jeudi, 07 août 2014
La Planète des singes : l'affrontement
Ce film est la suite de celui qui était sorti en 2011 (La Planète des singes : les origines). L'action se déroule dix ans après. Un prologue télévisuel nous apprend (ou nous rappelle) que l'épidémie qui s'était déclarée a presque exterminé le genre humain. A l'écran, une animation nous montre la propagation de la maladie, concomitante de la progressive disparition des lumières à la surface de la Terre.
Le sous-titre français est moins allusif que la version anglo-saxonne, qui évoque le début (l'aube) de la domination des singes. Le conflit principal est celui qui peut opposer les humains aux autres primates évolués. Mais, habilement, l'histoire met en scène les rivalités au sein de la communauté simiesque et (de manière moins développée) les dissensions entre les humains rescapés. Cela nous mène au message le plus intelligent du film : l'amitié et le respect peuvent naître entre des individus qu'au départ tout sépare, alors que les êtres en apparence semblables n'ont parfois pas grand chose en commun. Dans le rôle du chef charismatique et sage, Andy Serkis / César est excellent, meilleur en tout cas que Jason Clarke (remarqué dans Zero Dark Thirty), dont le jeu est un peu stéréotypé.
L'ambiance est post-apocalyptique. C'est devenu très convenu, le sujet ayant été déjà abordé par une floppée de films et de séries télévisées, dernièrement, Revolution, qui semble avoir inspiré une brochette de scénaristes hollywoodiens (ceux de Divergente et de Transcendance notamment). Notons que la musique est de Michael Giacchino, qui a aussi composé une partie de celle de la série Fringe et celle de plusieurs autres productions de JJ Abrams. D'ailleurs, les fans en reconnaîtront l'un des acteurs principaux, Kirk Acevedo, qui incarne ici un gros blaireau.
Je suis un peu déçu par le contexte post-apocalyptique. Les groupes, qu'ils soient humains ou simiesques, ont donné naissance à des organisations très hiérarchisées, dans lesquelles un chef domine la masse, en s'appuyant sur un groupe de fidèles. Cela nous mène à un autre message du film : la dénonciation de l'ambition dévorante et de la fascination pour les armes à feu. En poussant un peu loin, on pourrait voir en César un double de Barack Obama, qui dénonce la violence sanguinaire au début, avant que l'exercice du pouvoir et les nécessités du moment ne le poussent à s'adapter...
Lorsqu'il n'est pas question de politique, ce sont les relations familiales qui sont mises au premier plan. Sans surprise, la cellule de base de la société est présentée comme LE refuge face à la dureté de l'époque. Cela peut-être une famille classique (comme celle de César) ou une recomposée, comme celle de Malcolm, qui a perdu son épouse, alors que sa nouvelle compagne a vu mourir son époux et sa fille. Chacun a ses petits soucis : César doit gérer la crise d'adolescence de son fils aîné, alors que Malcolm doit faire accepter sa nouvelle compagne à son fils, lui aussi adolescent. L'un des publics cibles des producteurs peut donc s'identifier à un singe ou un humain de sa génération.
Par contre, les femmes sont globalement au second plan. Du côté des singes, on ne voit guère que la compagne de César, soumise et courageuse. Du côté des humains, seule Ellie émerge.
Sinon, on peut faire abstraction de tout cela pour se plonger dans un film d'action à rebondissements. C'est techniquement très au point. Les mouvements des singes sont criants de vérité. Plusieurs séquences sont particulièrement marquantes, comme l'incendie d'un village et l'assaut d'une cité fortifiée. Cela culmine dans le duel final, bien mis en scène mais au déroulement un peu convenu.
P.S.
Je ne pense pas trahir un secret en affirmant qu'il y aura une suite... et puis, tendez l'oreille pendant le générique de fin.
21:34 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
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