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mercredi, 17 juillet 2013

La promo du 14 juillet 2013

   En se plongeant dans le Journal Officiel du 14 juillet, on tombe d'abord sur les décrets du président de la République portant sur les nominations et promotions dans l'ordre de la Légion d'honneur. C'est la quatrième fois que François Hollande se livre à l'exercice, après les promotions du 14 juillet 2012, du 1er janvier 2013 et du 29 mars 2013.

   Comme il y a quatre mois, je vais m'intéresser aux élus, du moins à ceux qui sont présentés comme tels sur la liste. Deux se trouvent dans le deuxième décret, mais c'est dans le quatrième (le plus long) qu'ils figurent en presque totalité.

   Parmi les 656 noms, j'ai repéré 61 élus, soit un peu plus de 9 % du total (encore plus qu'en mars dernier), alors qu'ils représenent moins de 1 % de la population française. A noter que la parité est presque respectée, avec 28 femmes (46 %) pour 33 hommes (54 %).

   Politiquement parlant, c'est encore plus tranché. Je n'ai pas pu déterminer l'orientation politique de 3 des 61 élus. Il est reste donc 58. 50 appartiennent (ou ont appartenu) à des partis de gauche (42 rien qu'au PS), 8 sont classés à droite (5 à l'UMP, dont Roselyne Bachelot, qui n'avait jamais été décorée sous un gouvernement de droite). Les breloques ont donc été décernées à des élus du parti présidentiel dans plus des deux tiers des cas.

  46 décorations concernent des chevaliers, 13 des officiers et 2 des commandeurs. Ces deux derniers (dont l'ancien maire de Cahors et ancien président du Conseil général du Lot Maurice Faure) sont de gauche, tout comme la quasi-totalité des officiers. L'exception à la règle est proche de nous, puisqu'il s'agit de Josseline Longépée, maire UMP de Quézac, en Lozère.

   Passons à la répartition géographique des futurs décorés. Selon que l'on utilise le département ou la région comme base, l'impression visuelle varie. Le plus simple est de s'appuyer sur les régions métropolitaines. Toutes sauf la Corse ont au moins un élu dans la liste du 14 juillet.

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   J'ai laissé en blanc les régions qui comptent 1 ou 2 décorés. J'ai colorié en jaune les régions qui comptent 3 ou 4 décorés, en orange celles qui comptent 5 ou 6 décorés. L'Ile-de-France se détache en rouge, avec 11 décorés (tous de gauche). Les deux autres bastions du PS et de ses alliés émergent, avec la pointe nord et le Sud-Ouest de la métropole.

   Voici ce que cela donne lorsqu'on affine la représentation, en s'appuyant sur les départements :

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   J'ai laissé en blanc les départements  dont a priori aucun élu ne figure dans la liste. J'ai colorié en jaune les départements dont un élu est mentionné, en orange ceux dont deux élus sont mentionnés. En rouge, il reste les départements dont trois ou quatre élus figurent sur la liste.

   Grosso modo, on retrouve l'importance du Sud-Ouest (le second Lotois étant Martin Malvy, promu officier), de la région parisienne et du Nord. En PACA, on s'aperçoit que ce sont les départements ruraux qui ont pesé. Par rapport à la carte précédente, on remarque le Finistère et le Bas-Rhin, ainsi qu'un axe Bourgogne-Rhône (un axe Rebsamen-Collomb, si vous préférez).

   A mon avis, le Parti socialiste est déjà en train de préparer les municipales, et l'on en a des traces dans l'attribution de la Légion d'honneur. Comme le Nord et l'Hérault (en rouge aussi) sont deux des plus importantes fédérations du PS, il n'est pas étonnant que leurs élus soient surreprésentés dans les décorés.

   Mais, dans l'Hérault, il faut gérer les séquelles de la division née à l'époque de Georges Frêche. Un article du Monde du 20 juin dernier évoquait les tensions autour du choix de la tête de liste PS pour Montpellier. La sortante, Hélène Mandroux (72 ans...), veut rempiler. Face à elle se dressent deux hommes.

   Présenté comme son plus sérieux rival, Jean-Pierre Moure est maire de Cournonsec, une petite commune de la périphérie sud-ouest de Montpellier. Il est aussi conseiller général et surtout président de l'agglomération de Montpellier, où il a succédé à G. Frêche. Il s'est déjà déclaré candidat. Il a cependant contre lui d'être un beau cumulard, dont la gestion communale n'est pas exemplaire... et qui va devoir affronter une plainte touchant l'attribution de marchés publics au niveau de l'agglomération.

   Le second rival socialiste de la maire sortante est Philippe Saurel, adjoint au maire de Montpellier, conseiller général, proche de Manuel Valls... et franc-maçon. Voilà pour le pedigree de l'animal, qui a déjà créé sa page Facebook en vue des municipales.

   Et ce ne sont là que les principaux candidats socialistes. D'après France 3 Languedoc-Roussillon, d'autres ambitions se sont plus ou moins déclarées. On cite notamment le nom du président du Conseil général de l'Hérault, André Vézinhet (né à Rodez... en 1939). Tout ça, rien qu'au PS. Pourquoi tant d'empressement à s'investir dans la chose publique ? Peut-être parce que les études d'opinion (dont un sondage commandé récemment par la direction du PS) donnent les socialistes largement gagnants en 2014 dans la capitale de la Septimanie.

   Cela nous ramène aux breloques décernées le 14 juillet. Parmi les quatre élus héraultais, on trouve André Vézinhet et Philippe Saurel (celui-ci sur le contingent du ministre de l'Intérieur...), ainsi que Sophie Boniface-Pascal, autre adjointe d'Hélène Mandroux.  Visiblement, l'Elysée semble vouloir suivre de très près la constitution de la liste PS.

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