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jeudi, 30 décembre 2010

Inside Job

   C'est un documentaire américain, long (1h50), consacré aux causes et aux conséquences de la crise financière de 2008-2009.

   Une réelle volonté pédagogique anime le réalisateur (il a construit un plan grosso modo chronologique), qui connaît visiblement son sujet (et a tenu à le faire savoir aux spectateurs, vu la manière dont les entretiens sont montés) et qui a rencontré de nombreux acteurs de ce drame économique et social. Il est aussi intéressant de relever les noms de ceux qui ont refusé de le rencontrer (notamment Alan Greenspan).

   A ces entretiens sont ajoutés des commentaires, des graphiques (certains d'entre eux peut-être tendancieux... faudrait que je revoie cela), beaucoup d'incrustations. On rentre vraiment dans le détail d'opérations financières complexes, que l'auteur réussit à rendre compréhensibles.

   C'est qu'il a fallu animer ce film ! Seul le générique de début est un vrai moment de cinéma, sur la chanson de Peter Gabriel Big Time. Le reste est souvent intéressant, parfois ardu et/ou ennuyeux dans la forme.

   Résultat ? On rit parfois (quand il prend en défaut ses interlocuteurs), on se désole et s'indigne souvent. En sortant de là on a envie de pendre les banquiers et les financiers (ainsi que quelques politiques) par les parties génitales !

   Le pire est qu'au fur et à mesure que le film se déroule, on se rend compte que la "nouvelle" équipe dirigeante des États-Unis, celle qui entoure Barack Obama, est constituée (en partie) de vieux routiers du système injuste et corrompu qui a provoqué la crise... Il y a quelque chose de pourri au royaume de la finance, moi j'vous l'dis !

   Ah, et nous, les Frenchies, on peut se délecter des paroles de deux de nos représentants : Dominique Strauss-Kahn (en tant que directeur général du F.M.I) et Christine Lagarde. Ils bénéficient d'un traitement favorable de la part du réalisateur. D.S.K. apparaît comme le mec au-dessus de la mêlée, qui avait tout compris mais qu'on n'a pas assez écouté. Cri-cri incarne la Politique au sens noble du terme, une sorte de vertu et de sens de l'intérêt général européens que les Américains auraient perdus. Reconnaissons que, de ce point de vue, le film manque un peu de finesse...

   Sur le même sujet, j'ai préféré Cleveland contre Wall Street, qui prend la forme d'une fiction, tout en faisant preuve de rigueur dans l'analyse des causes de la crise.

21:58 Publié dans Cinéma, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinema, film, cinéma

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