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samedi, 27 décembre 2014

La French

   Le titre fait évidemment référence à la "French Connection", cette bande de racailles trafiquants qui a sévi dans la région de Marseille, principalement dans la première moitié de la Ve République. On pourrait craindre que ce polar ne verse dans l'héroïsation de ces délinquants sans scrupule, mais on nous a aussi présenté le film comme étant un hommage au juge Pierre Michel. C'est sur cette ambiguïté (relative) que le scénario a été construit.

   ... et franchement, même si l'on sait que l'histoire a été quelque peu "tordue" pour les besoins du film, cela fonctionne super bien. On commence avec une scène piège, qui en annonce une autre, vers la fin. Je suis sûr que beaucoup de spectateurs ont pensé qu'on allait leur servir un grand retour en arrière. Il n'en est rien. C'est un petit clin d'oeil du réalisateur, qui n'est pas malhabile. Les poursuites en voiture, les scènes de bar, de commissariat, sans oublier les planques... tout est bon.

   Cependant, parfois, Cédric Jimenez cède à la facilité, comme quand il nous présente le principal laboratoire d'héroïne : on arrive au moment même où une boîte de paëlla est fermée... et c'est la dernière du carton, qui est immédiatement déposé dans un van qui, ô surprise, est complet... et donc on en ferme aussitôt la porte latérale ! C'est un beau plan-séquence... et une hérésie scénaristique ! Mais la pire scène, convenue et maladroite, est celle qui voit l'épouse du juge (Céline Sallette, au demeurant très bien dans le reste du film) "sentir" ce qui vient d'arriver à son époux et se précipiter sur les lieux. On comprend que la véritable épouse Michel n'ait pas apprécié : non seulement le film ravive des souvenirs très douloureux (d'autant plus que l'un des assassins vient d'être libéré), mais surtout, cette scène est complètement inventée.

   Comme l'image est soignée, que la musique est chouette et que le montage est assez nerveux, on ne voit pas les 2h15 passer. Même si je trouve que le film est complaisant avec les mafieux, il rend hommage au justicier intègre que fut Pierre Michel. Les acteurs sont excellents, en particulier Jean Dujardin et Gilles Lellouche. Les seconds rôles (flics comme truands) ne sont pas en reste. A signaler la performance de Féodor Atkine en Gaston Defferre (avec des airs de Jean-Claude Gaudin !) et Benoît Magimel en petite frappe aux goûts vestimentaires douteux. Cela donne un très bon polar, et je pense que c'est comme cela qu'il faut le regarder.

   P.S.

   Parmi les documents d'archives insérés dans le film, il y a des extraits de journaux télévisés, l'un d'entre eux évoquant le passage de François Mitterrand à Carmaux, au cours de la campagne présidentielle de 1980-1981.

   P.S. II

   Une anecdote people, pour terminer. Dans le film, Mélanie Doutey incarne l'épouse de de Gaëtan Zampa, interprété par Gilles Lellouche, avec lequel elle a longtemps vécu... et dont elle s'est séparée en 2013, peu avant le début du tournage de La French.

21:57 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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