et son "Nounours", décorateur d'intérieur, vivent en général à New York.
Et pourtant... c'est irrésistible de drôlerie. Julie Delpy est géniale, alternativement (voire simultanément) amoureuse, révoltée, angoissée, colérique, attentionnée, boudeuse... Elle semble avoir mis beaucoup d'elle-même dans ce personnage : on le voit en particulier dans une séquence au restaurant, au cours de laquelle elle se prend le chou avec un ex petit ami limite pédophile (ça sent le vécu). De manière générale, l'intrusion des ex de l'héroïne est source de comique, d'autant plus que le "nouveau" (en place depuis deux ans, tout de même !) est joué à la perfection par Adam Goldberg. Je ne vous raconte pas les parents (les VRAIS parents de Julie !)... impayables !
Dans la réalité, une telle accumulation de personnes fantasques et de situations quasi abracadabrantesques (quelle belle collection de chauffeurs de taxis... bon y en a quand même un pour rattraper -un peu- les autres) doit être invivable ! C'est un monde allénien (oui, oui, l'esprit de Woody souffle sur ce film), avec une héroïne narcissique, faible et forte à la fois, autour de laquelle tout tourne. Les personnages sont servis par des dialogues truculents, souvent crus.
Bon, bref, je crois que vous avez compris : si vous cherchez la comédie (presque) légère de l'été, faites un détour par ce film.
14:43 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
samedi, 14 juillet 2007
Buenos Aires 1977
Et un film argentin de plus ! Celui-ci traite de la dictature militaire qui a sévi de 1976 à 1983. Il y a quelques années de cela, Garage Olimpo abordait le même thème. A noter qu'ici l'histoire est tirée du livre écrit par l'un des rescapés (Claudio) et qu'un autre des survivants (Guillermo, qui a participé à l'écriture du scénario) joue dans le film... pas son propre rôle, bien sûr, puisqu'il a 30 ans de plus. (Pour les curieux : il s'agit de celui qui se présente comme "juge" dans une courte scène de la deuxième moitié du film.)
La critique n'a pas trop aimé... moi, si ! C'est très fort, très prenant. C'est un huis clos dans lequel les conséquences des tortures morales et physiques sont montrées sans détour et soulignées par une musique peut-être parfois un peu envahissante. Mais c'est très bien joué. On a droit à deux portraits de groupes : celui des tortionnaires et celui des torturés. L'habileté du film consiste à partir de l'idée que le spectateur voit ces groupes comme monolithiques, alors qu'en réalité... je n'en dirai pas plus.
A une demi-heure de la fin, le film aurait pu s'arrêter rapidement. Le réalisateur a choisi de développer la séquence de la fuite. Palpitant !
21:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mercredi, 11 juillet 2007
Die hard 4
Je n'ai pas vu toute la "série" : je m'étais arrêté à Piège de cristal. Le problème est qu'actuellement, les quelques films que j'aimerais vraiment voir ne me sont pas accessibles. Faute de grives... Je me suis dis : un film d'action, s'il est réussi, s'il est vu dans une belle salle, fait passer agréablement le temps. Comme il dure plus de 2 heures, j'ai pris la précaution de passer par les toilettes avant d'entrer dans la salle.
Heureusement ! Au bout d'une heure, j'avais déjà envie de me vider la vessie ! Après une chtite intro "familiale" (papa poule dans toute sa splendeur... face à fifille teigneuse... faut bien que les adolescentes viennent voir ce film, me direz-vous), on est parti pour 50 minutes de barouf. C'est très efficace. Au passage, on croise quelques "geeks" (l'équivalent des "informaticiens boutonneux" des années 1980 de par chez nous) : l'un d'entre eux joue un rôle important, ce qui a l'immense avantage d'élargir le public, sinon limité aux fans de Bruce Willis, un peu vieillissants.
D'un autre côté, on sent bien que c'est la Fox (ah, que j'aime ce générique !) qui a produit la chose, parce que c'est le "vieux" flingueur qui est placé sur un piédestal, les neuneus de l'informatique passant pour des apprentis-sorciers, doués certes, parfois même utiles, mais surtout naïfs et dangereux.
Après une petite pause, on reprend pour environ 50 autres minutes de poursuites, fusillades, bagarres, le tout agrémenté de dialogues qui ne sombrent pas dans la finesse (Bruce Willis a dû réviser son catalogue d'insultes). Tout cela se règle dans la violence, bien sûr : on ne négocie pas avec les "terroristes" (mêmes blancs... le chef est beau gosse (dont la copine asiatique est du tonnerre !), un suppôt de Satan qui cite Lénine... shocking !... et pan dans les dents des bolchéviko-altermondialistes, se disent les crânes d'œuf de la Fox qui n'oublient jamais d'instiller un peu d'idéologie dans un kilo de fiction... Faudrait leur dire quand même que, côté terroristes blancs, l'Amérique est pourvue d'une brochette de fanatiques chrétiens tout à fait présentables). Fifille se montre à cette occasion digne de son père... Qui sait si dans l'esprit de certains scénaristes n'a pas germé l'idée que, plus tard, quand pépé Willis aura raccroché les gants, il ne sera pas possible de perpétuer la série avec son rejeton à nichons !
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mardi, 10 juillet 2007
Raisons d'Etat
Il est question des prémices, de la naissance et des premières gaffes de la C.I.A., entre 1939 et 1961 (jusqu'aux débuts de la présidence de John F. Kennedy). Le film, bien que long (plus de 2h30), ne s'est pas embourbé dans la narration de toutes les crises qui ont jalonné ces années-là. L'accent est mis sur la seconde guerre mondiale (notamment sa conclusion, qui voit De Niro marcher dans les pas de The Good German, qui était plus réussi, à mon avis) et "les affaires cubaines" (en particulier le débarquement raté de la Baie des cochons).
Le film est passionnant et se suit comme un polar, pour peu que l'on ne se perde pas dans les dédales de l'Histoire. Par contre, il manque d'âme. A l'image du personnage principal, la réalisation est léchée mais plate, ce qui est une tendance chez nombre d'acteurs qui passent à la mise en scène. Tout cela est très froid et contrôlé. Cela sert néanmoins le propos du film, qui veut montrer qu'à trop vouloir servir son pays, le héros a bousillé sa vie personnelle... et qu'il s'est lui-même créé des ennuis.
On ne s'ennuie pas toutefois parce que la description de cette petite élite blanche anglo-saxonne est très réussie et parce qu'aussi les effets de billard à trois (quatre, cinq... qui dit mieux ?) bandes s'insèrent bien dans l'intrigue. Un suspense est maintenu très longtemps autour du film pirate du début. Des fausses pistes (deux principales) sont lancées. Les acteurs sont bons. Certains, comme Baldwin, ont tendance à "cachetonner" (mais bien !). Angelina Jolie est surprenante. Pas démente au niveau de l'interprétation (très classique au fond), mais dans un rôle inhabituel.
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dimanche, 01 juillet 2007
El Camino de San Diego
Carlos Sorin, l'auteur de Historias minimas et Bombon el Perro (dont le personnage principal fait ici une courte apparition en vendeur d'appareils photos), revient avec un film dont les héros sont, contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, des "Argentins d'en-bas", ceux qui vouent un véritable culte à Diego Armando Maradona, et ceux qu'ils côtoient. Bien évidemment, l'ancienne vedette de football ne joue pas dans ce film, mais elle apparaît à travers les images télévisées.
Le périple du jeune bûcheron n'est qu'un prétexte pour nous faire découvrir successivement l'Argentine rurale du Nord, les commerçants illégaux, le métier de routier (à travers le cas d'un Brésilien à l'apparence rugueuse, mais au coeur d'or) et le contraste avec la vie de millionnaire du footballeur.
Ces vignettes sociales montrent surtout que, pour bien des gens aux revenus modestes, l'idolâtrie (de Maradona ou d'une autre figure supposée apporter le bonheur) est une béquille qui permet de croire en quelque chose de meilleur.
18:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma