Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 31 octobre 2007

Rush Hour 3

   Cette fois-ci, notre duo d'intellectuels sartriens vient foutre la merde en France ! Cela nous donne une belle collection de lieux communs. Alors, quand c'est un pays asiatique ou latino-américain qui est concerné, on rit de bon coeur à la caricature lourde. Soyons beaux joueurs, il y a un fond de vérité. La police française, un peu "virile", voire raciste ? Les rues de nos grandes villes, un brin dégueulasses ? Les chauffeurs de taxi, gros beaufs suffisants ? L'antiaméricanisme, primaire ? Les femmes, des mégères ou des mondaines ? C'est l'accumulation qui est grossière.

   Et envoyez la musique ! Faites gicler les balles ! Zoomez sur les gonzesses canons !... Tout cela n'est pas très sérieux, ni subtil... mais on rigole bien. Les deux "héros" ne se mouchent pas du pied et ne sont pas mis sur un piédestal. Chris Tucker incarne certes un grand Black gouailleur et bon bagarreur, mais c'est aussi limite un crétin, un type qui n'arrive pas à ses fins. Jackie Chan interprète le personnage "respectable", oui, mais un gros coincé, corseté par une morale (en partie) d'un autre âge et un attachement infantile à certains moments du passé.

   J'aime toujours autant les cascades, en particulier celles auxquelles participe J. Chan. (Il prend quelques risques, comme le semi-bêtisier nous le montre avec la scène de la table retournée...) Les vues de Paris sont superbes. Les dialogues sont efficaces... et les personnages français gratinés. Roman Polanski est délicieux en maniaque de la fouille rectale (quelle belle scène que celle qui le voit, à la fin du film, dresser son index -peut-être odorant- devant le nez de ses anciennes "victimes") et le couple (façon Deschiens) formé par Yvan Attal et Julie Depardieu est à croquer. Notons que nos amis américains ont tout de même eu la délicatesse d'atténuer ce portrait à travers la sculpturale, intelligente et débrouillarde Geneviève et le personnage d'Yvan Attal, que l'on voit évoluer positivement.

   Reste toutefois que les scénaristes ne sont pas parvenus à s'émanciper des clichés concernant la France en général et Paris en particulier : la vision de la police remonte aux films des années 1950 et la manière dont l'antiaméricanisme français est montré laisse supposer que tout ce que dénonce le chauffeur de taxi est, au contraire, forcément bon. Il y a aussi un problème avec l'un des méchants : le fait qu'il fasse partie de la Cour pénale mondiale n'est pas innocent. On retrouve la méfiance éprouvée par les Yankees envers toute juridiction internationale. Ici il s'agit d'un décalque de la Cour pénale internationale, dont la fonction est déformée puisqu'en réalité, elle ne traite pas de la criminalité organisée.

  

15:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 30 octobre 2007

Le coeur des hommes 2

   Ah, qu'ils sont forts les scénaristes ! Prenez quatre mecs, un peu burinés par la vie. On les choisit de manière à ce que les adultes de classe moyenne s'y reconnaissent : deux incarnent le "bas" de la classe moyenne (un fonctionnaire, le prof et un commerçant, le charcutier), deux le "haut" (un patron et un free lance). Ils sont parisiens et se retrouvent régulièrement dans une propriété, sans doute dans un coin de Provence. C'est cool, la vie de "Bobo" !

   Ces quatre mecs se tapent des gonzesses sublimes... et les trompent tous plus ou moins. Ils essaient de la jouer copains avec ceux de leurs mômes qui sont adolescents ou jeunes adultes. Au moins, les blagues de cul sont bonnes : on rigole souvent. L'une des plus belles séquences est celle qui voit l'un des personnages (une indication : elle est gauchère) pratiquer une formidable distribution de gifles.

   Au second degré, on s'aperçoit que ces couples flanchent plus ou moins pour plusieurs raisons. La principale est qu'ils sont fondés essentiellement sur le cul, très pratique pour nouer une relation, insuffisant quand il s'agit de fonder quelque chose de durable. Les concepteurs du film ne semblent pas s'en rendre compte (il n'y a aucun recul sur les personnages, mis en scène très complaisamment). On nous donne donc comme modèles ces sympathiques adolescents attardés. On peut boire un coup avec eux, guère plus.

17:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

Paranoid Park

   Gus van Sant nous la rejoue Elephant : il essaie de nous mettre dans la tête d'un adolescent désaxé, a souvent recours a des travellings élaborés et a choisi la musique avec beaucoup de soin. Dans ce film, il se rapproche un peu du Larry Clark de Wassup rockers. (On nous présente un monde de skaters, à la marge.)

   D'où vient que j'aie été déçu ? Principalement du sentiment de "déjà vu" : dans ce film, Van Sant ne semble pas se renouveler. Cela reste plastiquement réussi, et il parvient à nous faire découvrir une partie de l'histoire au fur et à mesure que l'un des personnages prend conscience de ce qui lui est arrivé. Mais il ne bénéficie plus du sujet porteur d' Elephant (le massacre commis dans un lycée états-unien).

   On peut toutefois mettre à son crédit une petite critique du mode de vie : les parents sont absents, essentiellement préoccupés (d'après ce qu'on entend dire aux jeunes) par le pognon. Et, même si c'est un film centré sur les mecs, on a un aperçu des filles : une gentille tasspé (très bien interprétée ceci dit... on reparlera de cette actrice, Taylor Momsen, à mon avis) et la copine, moins superficielle.

15:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

lundi, 29 octobre 2007

Retour en Normandie

   Vous avez sans doute vu (ou entendu parler de) Etre et avoir, le précédent film de Nicolas Philibert. Dans ce nouveau documentaire, il revient sur les lieux où il débuta comme assistant-réalisateur, sur le tournage de Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère, il y a 30 ans de cela.

   Le film est intéressant à plusieurs niveaux. Il m'a d'abord permis de découvrir des extraits du film de 1976, que je ne connaissais pas, même si j'avais entendu parler du fait divers qui avait défrayé la chronique au XIXème siècle. Même si le jeu des acteurs peut paraître daté (pour le peu qu'on en voit), j'ai ressenti l'envie de voir ce "vieux" film.

   Retour en Normandie intrigue aussi par son aspect enquête policière : Nicolas Philibert veut retrouver tous les protagonistes, à commencer par les acteurs non professionnels : des habitants du coin ont incarné les lointains occupants de la région qui s'étaient trouvés mêlés à l'affaire. Les retrouvailles sont souvent drôles, piquantes, émouvantes. Le "suspens" reste entier jusqu'à la fin quant à celui qui a interprété l'assassin, qui a suivi un parcours assez atypique.

   Enfin, c'est aussi un documentaire sur ce qu'est devenu ce coin de Normandie au début du XXIème siècle. L'une des entrées est la profession exercée par tel ou tel ancien "acteur". Cela nous donne des séquences marquantes sur le métier d'agriculteur en particulier. Les témoignages des femmes nous font réfléchir, sur leur vie passée, leurs aspirations, la vie telle qu'elle est aujourd'hui.

   Au final, une belle tranche de "cinéma-réalité", loin, très loin de la réalité fictive, scénarisée que nous présente la télé-poubelle.

15:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 28 octobre 2007

Jours d'hiver

   C'est un d'O.C.N.I. (Objet Cinématographique Non Identifié) : une collection de courts-métrages d'animation, illustrant un renko, sorte de suite de haïkus sur le mode "marabout d'ficelle" : la fin d'un texte constitue le début du suivant.

   Les réalisateurs ont donc dû faire en sorte que leurs films soient liés entre eux. Les techniques d'animation utilisées sont extrêmement variées : crayonné, gouache, peinture à l'huile, images de synthèse, pâte à modeler, marionnettes... le tout très souvent retravaillé en numérique.

   La deuxième partie du film nous propose un passionnant making of, à partir d'un documentaire plus long qui semble avoir été tourné pour la télévision japonaise. Si la majorité des réalisateurs sont japonais, on trouve aussi des Russes, des Canadiens, un Britannique, un Belge et un Tchèque.

   Le résultat est réellement surprenant, poétique, drôle, envoûtant parfois quand la musique s'en mêle. Chaque filmounnet dure entre une et deux minutes, l'ensemble (docu compris) s'étendant sur 1h05 environ.

15:00 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 27 octobre 2007

Nocturna

   Les diverses vacances scolaires sont l'occasion, pour les distributeurs de films d'animation, de sortir un maximum de produits pour faire rentrer la thune. On a donc droit au meilleur comme au moins bon.

   Nous avons ici un film espagnol (avec une participation française), qui louche un peu sur Les triplettes de Belleville, parfois, au niveau de l'esthétique. C'est même mieux, à mon avis, puisqu'aux formes anguleuses et à la verticalité de la ville les réalisateurs ont ajouté beaucoup d'effets de transparence et d'ombres, très réussis.

   A la base, c'est une histoire pour marmots : il est question de surmonter sa peur du noir. Le monde de l'enfance est très bien rendu à travers les séquences de l'orphelinat... Dickens n'est pas loin. La bonne surprise est la présence des chats, qui jouent un rôle clé dans l'histoire. Hasard ou pas, les étoiles sont personnalisées : ce sont de ravissants petits bouts de femmes... des fées somme toute (mais des fées vulnérables). Le comique est véhiculé principalement par les lumignons, petits bonshommes qui ont, en quelque sorte, le feu au derrière ! Le chat-man (maître des chats) incarne le protecteur costaud, sorte de substitut du père et du grand frère.

   Le scénario est élaboré : l'intrigue n'est pas simpliste, tout en restant accessible aux jeunes. Les voix françaises ont été bien choisies : Jean-Luc Reichmann, Roger Carel et Evelyne Grandjean donnent du volume à leurs personnages !

20:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 26 octobre 2007

Stardust, le mystère de l'étoile

   La dernière fois que je m'étais risqué à aller voir un film heroic fantasy, ç'avait été une déception. Vous souvient-il d'Eragon, cette semi-bouse sucrée ? Pour Stardust, j'ai surmonté mes réticences en raison de la distribution : tant de bons acteurs ne peuvent pas s'être commis dans de la crotte de bique.

   Attention toutefois, c'est très "fleur bleue". Cela tombe bien, je suis client ! Le côté "fantasy" est bien servi par les effets spéciaux, très jolis sur grand écran. La durée (2 heures) est adaptée : l'histoire a le temps de se développer, sans que l'on sente de la précipitation à conclure. Il est vrai, ceci dit, que dès le début, on sent à peu près comment tout cela va se terminer.

   Le film mérite particulièrement le détour pour son humour. Dès le début, Peter O'Toole, en monarque vieillissant, nous la joue vieux grigou (jadis, il a liquidé ses frères pour accéder au trône... et il ne serait pas contre que la tradition se perpétue... à la surprise de ses fils). C'est une illustration de ce que les concepteurs du film ont essayé de mettre en oeuvre : le détournement maîtrisé des codes de l'heroic fantasy, au service d'une romance un brin caustique.

   Cela explique le surgissement dans l'histoire de cette sorte de deus ex machina qu'est Robert de Niro en pirate des airs (et de la foudre), vrai travelo sous ses dehors de gros dur ("Mais, chef, cela fait longtemps que l'on sait que vous êtes une chochotte !"... un grand moment de cinéma). L'autre ex-star sur le retour, Michelle Pfeiffer (ah, Susie et les Baker boys, ah Madame de Tourvel, ah Catwoman...), pète la forme, soit qu'elle retrouve la jeunesse, soit qu'elle jouisse de sa duplicité, de sa méchanceté, de sa vilennie... mmmm ! On peut aussi analyser son personnage comme une réflexion sur le vieillissement. C'est un autre intérêt : plusieurs niveaux de lecture sont possibles.

   Mais, pour attirer le public djeunse dans les salles obscures, on lui offre en pâture deux tourtereaux, un Charlie Cox très moyen et une Claire Danes dans la lignée des canons hollywoodiens, dans un rôle finalement assez passif. Elle apporte toutefois un je-ne-sais-quoi qui donne un supplément d'âme à ce film, notamment par l'expressivité de son visage. De surcroît, la personne qui la double dans la version française a très bien fait son boulot !

22:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 19 octobre 2007

Michael Clayton

   C'est produit (entre autres) par Steven Soderbergh, George Clooney et Sidney Pollack. Ce n'est donc pas un film de commande, plutôt un film de convictions... et c'est d'abord un film de genre : un polar, un polar économico-juridique même. Tout cela peut paraître rebutant, d'autant plus que l'histoire est alambiquée, comme toutes les grosses arnaques. Un conseil donc : si vous avez un pote un peu mou du bulbe, ne l'emmenez pas voir ce film.

   Ceci dit, même le crétin de base est capable de prendre du plaisir à cette histoire. C'est très bien réalisé, avec des moments assez virtuoses, comme cette tentative de plan-séquence peu après le début, avec ces scènes de nuit, ces reflets changeants sur les voitures, les vitres des fenêtres... Rien de révolutionnaire mais du joli, de l'efficace, du maîtrisé quoi. Néanmoins, ce côté "bien léché" peut parfois agacer. (Ceci dit, on peut y voir la volonté de créer un contraste entre une vitrine de "luxe, calme et volupté" et une arrière-cour toute de fange et de moisi.

   Dois-je parler des acteurs ? Ils sont excellents. Les hommes (une pléiade) et une femme en particulier : Tilda Swinton (vue notamment dans Broken flowers), captivante en executive woman brillante et (très) ambitieuse.

   Il faut être particulièrement attentif à la séquence du début, qui précède le cœur du film, qui est un gros flash-back. Cette même séquence revient à la fin, sous un autre angle. Cette relative non-linéarité perturbe un peu : on ne sait pas trop ce qu'il se passe, du moins au début. C'est bien !

   Quand on commence à comprendre, on voit le polar se muer en film politique, en dénonciation du rôle à la fois des grandes entreprises (ici une chimique) et des cabinets d'avocats prêts à tout pour palper l'oseille. Il est donc question de morale... mais attention : pas la morale de nœud-noeud prêchant la Vertu en chaire, plutôt la morale civique. La fin est donc (en partie) attendue. Reste une réflexion méritoire sur le conflit entre l'appât du gain et la vraie vie, celle dans laquelle les humains ne sont pas que de simples numéros. Ce n'est déjà pas si mal pour un film de divertissement.

12:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 17 octobre 2007

Un jour sur Terre

   A priori, je suis client de ce genre de film : j'aime voir des documentaires sur grand écran... d'autant plus si les ours et les félins sont de la partie ! C'est le cas ici. L'ours sert d'exemple-type, notamment à travers son destin, perturbé par les changements climatiques. A ce propos, il m'a semblé qu'une forme de bruitage avait été ajoutée : les cris des animaux m'ont semblé réels, mais les sons des pas sur la neige m'ont furieusement fait penser à la manière de doubler des skieurs ou des randonneurs de montagne. Ai-je tort ?

  Plusieurs séquences sont d'une grande force : la chasse au caribou (Tabernacle !), avec un joli loup (très intelligent dans sa manière de choisir et d'affaiblir sa proie... le tout, vu du ciel), le requin boulotteur de phoque, le guépard lui aussi chasseur (un passage très stylisé). Les auteurs ont recours aux "classiques" : ils nous montrent les petits, avec leurs adorables bouilles et la touchante maladresse de leurs premiers pas. La séquence des lions et des éléphants, si elle est impressionnante, m'a laissé quelque peu dubitatif : il est évident que la scène est éclairée par les opérateurs. Alors, séquence scénarisée ??

   Globalement, cela reste agréable (même si j'avais préféré La planète blanche, plus abouti au niveau des parties "polaires", mais aussi pour la migration gigantesque des caribous, mieux rendue dans ce film-là, sans scène de chasse). Le commentaire n'est pas toujours intéressant, peut être parfois approximatif, mais les accents d'Anggun sont plaisants.

13:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 16 octobre 2007

Le mariage de Tuya

   La belle et dynamique Tuya est bien embêtée : comment faire tourner un élevage ovin avec un mari handicapé et deux enfants sur les bras ? Le couple (des Mongols de Chine) se résout à divorcer : il faut passer devant un responsable du Parti communiste, qu'on voit un peu étonné de la démarche : la néo-célibataire veut trouver un mari qui assure le boulot... et qui accepte la présence de l'ex et des moutards.

    La nouvelle se répand. On assiste alors à un joli ballet de prétendants, qui arrivent à cheval, en moto... en Mercedes même ! C'est qu'elle a de la valeur, la donzelle ! A l'occasion d'un séjour en ville, on a un aperçu de ce que deviennent les personnes abandonnées par leur famille, dans des foyers où une partie des places est réservée aux anciens fonctionnaires communistes.

   Il y a aussi le voisin, un gentil imbécile que sa femme mène par le bout du nez. Il donne un coup de main à Tuya, peut-être en espérant mieux... C'est donc une comédie sentimentale, douce-amère, qui se situe dans une région de Chine à fort particularisme. Ici, contrairement à ce qu'on a pu voir, par exemple, dans Le chien jaune de Mongolie (dont l'action se déroule dans la Mongolie indépendante), la population a été plus ou moins sédentarisée. Quelques scènes ont été conçues de manière à mettre en valeur le côté "pittoresque" (avec la présence du chameau, la description minutieuse de l'intérieur des habitations, des coutumes relationnelles...).

   Au début, une mention fait état du soutien d'un organisme gouvernemental à ce film. Il s'agit du même organisme qui a aidé à la réalisation du film Le dernier voyage du juge Feng : le pouvoir "communiste" (enfin, ce qu'il en reste) a visiblement la volonté de mettre en image une sorte de "conservatoire" des coutumes des peuples minoritaires du pays.

11:05 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 14 octobre 2007

Joyeuses funérailles

   Avant d'aller voir ce film, je me suis dit : "Les Britanniques nous refont le coup de Quatre mariages et un enterrement". J'y suis allé en me disant que, même si ça n'allait pas être très nouveau, ce serait toujours plaisant (le bouche-à-oreille était bon)... bien plus, en tout cas, que de regarder deux bandes de crétins bodybuildés ahaner sur une pelouse entourée de panneaux publicitaires... Au moins, je n'ai pas eu à faire la queue (ni à subir, en cours de film, les échos à peine assourdis des klaxons victorieux... une bien belle soirée, donc !).

   Dès le générique, on est mis dans une ambiance de dérision, avec cette animation mi-GPS mi-cadastrale, cercueil mobile en prime. Le premier "gag", s'il est attendu, est néanmoins efficace. Le reste du film est à l'avenant, avec un crescendo qui culmine entre la 45e minute et 1h15 grosso modo, où là, on plonge dans la franche hilarité.

   Les acteurs sont très bons, les dialogues ciselés (à entendre en version originale, of course, pour les accents délicieux). Ah, qu'ils sont cons ces rejetons de la bonne bourgeoisie, radins friqués et culs pincés, hypocrites au possible. On a les prédateurs, qui écrasent tout sur leur passage : le film vise à faire craqueler ce profil un peu trop solide. On a aussi les victimes désignées, les cinquièmes roues du carrosse, méprisées par les autres. Comme nous sommes en Grande-Bretagne, la réunion de famille ne serait pas complète sans un ou deux originaux, l'un d'entre eux nous conduisant droit à une catastrophe scatologique du plus bel effet !

   L'entrecroisement des petites histoires de ces personnages travaillés par des soucis divergents se fait habilement. L'un des fils rouges est un flacon de pilules de "valium", qui permet de pimenter au plus haut point cette journée cérémonielle. L'autre fil rouge est le vécu sexuel de l'un des personnages (comme nous sommes en Grande-Bretange, je ne juge pas nécessaire d'en dire davantage...). Vous mélangez le tout, secouez bien fort... et obtenez LA comédie de la rentrée !

P.S.  Le titre original est Death at a funeral, traduisible par "(La)Mort à des Funérailles". Si j'avais eu à choisir le titre français, j'aurais peut-être penché pour une version plus cocasse, du genre "Mort aux funérailles !"... Ouais, bon, d'accord, je ne suis pas un professionnel du cinéma... et puis, Joyeuses funérailles, ça rend bien, faut le dire.

15:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 13 octobre 2007

Le dernier voyage du juge Feng

   A la base, il s'agit de la dernière tournée judiciaire de la greffière et adjointe du juge Feng, qui est la cheville ouvrière du système en fait : recrutée pour sa connaissance des langues et coutumes locales, elle va être mise à la retraite anticipée pour céder la place à un jeune coq sorti de l'école, qui accompagne les deux ancêtres dans ce périple.

   C'est d'abord d'une grande beauté formelle. La lumière est magnifique, la cadrage soigné, les paysages pittoresques, parfois somptueux (à voir sur un grand écran, bien sûr). Le réalisateur a aussi été très attentif aux animaux, qui jouent un si grand rôle dans cette partie rurale du Sud de la Chine : chevaux, cochons, chats, chiens, ânes, chèvres...

   C'est surtout une belle comédie sociale, qui suscite le rire par l'incongruité de certaines situations : le vol d'un cheval qui n'est pas un vol, un divorce qui n'en est pas tout à fait un, un mariage qui se fait puis ne se fait pas...La grandeur de la Justice en sort parfois amoindrie !

   C'est enfin une chronique de mœurs, autour de la vie du sympathique trio : le juge Feng picole pour oublier qu'il a peut-être raté sa vie, son adjointe se désole de devoir abandonner un métier (et un homme) qu'elle affectionne, le jeune, qui a des idées très arrêtées sur la loi, pense surtout à son mariage !

19:20 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 12 octobre 2007

Halloween

   En dépit du renouvellement des équipes de scénaristes, de la participation de personnes à l'imagination débordante, les séries s'épuisent. Depuis quelques années donc, la tendance est au retour aux origines (pour Batman, H. Lecter...), plutôt avec succès, il faut le reconnaître.

   Dans le cas qui nous occupe présentement, on nous propose un film coupé en deux, à l'image de ce qui arrive à certains personnages ! La première partie est la plus inventive : elle vise à nous faire comprendre comment le jeune Michael Myers est devenu le monstre sanguinaire qui a fait la joie de maintes salles obscures. On s'appuie essentiellement sur la psychologie : un tueur en série qui se respecte fut un enfant victime de sévices et n'a pas bénéficié d'un cadre familial très serein. Cette partie du film peut déconcerter le public fan de "séquences sauce tomate". La peinture de cette famille (recomposée) de petits blancs est sans pitié... car, dans ce genre de film, c'est de Morale dont il est question. Le jeune Myers finit par zigouiller les méchants, les pervers, les débauchés. C'est pourquoi ce genre de films plaît tant à un certain public. Le blanc frustré sexuellement, pas très riche, y jouit de voir de ravissantes créatures subir les pires tourments (à l'exception du viol, présent à l'état symbolique, en particulier dans la séquence qui voit une beauté provocante saigner de partout).

   Une mentalité assez conservatrice est donc à l’œuvre : le tueur en série ne s'en prend pas, en général, aux "purs" (les enfants)... et il est moins sadique dans la manière de tuer les "moins méchants".

   La deuxième partie du film est très prévisible... surtout quand on a déjà vu un paquet de films de ce genre. Et va-z-y que ça hurle, que ça saigne, que ça cogne, que ça échappe de justesse au tueur avant qu'il ne ressurgisse, que ça meurt puis ressuscite (tout ce qui est lié au flingue est hyper convenu). Le spectateur non trisomique comprend très tôt qui est la sœur du tueur. Par contre, on se demande comment, du fin fond de sa cellule, il a pu apprendre tant de choses sur la petite ville... sans doute le fameux "sixième sens" des barbaqueurs d'élite.

11:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 09 octobre 2007

L'Ennemi intime

   ... ou comment une fiction "de gauche", imprégnée de l'esthétique hollywoodienne, tente de rendre compte de la "sale guerre" (d'Algérie).

   C'est d'abord assez joli à regarder : les paysages sont habilement mis en valeur (à ceci près que l'action, censée se dérouler en Algérie, est filmée au Maroc) et les teintes bleutées (pas que pour les séquences de nuit) rendent bien, surtout sur un grand écran. Les scènes de combat sont réalistes : on nous présente des actions de guérilla et de contre-guérilla.

  Côté acteurs, le bilan est plutôt positif. Dupontel campe efficacement une sorte d'archétype. Les soldats musulmans sont remarquablement incarnés. A noter aussi la performance d'Aurélien Recoing en officier supérieur sans état d'âme. Par contre, Magimel ne me convainc qu'à moitié. Si sa "conversion" est spectaculaire (on y croit), il m'est apparu assez maladroit dans sa manière de jouer le personnage au début de l'histoire.

   C'est une fiction "de gauche" parce qu'elle choisit de montrer les horreurs de la guerre, des deux côtés certes, mais avec une prédilection pour les crimes de guerre commis par l'armée française : les scènes de torture sont les plus "détaillées". De plus, l'absence des pieds-noirs saute aux yeux : quand même ! De ce point de vue, un film comme Cartouches gauloises, beaucoup plus maladroit dans la forme, est parfois plus subtil sur le fond.

10:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 05 octobre 2007

Un Coeur invaincu

  Joli titre, ne trouvez-vous pas ? Cela sonne mieux que A mighty heart qui, si je ne m'abuse, se traduit par "Un cœur puissant"... et c'est le titre original du livre écrit par Mariane Pearl. (Et une lecture de plus programmée pour la Noël !) Deux écueils étaient à éviter : le style larmoyant et l'islamophobie primaire.

  Eh bien, c'est une grande réussite. Le choix de M. Winterbottom (pour la réalisation) s'avère judicieux. Son style, qui s'inspire du documentaire, atteint ici sa maturité. Mais qu'est-ce que cela veut dire ? demande le teigneux du fond. Mon petit, cela veut dire que les mouvements de caméra sont mieux maîtrisés que dans ses précédents films et que la "bougeotte" se limite aux séquences où elle est judicieuse : elle contribue à transmettre aux spectateurs la fébrilité qui était celle des enquêteurs.

   J'ai vu le film en version française et j'ai apprécié que seuls les dialogues en anglais aient été doublés. Les parties en ourdou sont sous-titrées, ce qui renforce le sentiment de réalisme. Comme des Français interviennent dans le film et que quelques scènes ont été tournées à Paris, peut-être certaines répliques sont elles en français dans la version originale. (Si une personne a l'info, elle peut la faire passer ici.) L'essentiel du film se déroulant au Pakistan, ce pays et le voisin indien (où l'on peut trouver, ô merveille, des acteurs musulmans parlant ourdou et ressemblant furieusement à des Pakistanais) ont fourni le cadre. Au Texas ont été tournées les scènes avec la "famille Pearl" (et sans doute aussi les courts passages censés se dérouler au QG du Wall Street Journal).

   Angelina Jolie est remarquable. Cela me fait tout drôle d'écrire cela. Il y a 10-15 ans, je ne l'aurais pas fait : sauf exception, je n'allais pas voir les films commerciaux dans lesquels elle tournait. Mais, depuis quelques années, sa carrière a pris une autre direction. Elle est ici magnifique de retenue et de détermination, grande dans la douleur, belle dans l'amour. (Petite remarque au passage : il semble qu'on ait voulu un peu l'enlaidir, pour éviter d'être accusé de faire une superproduction hollywoodienne, mais le problème est que la vraie Mariane Pearl, pour le peu que j'en ai vu, est une pure beauté !)

cinéma

   Côté "pipole", une collègue de travail m'a appris qu'Angelina était réellement enceinte au moment du tournage... enceinte de "Brad", a-t-elle ajouté, des étoiles dans les yeux. Il semble par contre que l'accouchement du film ne soit pas celui d'Angelina.

   Quelques réserves pour terminer. Dans le film, l'enquête avance de manière trépidante, notamment parce que les services spéciaux peuvent se comporter comme bon leur semble dans le Pakistan de Pervez Musharraf. Les mandats de perquisition, d'arrêt, l'habeas corpus, tous ces machins démocratiques semblent superfétatoires dans la lutte contre le terrorisme. Je suis bien conscient que ce pays est une poudrière, mais j'ai vu comme une justification du régime policier, présenté comme étant du "bon" côté (occidental)... et surtout le meilleur rempart contre la talibanisation du pays... d'autant plus que le ver est dans le fruit, ce que le film montre très bien, à plusieurs reprises.

22:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

jeudi, 04 octobre 2007

Les enfants de Russie

   Si ce film ne vous paraît pas faire l'actualité, ce n'est guère étonnant : il a été produit en 2001. Il est donc sans doute sorti cette année-là en Espagne (c'est une production d'une chaîne de télévision ibérique)... un peu plus tard en France (en 2004).

   C'est un documentaire sur des survivants : des enfants de républicains espagnols, souvent communistes, qui ont décidé de mettre leur progéniture à l'abri des franquistes. L'U.R.S.S. a accueilli les moutards... et semble les avoir bien traités : ils ont été logés, nourris... et éduqués en espagnol (et un peu en russe aussi, quand même). Pour certains d'entre eux, ce fut la chance de leur vie : ils ont eu accès à une éducation gratuite, assez poussée. Pour d'autres, ce fut le drame, en particulier à partir de 1941 : l'invasion allemande les a plongés dans une situation très difficile, puisqu'ils étaient souvent hébergés dans la partie occidentale de l'empire bolchévique. Les témoignages portant sur ces années sont particulièrement touchants.

   C'est très instructif, parfois drôle. Des images d'époque sont ajoutées aux entretiens filmés à la fin du XXe siècle (et au début du XXIème). C'est tout de même un peu long (1h35, pour un docu, ça se supporte s'il est excellent). A noter que je n'ai pas vu ce film à Rodez, mais à Decazeville, l'ancien coeur charbonnier et sidérurgique de l'Aveyron, en pleine reconversion. Le cinéma est à l'unisson : la vieille salle municipale Jean-Paul Sartre (les hordes rouges sont décidément partout) a cédé la place à un mini-complexe très moderne, La Strada, dont les trois salles sont construites en amphithéâtre. A ce confort s'ajoute une programmation qui ne délaisse pas l'art et essai (en version originale sous-titrée)... et les tarifs sont abordables.

18:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 03 octobre 2007

99 francs

   Je n'ai pas lu le "roman" de Beigbeder... qui me paraît être un habile imposteur : le genre je profite du système tout en crachant dans la soupe. Toujours le vieil idéal du beurre, de l'argent du beurre... et du cul de la crémière, une cadre publicitaire en l'occurence. (Par contre, j'ai bien aimé ses petites apparitions dans le film.)

   Jan Kounen n'est pas un réalisateur qui m'emballe des masses. C'est un habile faiseur, mais pour l'inspiration, il a des progrès à faire. Cela nous donne un film inégal.

   Tout d'abord la partie "critique du monde de la pub" est ratée. Le film joue sur plusieurs degrés. Il contient de vrais publicités pour de vrais produits, sans que leur insertion dans l'histoire soit vraiment justifiée (et encore moins mise en perspective). Le film contient aussi de fausses publicités, présentées comme des vraies, faisant partie de l'intrigue. A cela s'ajoutent des séquences tournées comme des spots de pub. On sent les gros clins d'oeil, parfois très réussis ceci dit. Il faut faire attention aux détails dont certains plans sont émaillés. C'est plaisant. Mais il y a aussi des séquences qui ne sont pas censées être du registre publicitaire... et qu'on a bien du mal à distinguer des autres. C'est là tout le problème de Kounen : il n'a pas su s'émanciper de son sujet. Il n'y a donc aucune chance pour que le spectateur moyen sorte de la projection mieux armé (et plus réticent) vis-à-vis de la publicité qu'il ne l'était avant d'entrer dans la salle. Du côté de la production (ou du scénario), on a dû le sentir, ce qui explique le petit texte moralisateur de la fin.

   Restent les acteurs, excellents, cabotins sans excès... et l'humour, auquel j'ai été particulièrement sensible : c'est (souvent) du pipi-caca-vomi. Je recommande tout particulièrement la séquence du début au cours de laquelle le héros Octave parcourt son appartement, un lendemain de murge : c'est délicieux ! A noter aussi la scène des toilettes et du PQ... potache à souhaits !

   Côté drôlerie, je mettrai de côté une autre séquence : celle du reformatage du spot pour le yoghourt, qui voit les deux héros bâcler en 5 minutes un projet daubique, utilisant les grosses ficelles... mais qui va susciter l'enthousiasme général. C'est, avec la scène du choix de l'actrice, le seul vrai moment de satire du film. (On a cru bon de faire dire à Octave -en voix off- que le patron du groupe laitier est "un gros con", preuve qu'on n'était pas certain qu'à la vision du film ce soit suffisamment évident.) On pourrait peut-être y ajouter, si ce n'était pas aussi attendu, le détournement du spot télé. Mais j'ai trouvé la version "trash" finalement pas si drôle que cela par rapport à l'originale, très comique prise au second degré.

13:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma