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lundi, 05 août 2013

Attractivité aveyronnaise

   Deux publications m'ont conduit à m'interroger sur l'aura économique de l'Aveyron : une note de l'INSEE, du mois de juin dernier (centrée sur la région Midi-Pyrénées) et un article du Monde du 25 juillet : Comment la crise frappe les territoires français.

   Avant d'aller plus loin, il faut visualiser l'unité d'étude : la zone d'emploi. Ce critère divise le département en trois parties, qui ont récemment évolué :

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   La zone ruthénoise, en vert, s'est agrandie du bassin decazevillois qui, jusque dans les années 1990, était inclus dans la zone figeacoise. La zone villefranchoise, quant à elle, s'est légèrement décalée vers l'ouest et le sud.

   La note de l'INSEE présente d'abord l'évolution de l'attractivité des zones midi-pyrénéennes entre la fin des années 1990 et la fin des années 2000. Voici quelle était la situation en 1999 :

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   En gris, la zone ruthénoise était classée comme étant dotée d'une faible attractivité productive et résidentielle. En clair : elle attirait peu les habitants et les entreprises. En vert foncé, la zone villefranchoise n'était pas mieux lotie au niveau productif, mais elle était dotée d'une forte attractivité résidentielle. De son côté, la zone millavoise n'était présentée que comme attractive sur le plan productif.

   Voici ce qu'il en est une dizaine d'années plus tard :

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   Pour Rodez, rien n'a changé. Par contre, les deux autres zones (en vert clair) sont désormais classées comme moyennement attractives sur le plan résidentiel et faiblement sur le plan productif. Du côté de Villefranche, c'est l'attractivité résidentielle qui a baissé ; du côté de Millau, c'est l'attractivité productive... en dépit de tout ce qui a été claironné à l'époque par les élus sur "l'effet viaduc".

   Si l'on réfléchit en terme de catégorie de population, on s'aperçoit qu'il y a sans doute un écart entre les retraités et les actifs. D'après la note de l'INSEE de juin dernier, l'Aveyron semble séduire les retraités :

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   La zone ruthénoise a un taux d'entrées de "séniors" supérieur de 0 à 50 % à la moyenne nationale. Les deux autres zones dépassent celle-ci de 50 % à 100 %. L'attractivité résidentielle vis-à-vis des retraités est donc assez bonne voire bonne dans les zones aveyronnaises, alors que leur attractivité résidentielle globale est faible ou moyenne. C'est donc que d'autres catégories de population (les jeunes actifs, par exemple) ont tendance à quitter ces territoires.

   L'une des raisons est donnée par une autre note de l'INSEE, datant de 2012. Page 5 se trouve une carte des zones d'emploi midi-pyrénéennes, coloriées en fonction des types d'activités les plus importants. Voici ce qu'il en est pour l'Aveyron :

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   Les zones ruthénoise et millavoise (en gris) sont caractérisées par la domination d'une économie présentielle, "c'est-à-dire tournée vers la population présente, qu'elle soit résidante ou de passage", avec une bonne implantation de l'agroalimentaire. L'Ouest du département (en vert) se distingue par une forte présence industrielle, des secteurs de la métallurgie et de l'agroalimentaire en particulier.

   L'article du Monde en montre les conséquences au niveau de l'emploi, pour les années 2008-2012 :

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(Ceux qui ne peuvent accéder à l'article peuvent se diriger sur le site du quotidien ardennais L'Union, qui propose une carte similaire.)

   Zoomons sur l'Aveyron :

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   C'est dans le bassin de Millau (en orange) que le nombre d'emplois a le plus baissé (entre 5 % et 10 % selon Le Monde, entre 4 % et 6 % selon L'Union). Dans le bassin de Rodez, la diminution est de moins de 5 % (entre 2 % et 4 %). O surprise ! Dans le bassin villefranchois, le nombre d'emplois a légèrement augmenté.

   A posteriori, on comprend que les élus du Grand Rodez, de gauche comme de droite, aient soutenu des projets parfois dispendieux. Il leur sera beaucoup pardonné si le résultat est l'augmentation de l'attractivité du territoire et la création d'emplois, dans un contexte national difficile. L'année 2012 a d'ailleurs été particulièrement difficile pour le bassin ruthénois, qui apparaissait auparavant épargné par la crise, et dont le nombre de chômeurs a brusquement augmenté :

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