vendredi, 31 août 2007
Mr Brooks
Kevin Costner casse un peu son image pour interpréter ici un méchant assez gentil, au lieu d'un gentil très gentil comme il le fait d'habitude. William Hurt l'aide un peu. En face, on trouve notamment la délicieuse Demi Moore.
J'ai eu du mal à adhérer au principe du "mauvais conseiller" (William Hurt), qui oblige le scénariste à prévoir un contrepoids (la foi chrétienne du héros en l'occurence). C'est pesant, surtout au début mais si on adhère à l'intrigue, les acteurs étant bons, cela finit par passer. C'est même une source d'humour, l'une des qualités de ce film, qui essaie d'innover un peu dans le genre du polar. Bon, cela ne casse pas des briques, mais c'est efficace et assez bien foutu.
Pour profiter à fond du film, il faut écouter très attentivement les paroles de la mauvaise conscience (qui sait plein de trucs qu'on ne découvre que par la suite)... et se demander qui est vraiment à l'origine de telle action (comme un déménagement). L'un des grands plaisirs du film réside dans le jeu du chat et de la souris entre l'enquêteuse (Demi... C'est quand tu veux pour me poursuivre !) et l'assassin, qui en pince un peu pour la fliquette... Tu parles, elle le fait bander un max, oui ! Mais, ici comme ailleurs, la morale hollywoodienne est sauve : l'homme bien marié, bon père, ne fautera pas, même s'il va donner un coup de papatte à sa dulcinée policière.
La fin ménage suffisamment d'incertitudes et de coups de théâtre pour qu'on sorte du film pas mécontent, sans être ravi pour autant.
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jeudi, 30 août 2007
Gen d'Hiroshima (suite)
Emballé par le premier tome, j'ai acquis les suivants (2,3,4,5 et 6).
Le volume 2 se passe à l'été 1945. Gen et sa famille sont confrontés à deux gros problèmes : se nourrir et se loger. Ils découvrent l'égoïsme de nombre de leurs compatriotes. Ils finissent par s'installer chez une amie de la mère de Gen... dont les proches voient d'un très mauvais oeil l'arrivée de ces "intrus". Les conflits qui se déroulent dans cette maison sont à la fois ahurissants et drôles : l'auteur a pris du recul, même s'il ne cache rien des difficultés rencontrées à l'époque.
Gen passe son temps à chercher à manger, et il croit encore à la possibilité de la survie des membres de sa famille qu'il a pourtant vu périr à Hiroshima, sous les décombres de leur maison. Dans ses pérégrinations, il rencontre des bandes de gamins, souvent orphelins, qui luttent pour ne pas mourir de famine. Il croise aussi une fille défigurée par les radiations, qui rêvait de devenir danseuse. Lui-même s'aperçoit qu'il perd ses cheveux.
Petite remarque : je n'ai pas pu me procurer ce tome à Rodez même. Le magasin spécialisé dans la bande dessinée proposait les volumes 1,3,4,5,6 et 8, alors que l'espace culturel Leclerc n'avait que le tome 10 (le dernier : pas de stock chez eux... trop cherrr !). Il était aussi absent des rayons de la grande librairie locale (qui, par contre, propose les tomes les plus récents). Le week-end dernier, je me suis rendu à Toulouse : j'en ai profité pour faire l'achat du tome 2, à la librairie Ombres blanches.
Le volume 3 que j'ai acheté est "collector" : deux cahiers ont été inversés au moment de la reliure : on passe de la page 64 à la 97, puis de la 128 à la 65, pour rebasculer de la 96 à la 129. J'ai gardé l'exemplaire. Ce volume est centré sur le personnage d'un irradié, gravement malade, qui loge dans sa famille, qui l'accepte mal, tant il est purulent. Gen va s'en occuper (au départ, pour de l'argent) et découvrir que le bonhomme est un peintre. La famille de Gen est toujours autant soumise à la vindicte des logeurs, alors que dans la région, certains enfants ont mis au point des stratégies particulièrement élaborées pour s'en sortir.
Le quatrième tome se déroule après la guerre. La bombe continue à faire des victimes, au grand désespoir de la population. La petite sœur de Gen, née le jour de la bombe, tombe malade, puis disparaît. Parti à sa recherche (ainsi qu'en quête de nourriture), Gen fait plusieurs rencontres, qui sont autant de petits reportages sur l'état de la société japonaise de l'époque : il retourne à l'école, voit la montée en puissance des yakuzas et l'arrivée des "diables américains", que l'on déteste à cause de la bombe, mais dont on apprécie les sucreries (les chewing-gums en particulier) et les réserves alimentaires. La couverture montre ce à quoi sont réduites certaines Japonaises pour survivre. Ce tome est aussi l'occasion de nous faire découvrir des rites bouddhistes, auxquels Gen ne croit guère, sauf s'ils lui permettent de réunir de quoi faire vivre sa famille.
Le volume 5 prend un tour encore plus dramatique : la mère est gravement malade et les enfants sont pris entre le rejet des "Japonais normaux" et l'influence des yakuzas, qui cherchent à profiter des enfants des rues (face à une police impuissante et discréditée). Quelques rayons de soleil viennent égayer l'atmosphère, comme le vieil écrivain abandonné, qui devient le second père de la bande d'orphelins, formant avec eux une nouvelle famille, celle du cœur et de l'entraide.
Ce tome est aussi l'occasion, pour l'auteur, de faire émerger plusieurs éléments de critique politique : Gen se contrefiche de la visite de l'empereur à Hiroshima ; il voudrait que tous les responsables japonais de la guerre et les Américains paient pour leurs crimes. La reconstruction politique du pays est montrée sous un jour assez trouble, avec des candidats loin d'être honnêtes et des yakuzas sans cesse plus présents. Quant aux victimes de la bombe, elles intéressent au plus haut point les autorités états-uniennes... Pour survivre, les enfants vendent des crânes...
La couverture du volume 6 montre le meilleur ami de Gen (qu'il avait jadis pris pour son petit frère, décédé dans l'incendie d'Hiroshima), qui fricote avec les yakuzas, enfermé dans un centre pour jeunes délinquants. Il va s'en échapper, mais la violence règne au dehors. De surcroît, la mère de Gen est toujours malade et se nourrir correctement reste une épreuve quotidienne, d'autant que le marché noir est florissant. Gen retrouve un personnage qu'il avait rencontré jadis (est-ce le début d'une histoire d'amour ?) et sa petite troupe se montre très entreprenante : elle parvient à s'acheter une machine à coudre ; l'avenir s'annonce un peu meilleur. Mais la "scoumoune" guette : le vieil écrivain a la santé fragile et son livre sur l'horreur d'Hiroshima ne trouve pas preneur, tant la censure est puissante à l'époque.
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mercredi, 29 août 2007
Economie pas chiante
Quand un universitaire atypique rencontre un journaliste du New York Times, cela peut donner un très bon livre d'économie... et de sociologie. Il s'agit de Freakonomics, écrit par Steven D. Levitt et Stephen J. Dubner.
Au plaisir de la lecture (les auteurs ne manquent pas d'humour et ils sont d'assez bonnes plumes... merci la traduction !), vous ajouterez la joie d'apprendre pas mal de choses, parmi lesquelles :
- la cause de la chute de la criminalité dans les grandes villes états-uniennes à la fin du XXe siècle (grâce à la réaugmentation du nombre de policiers dans les rues... et surtout à la libéralisation de l'avortement une vingtaine d'année auparavant) ; les auteurs s'appuient sur des statistiques et comparent notamment le cas états-unien à celui de la Roumanie (ce qui, incidemment, nous ramène au film qui a obtenu la palme d'or à Cannes en 2007) ; le prestige de R. Giuliani, l'ancien maire de New York, en sort amoindri
- pourquoi les agents immobiliers sont de gros enfoirés (qu'ils soient obèses ou pas)... et pourquoi ils n'ont pas complètement tort de l'être
- la raison pour laquelle les revendeurs de drogues des ghettos vivent chez leur môman, même quand ils approchent la trentaine (quand on vous dit que le "marché de la drogue" fonctionne comme n'importe quel secteur pyramidal !)
- la manière dont on a pu repérer les enseignants des écoles publiques du secteur de Chicago qui trichaient pour favoriser leurs élèves aux évaluations (c'est démontré tableaux de chiffres à l'appui... très fort)
Ce n'est qu'un échantillon des sujets traités dans ce passionnant bouquin apte à réconcilier les plus mathophobes avec l'utilisation des statistiques.
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dimanche, 26 août 2007
Mariage à l'iranienne
Si vous avez déjà vu des films iraniens d'art et d'essai, vous allez être déçus ! La subtilité n'est pas le fort de cette comédie de moeurs politiquement correcte à sa façon.
D'abord, c'est assez mal joué, ou plutôt c'est surjoué. Visiblement, on a demandé aux acteurs d'en faire des tonnes. C'est dire l'opinion qu'ont les producteurs du spectateur moyen... Les maladresses sont aussi techniques : la postsynchronisation est déficiente ; on voit bien, dans une scène, que ce ne sont pas les femmes qui chantent (on aurait quand même pu s'assurer qu'elles remuent convenablement les lèvres !) ; on remarque, dans une autre, que les musiciens simulent avec une incompétence digne d'un ministre français du développement durable.
Passons au "politiquement correct". Le papa ultra-conservateur (mais qui a bon fond et se rend généralement aux arguments de sa chère et tendre épouse, un modèle de soumission voilée qui sait mener son homme par le bout de son...) et antiaméricain de base va finalement laisser sa fifille adorée (mais un peu trop indépendante quand même...) épouser un norrible Yankee (celui-ci, interprété avec une niaiserie remarquable par un rouquin barbu, se prénommant David... Rassurez-vous, il n'est quand même pas juif ! C'est dommage, cela aurait pu donner un peu de piquant au film...), un Yankee très comme il faut : il est passionné par la culture persane, cherche à apprendre le farsi, est visiblement contre la politique menée par son gouvernement... et accepte de se faire circoncir et de se convertir à l'islam ! (Une approximation en passant : de nombreux Zétasuniens, quoique chrétiens, sont circoncis, notamment pour des raisons médicales.)
Le tout est noyé dans des hectolitres d'eau de rose, à faire passer les films Bollywood pour des modèles de jansénisme ! La cinématographie indienne semble avoir influencé ce film, mais, hélas, on y retrouve plutôt les défauts que les qualités. Je vais quand même terminer par un bon point : la dénonciation, à travers le personnage du marchand de tapis hypocrite, des tartufes magouilleurs.
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mercredi, 22 août 2007
Planète terreur
... un film Grindhouse... le deuxième volet du diptyque comprenant Boulevard de la mort de Tarantino, d'ailleurs présent dans le film, dans un petit rôle croquignolesque.
On sent la bande de potes qui veut s'éclater. C'est quand même cool, le cinéma ! On fait jouer les copines du moment et quelques autres (certaines femmes sont prêtes à tout pour que l'on voit leur joli minois sur grand écran). Cela donne un casting d'enfer, avec la famille Rodriguez, Bruce Willis et une tripotée de bombasses qui ne s'en laissent pas compter. Le film est malin : il joue sur le plaisir qu'éprouvent nombre de spectateurs masculins à voir ces corps charmants à demi dénudés, mais en même temps, sous le prétexte d'une bobine manquante (ouais c'est un film "cheap", ne l'oubliez pas ! ... Tu parles ! Le paquet de pognon qu'ils ont dû mettre dans les trucages numériques !), on nous coupe la scène de sexe et on nous retransporte en pleine action, avec une ellipse que le spectateur de base n'a aucun mal à combler. Le sang gicle abondamment, sans économie... et de manière fort réjouissante, ma foi ! Merveilleuse scène que celle qui voit les véhicules renverser, défoncer, éclater les zombies sur la route.
L'histoire ? Euh, ben, on s'en fout un peu. On sent l'hommage à La nuit des morts-vivants, on retrouve un peu de Une nuit en enfer (c'est la "Rodriguez touch"... je trouve Tarantino plus imaginatif). Résultat ? On n'a pas peur une seconde, mais on rigole. C'est toujours mieux que la ribambelle de bouses qu'on nous sert depuis bientôt deux mois.
Tiens, en passant. Ce film, comme l'autre volet, témoigne d'une attitude ambiguë vis-à-vis de la gent féminine. D'un côté, les femmes sont des héroïnes à part entière et leurs personnages sont dotés de fortes personnalités. D'un autre, elles subissent pas mal d'avanies (dans un moment très comique, une blonde, victime de son mari jaloux -et cocu, voit l'une de ses mains se retourner... mmm ; la brune en chef perd une jambe), mais pas de viol (juste une tentative, dont je ne vous dirai pas comment elle s'achève). Tarantino s'offre même le luxe d'insulter copieusement l'un des personnages féminins... vous me direz, c'est dans le rôle, ouais, mais, vu la codification des relations entre les deux sexes outre-Atlantique, je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a là comme un exutoire. Je suis sûr que, dans cette scène, Tarantino a pris son pied !
P.S.
A un moment, il est question de la poursuite de Ben Laden, cause de tous les maux représentés dans le film. Cela fait un peu "rebelle" (et ça peut aider à vendre le film en Europe) voire "underground"... et ça ne mange pas de pain. Pas la peine de chercher une signification politique au film pour autant.
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samedi, 18 août 2007
Gen d'Hiroshima
C'est le titre d'un manga japonais, plus précisément d'une série (une fresque même !) autobiographique (en noir et blanc... très joli) que Keiji Nakazawa a débutée dans les années 1970. Je viens d'en lire le premier tome (15 euros), publié en France par les éditions Vertige graphic.
L'histoire commence alors que la guerre qui oppose les États-Unis au Japon n'est pas terminée. Les bombes atomiques n'ont pas encore été lancées. (Ce tome s'achève d'ailleurs sur le largage de la première, sur Hiroshima, et les conséquences immédiates.)
On suit l'histoire du point de vue d'une famille pauvre d'Hiroshima. On voit particulièrement les événements à travers les yeux de l'un des fils, Gen. (Le narrateur est toutefois omniscient, ce qui permet de varier l'optique : une partie de l'histoire est montrée à travers le regard du frère aîné, une autre à travers celui du père.)
Si vous voulez comprendre ce qu'était le régime totalitaire nippon, militariste et ultra-nationaliste, cette BD est pour vous. Rétrospectivement, il est effrayant de voir la violence être utilisée comme instrument courant (mais c'était aussi une "pratique" habituelle dans les familles apparemment) et les habitants du quartier du héros adhérer massivement à la propagande du régime. C'est aussi d'un grand intérêt documentaire, sur la vie des Japonais de l'époque. Le traitement du cas des "kamikazes", de l'intérieur, est aussi intéressant.
Mais ce manga ne se limite pas à cela. L'auteur met l'accent sur des comportements particuliers. Le père de la famille du héros est un pacifiste (donc un "traître" pour les partisans du régime). Je recommande tout particulièrement sa manière de ridiculiser les séances d'entraînement à la défense civile : il ne manque pas d'air ! Les fils sont du genre débrouillards et ça leur est utile vu que la famille est stigmatisée à cause des positions du père. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il savent diablement bien utiliser leurs dents ! J'ai aussi été marqué par l'épisode du bateau et du vitrier, ou comment rendre service en cassant des fenêtres.
La vision de l'école est effrayante (entre la propagande chauvine et le sadisme, les enfants n'ont guère le choix, d'autant plus que pèse sur eux le regard du groupe, toujours très important au pays du soleil levant), mais ce qui ressort le plus est la pénurie alimentaire : la quête de la moindre denrée est une épreuve de chaque instant.
Je termine par un petit bémol. Il s'agit d'une inexactitude qui ne remet pas en question la qualité du manga, mais l'erreur est tout de même grande : l'auteur fait directement participer Einstein au programme Manhattan, alors qu'il en a seulement été l'un des initiateurs, ce qu'il a amèrement regretté par la suite. Je relève aussi le curieux surnom attribué à la première bombe, "Grande Perche", alors que, jusqu'à présent, je ne connaissais que "Little Boy"... Erreur ?
Par contre, la lecture "japonaise" de la bande dessinée n'est pas gênante. On s'habitue très vite à lire de droite à gauche, en commençant par la fin du livre bien entendu.
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samedi, 11 août 2007
Un petit dico sympa sur le Japon
Cela s'appelle L'Abécédaire du Japon, c'est publié aux éditions Philippe Picquier, en poche. L'auteur se comme Takashi Moriyama. La première édition date de 1997, le poche de 1999. (J'en profite pour vous recommander chaudement les éditions Picquier, une véritable mine pour celles et ceux qui sont intéressés par le monde indien, le monde chinois et le Japon -traditionnels comme contemporains : http://www.editions-picquier.fr/)
D' "Adresses" (pas facile de s'orienter dans les grandes villes nippones, organisées par quartiers) à Zen (ben oui, ils sont bouddhistes ET shintoïstes souvent) en passant par "Alcool" (ils le supportent mal, mais il est encore inconvenant de chercher à éviter les traditionnelles beuveries professionnelles... les mentalités changent, heureusement), "Automobile" (la seconde maison des Japonais), "Bain" (pour se détendre, pas pour se laver, hein !), congés annuels (ils en ont plus que les Zétazuniens en fait), "Corées", "Education", "Etrangers", "Fonctionnaires", "Français", "Hôtels", "Pachinko" (vous savez, le jeu... non ?), "Riz", "Samouraï", "Télévision", "Yakuza", j'en passe, vous naviguerez agréablement dans le dédale de la civilisation japonaise.
C'est bien informé et drôle. Régulièrement est représenté un caractère chinois correspondant à l'un des mots de l'abécédaire. L'auteur est un Japonais qui a travaillé à l'étranger (en France notamment). Il a donc acquis un certain recul, à la fois sur son pays d'origine, mais aussi sur l'image qu'il a en France... et celle qu'a la France au pays du soleil levant !
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mardi, 07 août 2007
Ratatouille
La salle était "familiale" : l'essentiel des spectateurs consistait en groupes composés d'un parent (la maman la plupart du temps) avec des enfants. Je pense toutefois que le film n'est pas indiqué pour les tout petits : l'intrigue risque de les dépasser.
D'un point de vue formel, c'est une oeuvre de virtuoses. Je recommande expressément la première séquence dans laquelle le rat s'infiltre dans le restaurant. C'est une succession de panoramiques et de travellings, agrémentée de gros plans. Re-mar-quable ! Dans le même genre, on trouve une des dernières séquences, le soir du "fameux repas", avec une équipe de cuistots du tonnerre ! Les mouvements des rats (à quatre pattes) sont très bien rendus et le pelage soigné. C'est particulièrement visible dans la séquence qui voit le héros piégé dans une cage discuter avec l'esprit de Gusteau (LE chef cuisinier) : en très gros plan, sur un écran géant, c'est saisissant (et très joli).
J'ai aussi beaucoup aimé la scène de "dialogue" entre le rat et l'apprenti-cuistot. Elle est réalisée du point de vue des humains. Donc, le rat ne parle pas, mais il s'exprime par gestes et attitudes. Peut-être, pour cette partie, les auteurs se sont-ils inspirés des chats. (A ce propos, on ne voit aucun matou dans ce film, c'est proprement scandaleux !)
A noter aussi un beau personnage féminin (avec du caractère, comme je les aime). La relative misogynie du milieu de la "grande cuisine" n'en est pas moins relevée. Une autre profession est égratignée : les critiques. Soyez attentifs à la scène d'entrée dans l'appartement du critique gastronomique : c'est très sombre, mais en plus, la vue du dessus met en valeur un plan qui fait ressembler la pièce à un cercueil ! La fin du film nuance l'alacrité qui est réservée à ce personnage. En fait, il faut sans doute y voir la métaphore du monde du cinéma. Les auteurs en profitent pour régler quelques comptes avec des "spécialistes" qui n'ont longtemps vu dans les images de synthèse qu'un médiocre divertissement pour attardés mentaux. A leurs débuts, ils ont dû éprouver des difficultés à trouver des financements. L'immédiat avant-film, qui présente un entretien avec des membres de l'équipe, va dans ce sens. Au fait, n'arrivez surtout pas en retard : on nous offre un délicieux court-métrage en hors-d'œuvre !
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lundi, 06 août 2007
Encore un bouquin sur le Japon !
J'ai trouvé celui-là en "chinant"... euh, plutôt en "japonant" ! Ouais, il m'arrive de déambuler d'un air faussement détaché (essayez, vous verrez comme ça donne l'air con !) dans les brocantes qui, dans nos belles campagnes de France, foisonnent l'été venu. Là, coincé entre les antiquaires et les bouquinistes qui viennent (tôt le matin) reconstituer leurs stocks à bon compte (culés qui font la culbute sur les prix après !), d'authentiques villageois vident leur grenier. A la fin du mois de juillet, j'ai trouvé ce livre :
Japon, vieux pays tout neuf, de Wim Dannau et Marie-Noëlle Cloes, a été publié aux éditions Casterman en 1966. Il y a une certaine parenté avec le livre de Nadège Fougeras : c'est d'abord un récit de voyage, c'est abondemment illustré et ça se lit facilement. Par contre, les auteurs ont davantage traité le "culturel" lourd et certains passages sont de bons résumés historiques.
L'auteur principal (Wim Dannau) a été marqué par les taxis (sa description est à comparer à celle d'autres auteurs... et on est en 1966 !), qu'il qualifie de "kamikazes" et le développement des transports urbains collectifs. Ce livre peut être considéré aujourd'hui comme un bon témoignage d'un stade de développement du Japon. L'auteur y est aussi très attentif aux femmes (un sujet qui a beaucoup fait fantasmer l'Occidental en mal de sensations). Côté historique, un chapitre est consacré à Hiroshima et Nagasaki. Pour l'anecdote, le voyage est passé par le pôle Nord, pas très loin du Groenland... pas question, en pleine "guerre froide" (en 1966) de survoler l'U.R.S.S. pour un Européen de l'Ouest !
Pour un euro (en fait, j'ai acheté 4 livres -puisés dans une remorque de tracteur- pour 5 euros... correct !), j'estime que l'affaire est bonne. A ce sujet, je regrette toutefois de ne pas avoir essayé d'acheter une photographie (dans un cadre) prise dans la deuxième moitié du XIXe siècle au Japon. Le propriétaire, qui vendait aussi des meubles en chêne, m'avait l'air un peu trop gourmand (et c'était la fin du mois, bordel de zut de compte pas rempli !)... Rendez-vous l'an prochain !
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samedi, 04 août 2007
Un autre bouquin sur le Japon
Cette fois-ci, j'ai tapé dans l'ouvrage d'universitaire... mais pas chiant. Il s'agit de sortes de "mémoires japonaises" du grand spécialiste Jean-François Sabouret. Besoin de Japon a été publié aux éditions du Seuil en 2004.
Le livre est divisé en 7 chapitres :
- Il n'y a pas d'ailleurs
- Cipango
- Le Nord perdu et retrouvé
- Grand-Mère Nagatani et la maison du bonheur
- Souffrances à voix basse
- Le soleil se couche à l'Est, et réciproquement
- La philosophie aux gyôzas
L'auteur commence par évoquer les circonstances de son premier séjour au Japon, sa découverte de l'île d'Hokkaïdo. Sa rencontre avec un manieur de sabre, ancien kamikaze (si, si !) est étonnante.
C'est lorsqu'il décrit les maisons traditionnelles nippones que le sociologue ressort. Son intérêt pour les "vieilles bicoques" (de l'île d'Hokkaïdo comme de Tokyo ou du "Japon de l'envers") contraste avec le désamour des authentiques Japonais, plus épris de confort moderne.
C'est plus attendu, mais c'est palpitant tout de même : les Burakumin, sortes de "parias" du Japon. L'auteur y a consacré une partie de ses recherches. Ici, l'essentiel est dit à travers la rencontre d'une famille.
Le chapitre consacré à la grand-mère, son ancienne logeuse, est très émouvant, surtout quand il est question des péripéties de l'histoire familiale (y compris les relations avec la Chine). Peut-on devenir japonais ? finit par se demander l'auteur.
Le livre se termine par la rencontre, dans un restaurant de nuit, d'un journaliste local, ancien étudiant en philosophie. Le débat s'élève (et je crains de n'avoir pas tout compris) ; la "confrontation" (le dialogue, plutôt) reste néanmoins intéressante.
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vendredi, 03 août 2007
Un bouquin sur le Japon
Ce pays excite ma curiosité. J'ai récemment acheté le livre écrit par Nadège Fougeras, une Française qui y a passé deux-trois ans :
Il s'agit d'une réécriture à partir de courriels qu'elle avait envoyés à des proches. Comme la couverture le signale, c'est abondemment illustré... et commenté : à côté (ou au-dessous) du texte principal, des remarques -ironiques en général- sont ajoutées entre crochets, dans une autre couleur que celle du texte principal.
C'est drôle et informatif. Ceux qui connaissent déjà un peu le Japon n'apprendront pas forcément grand chose. A noter que l'auteure a préféré rester dans l'anecdotique (les thèmes récurrents -si j'ose dire- sont l'hygiène, l'Ordre, la vie en collectivité, le commerce, les animaux domestiques...) plutôt que d'aborder "les grands sujets culturels"... Elle a bien fait !
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