jeudi, 13 mai 2010
Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec
J'ai failli me laisser influencer par la critique et l'image que Luc Besson ne dédaigne pas donner de lui. A la base, je ne fais partie ni du clan des inconditionnels ni du clan des détracteurs. En salle, je n'avais vu que trois de ses films : Le Grand Bleu (excellent souvenir adolescent), Le Cinquième Élément (du Besson grand public de qualité) et Arthur et les Minimoys. Sur petit écran, j'ai vu sans déplaisir Subway (son meilleur ?), Nikita (plus fort que le remake américain), Léon (sans plus) et Jeanne d'Arc (déroutant, à la fois film inspiré et daube hollywoodienne). De Besson scénariste, je retiens Wasabi (regardable) et Taken, trépidant mais limite facho.
Le début du film a failli me conforter dans ma principale appréhension : me retrouver face à une pâle copie du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain. En effet, l'histoire (dont l'héroïne est une jeune femme pleine de ressources) démarre par une présentation avec voix grave de narrateur (pas aussi talentueux que Dussolier). Les trucages numériques ont servi à ressusciter le Paris ancien (celui de la "Belle époque", sous la présidence d'Armand Fallières, auquel le scénario accorde plus de pouvoir qu'il n'en avait réellement). De plus, le réalisateur abuse des gros plans de "trognes" d'acteurs au physique disgracieux (il arrive quelques mésaventures à l'un d'entre eux, un peu comme à l'épicier du film de Jeunet). Ce n'est pas nouveau-nouveau mais, en gros, cela marche.
C'est d'abord dû au talent de l'interprète principale, Louise Bourgoin, vraiment épatante en journaliste qui n'a pas froid aux yeux. Elle est juste moins convaincante en sœur éplorée. En tout cas, elle fait vivre ce personnage aux répliques cinglantes... et plein de charme. La palette de seconds rôles est bonne, colorée.
Les effets spéciaux sont bluffants, non pas tellement au niveau du Paris numérique que du ptérodactyle et des momies revenues à la vie. Toutes les séquences comprenant l'animal préhistorique sont vraiment bien fichues et le sommet est atteint avec les Egyptiens, notamment Patmosis, dont le comportement est source de gags.
C'est là la principale qualité du film : au-delà de l'aventure, de la romance, du suspens, du merveilleux, c'est une comédie et une comédie réussie. On rit de voir tous ces hommes se faire bousculer par ce bout de femme intrépide. On rit aussi des échecs qu'elle connaît parfois, en dépit des trésors d'ingéniosité qu'elle déploie (notamment pour faire évader le vieux professeur Espérandieu). On rit de la chaîne de commandement téléphonique (et de la réduction progressive du délai accordé à chaque subalterne), qui court du président de la République à l'inspecteur de police, en passant par le ministre, le préfet et le commissaire. On rit encore de la balourdise du ptérodactyle, qui finit par se faire dompter par la courageuse donzelle. On sourit aussi, bouquet final, en voyant l'héroïne embarquer, en 1912, sur un bateau transatlantique au destin célèbre...
P.S.
Le site du film est sympatoche.
P.S. II
Ne partez pas trop vite : le générique, divisé en deux parties, réserve une surprise.
01:08 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma
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