vendredi, 28 septembre 2007
Caramel
Quand j'étais petit garçon, je me repassais mes leç... euh... j'accompagnais ma mère chez le coiffeur... ou plutôt chez LA coiffeuse. Elle allait toujours dans le même salon, tenu par des femmes uniquement. C'est donc le sujet qui m'a amené à voir ce film (avec le supplément "épilation")... et le bouche-à-oreille, très bon.
J'ai retrouvé cette ambiance de femmes, entre parfums et douceur, même (surtout) quand dehors la vie est dure. Il faut souligner la qualité de l'image, en particulier quand le caramel est filmé. Les gros plans des visages sont bien choisis. J'ai beaucoup aimé la musique. Que de qualités, me direz-vous !
Pourtant, les personnages peuvent paraître caricaturaux : l'héroïne (interprétée par la délicieuse Nadine Labaki, la réalisatrice) est l'archétype de la "victime", la belle "cruche" que l'homme marié sonne quand l'envie lui prend... et qui n'obtiendra rien de lui. La réalisatrice a le mérite de ne pas essayer de rendre le personnage plus intelligent qu'il n'est. Le pire est que j'ai déjà rencontré ce genre de femmes ! Et c'est le cas des autres : la copine coiffeuse qui va se marier, au caractère bien trempé (avec, au passage, une très gentille dénonciation du conservatisme religieux), l'employée homosexuelle (c'est dingue, mais j'ai connu quelqu'un qui ressemblait, au physique comme au mental, à ce personnage), le flic sympa (pour l'équilibre, on nous en fait voir un autre franchement relou), la soeur dévouée.
Par contre, je n'ai jamais connu de vieille indigne comme la frangine déjantée de la couturière ! Elle vaut le détour ! Tout comme les dialogues, émaillés de mots ou expressions françaises (voire anglaises)... à voir en version originale sous-titrée, donc.
Le fond de l'histoire n'est pas idiot : au-delà de l'aspect "paillettes" de ces femmes qui s'entretiennent, on voit bien que leur situation est fragile, entre Layale qui vit encore chez ses parents, Nisrine qui doit faire recoudre son hymen, Jamal la divorcée qui n'accepte pas de vieillir et Rose qui doit encore travailler à un âge où elle devrait pouvoir jouir de sa retraite.
15:35 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
jeudi, 27 septembre 2007
28 semaines plus tard
Bon, ce coup-ci, je ne vais pas la jouer "critique à la petite semaine", peser le pour et le contre. Autant raconter le film franchement.
Cela commence par une scène d'intérieur : dans un coin de la campagne anglaise bien verte, un groupe de rescapés de la précédente épidémie se prépare à manger. On sent une ambiance lourde : ils sont barricadés, loin de tout, plusieurs personnes sont séparées de leurs proches et la nourriture se fait rare. Dehors, le monde est hostile. Brrrr !
Alors que tout ce petit monde est à table, un enfant frappe à la porte : il est poursuivi par une bande de cannibales. Alors, doit-on le sauver ? Oui, finit-on par décider (sachez qu'on n'abandonne pas un enfant, JAMAIS, ce n'est pas bien). Dans la foulée surgit la horde de contaminés qui n'a aucune peine à défoncer les modestes protections du bâtiment. Notons toutefois qu'ils ont eu la délicatesse d'attendre le tournage du film pour venir becqueter les derniers rescapés de la région. La suite est attendue : baston, bave et morsures. De l'héroïsme à deux balles aussi... et de la lâcheté. La lutte pour la survie fait oublier bien des principes aux personnages. Ils finissent tous par le payer, à un moment ou à un autre. (Les crânes d'oeuf de la Fox, qui produit le film, voulaient afficher un gros panneau ATTENTION MORALE à cet instant, mais je crois qu'ils ont fini par y renoncer, faute de budget : ils avaient déjà tout dépensé dans les effets spéciaux urbains des séquences suivantes.) La poursuite est filmée de manière efficace, caméra à l'épaule. Notons que le héros semble doté de prédispositions pour la course, puisqu'il arrive à distancer sans trop de problèmes la horde d'anthropophages. Trop de vraisemblance tue la vraisemblance...
Voilà qu'on nous gratifie d'une ellipse : on retrouve le héros quelques semaines plus tard, à Londres, en compagnie de ses gosses (une ado un peu tasspé et un gamin fifils à sa maman), auxquels il est bien en peine d'expliquer qu'il a laissé leur génitrice se faire boulotter par les monstres. Du coup, les djeunses nous font un plan "rebelle" (qu'on sentait venir à 100 kilomètres) : ils quittent discrètement l'espace protégé et s'aventurent dans la zone interdite, encore contaminée peut-être. (Dans ce genre de film, c'est le signe que les gros ennuis ne vont pas tarder à débarquer.) O, coup de théâtre : ils retrouvent la môman ! Vivante ! Quel bel esprit de famille !
La reprise de l'épidémie survient d'une manière relativement inattendue, mais quand même "morale" : un fauteur est puni par là où il avait péché, en quelque sorte. Après, ça gicle convenablement... ça explose aussi. Tout cela est montré avec une complaisance telle (notamment au niveau du carton réalisé par les snipers) qu'on est en droit de se demander si le réalisateur et les scénaristes ne partagent pas les convictions des officiers, qui ne voient de solution que dans l'usage de la force massive, quitte à faire une grosse omelette. Je regrette aussi que l'on n'ait pas davantage exploité l'aspect "sanguin" (et pas sanguinolent) de l'intrigue.
Les plans mettant en scène Londres ne sont pas déments : entre images de synthèse et vues satellite, on s'ennuie ferme. Quant aux acteurs, ils semblent confinés dans les stéréotypes. Seule la comédienne qui incarne la mère (Catherine McCormack, je crois) réalise une vraie performance d'actrice.
Dernière chose : on nous prépare une suite. En effet, malgré les fusillades, malgré les gaz, malgré le napalm, malgré les pales de l'hélicoptère, un groupe de contaminés a survécu... et, comme, depuis quelques années, la Grande-Bretagne n'est plus une véritable île, on finit par les voir débarquer quelque part...
13:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
samedi, 22 septembre 2007
La question humaine
L'ombre de Shoah, l'excellent documentaire de Claude Lanzmann, plane sur ce film de fiction. La principale référence, non explicitée, est la lecture (faite par Kessler, le psy incarné par M. Amalric) de ce rapport SS sur l'extermination des juifs à Kulmhof (Chelmno). Dans Shoah, c'est Lanzmann lui-même qui lit le texte (mieux que ne le fait Amalric, à mon avis). L'autre référence est le plan qui montre, à plusieurs reprises, l'extérieur du complexe chimique, supposé situé en région francilienne. On retrouve un plan (qui n'était pas fixe dans Shoah) d'une zone industrielle de la Ruhr que Lanzmann fait défiler pendant sa lecture du fameux rapport. Enfin, le rêve de Kessler, dans lequel on aperçoit des tas de chaussures, fait écho à la "sélection" des futures victimes. On peut ajouter que la toute fin du film, un noir sonorisé par la scansion des noms des victimes, rappelle la fin de Sobibor, autre documentaire de Lanzmann (élaboré à partir de matériaux qu'il n'avait pas inclus dans Shoah), qui s'achève par la liste des convois de déportés, lue par Lanzmann.
Mais l'originalité du film semblait résider dans le parallèle tracé entre la manière dont l'entreprise (ici la grande) et la bureaucratie nazie traitent la "main-d'oeuvre". La première heure du film est bonne. On est plongé au coeur de cette firme, plus particulièrement dans le vivier des jeunes cadres. Le réalisateur ne cède pas à la tentation esthétisante et ne cherche pas à faire de "belles zimages" avec les scènes de boîtes de nuit ou de rave. Les acteurs sont convaincants. Les personnages féminins, de la copine du psy à l'épouse du dirigeant, en passant par la secrétaire et la cadre "vorace" en apparence, sont particulièrement réussis.
Je ne sais pas pourquoi mais après, cela se dégrade. La direction d'acteurs semble s'être relâchée. (Les scènes ont-elles été tournées dans l'ordre chronologique, ou bien le montage a-t-il été bâclé ?... Il est vrai que l'on aurait pu couper quelques morceaux : les 2h20 m'ont paru longues.) Cela ressemble de plus en plus à du mauvais Godard. Le noeud du film, à savoir la prise de conscience du psychologue, est vraiment mal mis en scène et, j'ose le dire, mal joué par Amalric, qui reste aussi glacé qu'auparavant (contrairement à sa petite amie, on ne perçoit pas de différence).
La vraie réussite du film est de montrer comment la vie d'une entreprise peut faire ressurgir la mémoire de la Shoah. Mais le sujet dont j'ai entendu causer à la radio (la supposée analogue chosification des humains dans le monde entrepreneurial et dans l'empire nazi) n'est pas vraiment traité.
16:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
jeudi, 20 septembre 2007
La dernière légion
Nous sommes redevables de ce péplum des temps modernes à la famille de Laurentiis : le patriarche Dino, qui a produit moult fresques plus ou moins ambitieuses, et deux de ses filles. La distribution est alléchante, le sujet (les pérégrinations du dernier empereur romain d'Occident, Romulus Augustule) piquant.
Au moins les acteurs sont bons (à part le gamin qui fait Romulus, par ailleurs trop jeune pour le rôle) : Colin Firth et Ben Kingsley jouent tantôt dans le registre épique, tantôt dans le second degré. Cela donne des moments plutôt agréables. Les scènes de baston sont aussi réussies. Les méchants (très très vilains qu'ils sont) assurent, pour notre plus grand plaisir.
Le problème est qu'on n'y croit qu'à moitié : le scénario est souvent téléphoné. De plus, on a visiblement pratiqué des coupes, ce qui nuit au rythme du film (mais le fait tenir dans un format jugé sans doute acceptable, soit 1h35... et ça permet de faire des économies de pellicule). Il y a aussi des invraisemblances. Passent encore les déformations de l'histoire : c'est l'adaptation d'un roman, donc on accepte les "licences poétiques". Mais les costumes ne sont pas toujours fidèles à l'époque (le Ve siècle), à mon humble avis... et il y a un gros problème avec l'un des personnages... (suspens)
NE LISEZ PAS LA SUITE SI VOUS N'AVEZ PAS VU LE FILM...
OU ALORS NE VENEZ PAS VOUS PLAINDRE APRES !
Je veux parler du "combattant byzantin", entouré de mystère au début. Son accoutrement serait mieux adapté au Moyen Age qu'à cette période. Mais il est nécessaire si l'on veut notamment que le spectateur de base (qui n'a pas encore compris qu'on lui ménage la méga surprise de sa race) s'étonne de la dextérité de ce chevalier... qui se révèle être une somptueuse brune (indienne), bien dotée par la nature aux endroits idoines. Cette ancienne Miss Monde tient bien son rôle (mais si vous observez bien la première scène de bagarre, où "elle" est encore masquée, il semble bien qu'il s'agisse d'une doublure, plus baraquée qu'elle)... avec un maquillage tout terrain, inoxydable !
Au vu de la fin, j'ai un peu peur qu'on nous ménage une suite. Ce lien opéré entre l' "épée de César" et Excalibur est quand même assez farfelu...
14:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mercredi, 12 septembre 2007
Cartouches gauloises
Voilà un film qui ne fait pas un tabac. Ne serait-il pas un peu fumeux ? me suis-je demandé dans un grand moment d'effervescence intellectuelle. Il faut d'abord savoir qu'en dépit de son titre et de son sujet (la fin de la domination française sur l'Algérie), et même s'il est en partie tourné en français, coproduit par des Français, c'est un film algérien. On ne sera donc qu'à moitié étonné de lire, en tête des remerciements, une vibrante formule en hommage à A. Bouteflika, un homme dont les convictions démocratiques pourraient faire rougir bien des populistes européens...
Pourtant, le film essaie de ne pas (trop) verser dans le manichéisme. La plus belle réussite est la peinture du monde pied-noir, qui n'est toutefois qu'à moitié convaincante. Le problème est que les dialogues français sont assez pauvres et sonnent souvent faux. Il y a peut-être une faiblesse concernant la direction d'acteurs, voire des erreurs de casting (il me semble qu'on a dû recruter des non professionnels, une pratique qui a déjà porté ses fruits... quand le metteur en scène savait mener son équipe). Les dialogues en arabe m'ont semblé plus vrais... même si je ne peux juger que sur l'intonation (et la traduction sous-titrée).
Il y a donc des gentils pieds-noirs et des moins gentils. On nous les montre quand même souvent plutôt riches, ce qui est une erreur (mais, comparativement aux Algériens, il est vrai que la position des pieds-noirs, même modestes, a pu paraître aisée). Les soldats français sont quasi systématiquement dépeints comme des brutes sanguinaires. On ne distingue pas les appelés des professionnels. C'est dommage... même s'il est faux de penser que les uns se sont toujours mieux conduits que les autres. Le cas des harkis est mis sur le devant de la scène : un personnage donne le ton global du film, qui dénonce "les traîtres" souvent jugés pires que les Français ; même si l'un d'eux est un montré positivement, globalement, le point de vue est très négatif (le jeune héros finit d'ailleurs par dénoncer leur chef -qui se planque- aux types du F.L.N.). Le réalisateur a néanmoins l'honnêteté de souligner l'abandon dont les harkis ont été victimes.
Question objectivité, on appréciera aussi le fait que le film aborde les atrocités commises par les indépendantistes. A cet égard, la séquence la plus marquante est celle qui voit les enfants entrer dans la maison pied-noir, dans laquelle résonne Bambino (non, pas chantée par Dujardin !) et où ils finissent par découvrir les cadavres des adultes. Par contre, le résultat de l'attentat à la bombe n'est que suggéré. (A ce sujet, je me pose une question : n'y a-t-il pas un anachronisme dans cette séquence ? En effet, il s'agit d'un attentat suicide ; or, il me semble que si les indépendantistes algériens ont eu très souvent recours aux attentats, il ne s'agissait que de poseurs-euses de bombes, pas de "kamikazes".)
Le cas des prostituées est différent. Bien qu'elles vendent leurs charmes aux Français (civils comme militaires), elles ne sont pas condamnées par le film : le jeune héros sauve la vie de l'une d'entre elles. De plus, un plan suggère qu'elles profitent de l'inattention des clients pour leur piquer leur fric (quelles bonnes patriotes !). On retrouve ici la fascination de nombre de cultureux pour la prostitution. Peut-être faut-il aussi y voir une réminiscence personnelle : la part autobiographique étant grande dans ce film, peut-être l'auteur a-t-il placé là des souvenirs personnels.
Une touche d'humour, pour terminer. Le chef de gare, ami du jeune héros, apprend qu'il va être muté à Sarcelles (on est en 1962, ayez bien cela en tête). Il déclare que là-bas au moins, il ne risque pas de retrouver des Arabes et des juifs !
12:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 07 septembre 2007
Ceux qui restent
Cela a été souvent dit : le sujet est hyper casse-gueule et c'est le premier film d'Anne Le Ny en tant que réalisatrice. De surcroît, elle a confié à Vincent Lindon un rôle que l'on a l'impression de l'avoir déjà vu interpréter une dizaine de fois. Le tout début m'a fait peur : le plan du dessus est très bon, mais le jeu de Lindon sonne faux (jusqu'à son départ, clopin-clopant, vers la station de R.E.R. ; soyez attentifs, par exemple, aux pommes dauphines). Heureusement, il est nettement meilleur dans le reste du film.
Emmanuelle Devos est excellente. Pas facile de jouer une "pétasse sympathique" sans sombrer dans la caricature. Elle y parvient et son personnage "dégage" plein de choses. Cela nous donne une série de moments tantôt émouvants, tantôt drôles (le paradoxe est que l'on rit souvent, par petites touches, dans ce film très sombre sur le fond), sans que le montage ne ménage de transition entre deux émotions (par exemple entre le moment où Devos chambre Lindon, avant d'entrer dans un café, et celui où elle n'est pas loin de s'effondrer, assise en face de lui). A signaler aussi le personnage de la fille : Yeelem Jappain incarne avec beaucoup de talent cette adolescente sur le gril, pas facile à gérer pour son entourage.
La réalisation est inventive, dès le début, avec ce plan du dessus. On sent le soin apporté au cadrage, comme dans cette scène où Lindon est assis, filmé de dos, la tête de Devos reposant sur celui-ci. On aurait pu s'attendre à une mise en scène convenue, mais, au contraire, Anne Le Ny nous surprend. Par exemple au tout début, quand on voit les préparatifs de Lindon, comme on s'est informé avant d'aller voir le film, on se dit qu'il fait cela dans un but précis ; on va découvrir que la personne concernée par ces préparatifs n'est pas celle à laquelle on avait d'abord pensé. Même chose quand Lindon est filmé au lit, chez lui, vers 5h30 du matin, lorsque le téléphone sonne. La personne qui est au bout du fil n'est pas celle que l'attendait si l'on s'est laissé guider par la scène qui a précédé celle-ci.
22:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
Sicko
Le nouveau film de Michael Moore sort sans le tapage qui a entouré la diffusion des précédents... peut-être parce que le polémiste se fait plus patelin, sans que l'humour frondeur et le goût de la provoc' bien organisée aient disparu.
Du coup, ceux qui n'aiment pas M. Moore ne changeront sans doute pas d'avis à l'issue de ce film et ses admirateurs ne seront pas déçus. On retrouve donc les défauts de Moore : des approximations (sur les systèmes de santé européens), un manque de recul critique sur Cuba (la séquence qu'il y tourne, fort intéressante au demeurant, est quasiment de la propagande pour le régime castriste... mais, devant un public yankee, Moore a une sacrée pente à remonter pour faire émerger un peu de sérénité dans l'appréciation qu'ont ses compatriotes du pays de Fidel) et une surutilisation de la musique (en général bien choisie, pleine d'ironie dans la séquence française) qui, d'un point de vue esthétique, ravale parfois le film au niveau de la télé-réalité étasunienne.
Mais le film abonde aussi en qualités. C'est d'abord, pour le public non-américain, une grande claque dans la figure : voici ce qui nous attend peut-être, nous les Frenchies, une fois que, sous la pression de certains lobbys médico-pharmaceutiques, nos gouvernements libéraux bon teint auront achevé le démantèlement de la protection sociale. Par moments, dans Sicko, on se dit que ce n'est pas possible, que la situation est trop ubuesque. Quand l'aspect financier prend le dessus sur le souci des malades, regardez ce que cela peut donner...
Certaines des séquences les plus drôles voient Moore jouer au Candide et poser aux assurés sociaux et aux personnels médicaux européens des questions qui suscitent des réactions amusées voire ironiques de leur part. Mais la meilleure séquence est, à mon avis, celle qui concerne Guantanamo, du constat de l'abandon des sauveteurs du 9/11 jusqu'à l'arrivée (clandestine ?) à Cuba. A proximité de la base US, Moore apostrophe les gardes, leur demandant l'autorisation d'entrer (ce qui, bien entendu, ne lui sera pas accordé, ce qu'il savait par avance) pour faire soigner les courageux héros (pompiers notamment) aussi bien que ces salauds de terroristes : ceux-ci, contrairement aux citoyens libres des Etats-Unis d'Amérique, bénéficient d'une efficace couverture médicale universelle... et gratuite !
15:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma