Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 11 juillet 2013

Le Roi et l'oiseau

   J'avais gardé de ce dessin animé "de qualité française" (signé Paul Grimault et Jacques Prévert) un souvenir lointain, agréable. Sa ressortie en salles, après restauration, m'a donné l'occasion de le voir sur grand écran. L'histoire nous est présentée par l'un des personnages principaux, une sorte de grand toucan endimanché, gouailleur et courageux :

cinéma,cinema,film

   Son ennemi est le monarque qui vit dans le château visible à l'arrière-plan. A travers ce personnage, les auteurs ridiculisent la monarchie absolue et les régimes totalitaires du XXe siècle. Sur le fond, ils montrent l'obéissance obséquieuse et craintive des sous-fifres, l'omniprésence de la police ainsi que le culte de la personnalité qui entoure le souverain (aussi odieux que maladroit au tir). Sur la forme, on rit du trône tout-terrain, de l'aspect physique du tyran ainsi que de sa démarche.

cinéma,cinema,film

   Cette histoire est aussi un conte. Le château est donc un élément important de la mise en scène, avec ses ascenseurs qui n'en finissent pas, ses pièces secrètes, ses trappes et ses oubliettes où attendent, affamés, des lions mélomanes.

   Un grand soin a été porté à l'animation des personnages, en particulier des animaux. J'ai beaucoup aimé le chiot du tyran, très souple dans ses mouvements... et beaucoup plus affectueux que son maître. Les oisillons sont aussi très réussis. Par contre, au niveau des félins, on note quelques maladresses. Il faut dire qu'en trente ans, la technique a fait de sacrés progrès. D'autres moments, parfois brefs, m'ont marqué, comme celui qui voit un morceau de muraille s'animer, révélant un policier camouflé !

   Une histoire d'amour (un peu nunuche) est au coeur de l'intrigue : un ramoneur et une bergère vont devoir surmonter bien des difficultés pour vaincre la jalousie et le désir de domination du roi.

cinéma,cinema,film

   Cette intrigue se drape dans le merveilleux : les deux amoureux sont issus de tableaux voisins, dont ils s'échappent, tout comme le roi, qui évince son modèle et prend le contrôle du royaume ! Les auteurs donnent aussi un aperçu du peuple miséreux qui vit sous la férule du tyran.

   Toutefois, c'est davantage la dénonciation d'une forme de modernisme qui perce dans l'histoire. La technologie a asservi les ouvriers, qui travaillent à produire des représentations du tyran (scène hilarante avec les tableaux, lorsque deux prisonniers décident de "se lâcher"). L'invention la plus extraordinaire, le robot géant, est un outil de domination... et de destruction.

cinéma,cinema,film

   Le salut vient de l'imagination, de l'inventivité, de l'art. Il est beaucoup question de peinture dans ce film, celle-ci étant cependant montrée comme trop soumise aux desiderata des puissants. La sculpture est abordée à travers un joli personnage de cavalier, dans une séquence qui baigne dans le merveilleux. La musique est davantage présente, en guise d'accompagnement mais aussi comme élément scénaristique. Elle sauve la vie des héros dans des circonstances que je vous laisse découvrir.

   J'ai finalement beaucoup aimé cette réédition, d'une qualité visuelle plus grande que ce à quoi je m'attendais.

00:42 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film

Les commentaires sont fermés.