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lundi, 16 avril 2012

Cheval de guerre

   J'ai eu l'occasion de voir, avec retard, ce film de Steven Spielberg. Les amoureux du cheval seront ravis, puisque le véritable héros de l'histoire est un équidé. Cette famille d'animaux est d'ailleurs omniprésente dans le film, des travaux des champs aux tranchées de la Première guerre mondiale.

   On se rend rapidement compte que Spielberg a digéré des westerns ainsi que des films plus résents, consacrés à l'univers de la guerre : Mémoires de nos pères, de Clint Eastwood, et Joyeux Noël, de Christian Carion. Cela donne une drôle de bouillie, soulignée par la musique de John Williams, archi-traditionnelle, trop lourde parfois.

   Si l'une des qualités du film est de faire vivre les chevaux (et Joey en particulier) comme des personnages, de montrer leurs émotions, Spielberg va à mon avis trop loin quand il les assimile carrément à des humains. Cela donne quelques moments à la limite de la vraisemblance. De la même manière, on a tenté de nous montrer les zones de combat avec un certain réalisme... mais l'assaut des cavaliers britanniques est caviardé : on ne voit ni les cavaliers se faire descendre, ni les chevaux mourir, alors qu'ils se font mitrailler. Seule l'étendue des pertes figure à l'écran, après la bataille.

   Question invraisemblance, on a aussi le personnage du grand-père français, cultivateur de fraises, interprété par Niels Arestrup, mal dirigé, aussi bien dans son comportement avec sa petite fille qu'à la fin, après les enchères. Et que dire de ces combattants, qui parlent tous de la même manière, qui semblent agir selon les mêmes motivations, qu'ils soient allemands ou britanniques ! La délivrance du cheval emprisonné dans les fils de fer barbelés, qui est un moment important du film, est en partie gâchée par ce manque de rigueur dans les dialogues et la direction d'acteurs.

   Il reste plusieurs moment inspirés. Parmi ceux-ci, je distinguerais le dressage du cheval, les changements de propriétaires successifs et sa folle cavalcade dans le no-man's-land après la mort de son compagnon, qui m'a rappelé une scène de Jarhead (excellent film de Sam Mendes sur la guerre du Golfe... avec, là, une super musique d'accompagnement, signée Thomas Newman). De temps à autre, Spielberg nous rappelle qu'il est capable de soigner ses plans, comme lors de l'exécution des déserteurs ou du retour du fils prodigue.

   Si l'on est prêt à supporter les lourdeurs et les maladresses, cela reste un divertissement acceptable.

21:21 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film

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